En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Un beau jeune homme, sorte d'agent secret ou de sécurité, enfin, un métier avec oreillette a un coeur gros comme ça et pendant que sa fiancée est en panne, de nuit au bord d'une route enneigée, il lui chante une chansonnette. Un gros chevelu mal intentionné prétexte d'aider la belle mais il la massacre à coups de marteau. La demoiselle n'est pas morte. Il l'emmène dans son antre où il la découpe encore vive après l'avoir terrorisée, non sans avoir chaussé des bottes et mis un tablier de boucher car l'homme n'aime pas se tacher. Avant de mourir la mignonnette avoue un secret à l'affreux... Le fiancé, très véner et aidé par le père (flic) de la défunte, se met à la poursuite de quatre suspects. Après en avoir mutilé deux, il tombe sur le bon... enfin le mauvais, on se comprend. Au lieu de le tuer proprement, il décide de le démolir à petits feux lui promettant que chaque mutilation sera pire que la précédente. Il ne ment pas. Il le laisse s'échapper et lui implante (façon de parler) à son insu un GPS avec micro... Mais le vilain n'est pas le dernier des abrutis et à tour de rôle la proie et le chasseur vont s'inverser. En chemin, beaucoup de cadavres, de mutilations en tout genre et d'hémoglobine plein l'écran !
Eprouvant car ne laissant aucun répit jusqu'à la toute fin cette histoire dépeint deux monstres dont un qui cachait bien son jeu sous une gueule d'ange et un autre qui en plus d'être sadique est complètement masochiste. Si bien qu'il en abandonnerait presque ses propres victimes (de jeunes et jolies demoiselles) pour se consacrer au jeu de piste qui le met en présence d'un soi-disant justicier qui se révèle aussi cruel et "raffiné" que lui.
Je ne suis pas spécialiste mais je pense pouvoir dire qu'il s'agit d'un film gore ou du moins qui s'en approche redoutablement. Cependant, à force de charcutages en tout genre absolument pas regardables (déchiquetage de tendon d'Achille par exemple), de cannibalisme, d'os qui se broient... tout ceci finit par devenir complètement risible. Et l'on rit. La démesure et la surenchère dans la cruauté et la barbarie finissent par faire perdre toute crédibilité aux deux personnages.
J'en suis arrivée à me demander ce qui pouvait bien se passer dans la tête d'un réalisateur et des spectateurs qui goûtent particulièrement ce genre gorissime. Puis j'ai renoncé. Après tout, chacun sa came.
J'ai mis une * parce que quand même, sous la barbaque et l'hémoglobine, il y a une tentative de thriller et puis aussi deux acteurs que j'apprécie, le très beau Lee Byung-Hun, et le totalement barré Choi Min-Sik qui livrent une prestation hallucinée de deux monstres déments.
Sans rien à gagner. Mais ne vous lamentez pas, la semaine prochaine, ce sera une hémorragie de cadeaux : pas moins de 30 places de cinéma à gagner... Mais attention, les règles seront drastiques (cherchez dans le dico ça vous fera un peu d'entraînement) et d'une cruauté sans nom car d'une injustice totale, mais ici :
En attendant, faites vous la main sur ce petit jeu innocent quoique quand même, j'y ai glissé UN point commun tout ce qu'il y a de plus personnel...
Comme toujours, les règles du jeu sont les mêmes. A partir des morceaux d'affiches que j'ai découpées délicatement, vous devez trouver un titre de film :
- UNE REPONSE A LA FOIS PAR PERSONNE pour que tout le monde puisse s'amuser comme un ptit foufou,
- attendre que j'ai validé la réponse avant de rejouer. Right ?
Si vous ne respectez pas, j'avoine, j'extermine et je ventile façon puzzle !!!
Des scientifiques tentent de mettre au point en l'expérimentant sur des singes, un traitement qui guérirait les malades atteints de la maladie d'Alzheimer. Will, expert dans un grand labo est d'autant plus impliqué que son vieux papa avec qui il partage une grande maison souffre de ce mal. Lors d'une méprise, l'agitation d'une femelle fait craindre que la substance injectée ait créé des effets secondaires. Le projet est donc abandonné et tous les singes euthanasiés. En fait la femelle cherchait simplement à protéger son petit tout juste nouveau né. Will emmène le bébé chez lui et le garde car il observe que sa présence redonne joie de vivre au vieux monsieur. Mais comme tous les êtres vivants, bébé César (c'est le nom du poilu) ne va pas rester petit très longtemps. Par ailleurs au fil des mois et des années, Will s'aperçoit que l'effet des produits qui ont été inoculés à la mère lui a été transmis et qu'il a ainsi développé des dons spectaculaires et une intelligence hors du commun. Suite à une imprudence, César doit hélas être enfermé dans un zoo. La séparation avec sa famille humaine est déchirante et se sentant trahi par les siens, César va faire en sorte que tous les singes se révoltent contre leur détention...
Bonne idée de nous mettre sur la voie de ce qui s'était passé avant ce que propose la version de 1968 où Franklin J. Shaffner nous soumettait la première vision de la Planète des singes. Une grande claque que ce film. Surtout la toute dernière scène, inoubliable. Ce nouvel épisode est donc une "préquelle" et étant donné qu'il est excellent, espérons qu'il y en ait d'autres. Comment en est-on arrivé là ? C'est lorsque César prend conscience de sa condition et qu'il se considère comme un animal domestique alors qu'il a développé une intelligence et des capacités au moins égales à celles des humains que les choses se compliquent et deviennent réellement passionnantes.
On peut dire que les acteurs humains ici ne verront pas leur carrière bouleversée par leur prestation. Ils sont tous plus ou moins absents tout en étant là. Ils auront au moins l'avantage d'avoir ce bon blockbuster sur leur CV. James Franco n'est pas très inspiré, Freida Pinto inutile et Tom Drago Mallefoy Felton amorce la carrière de vilain idiot qu'on pouvait pressentir.
Par contre, je crois qu'il faut saluer bien bas l'interprétation d'Andy Serkis, le plus animal des acteurs de la planète des humains. Après Gollum et King Kong, il fait de César un personnage qui risque de devenir mythique. Je me demande ce qu'il faut de folie, d'abnégation ou d'humilité pour accepter ce genre de rôle. En tout cas ici, les expressions et les regards qu'il donne à César sont admirables.
Les plus attentifs verront peut-être comme moi un petit clin d'oeil rapide à Charlton Heston.
Et une fois de plus... je me vois dans l'obligation de vous dire de ne pas quitter la salle avant le générique. Le film trouve son ultime explication après que les noms aient commencé à défiler. C'est assez malin et cela trouve un écho avec toutes les frayeurs qu'on nous impose depuis quelques années...
Cataleya est une jolie petite fille de 9 ans toute mignonne qui aime son papa et sa maman. Manque de bol, à Bogota soit tu crèves la dalle dans les bidonvilles, soit tu es tueur. Les parents de Cataleya sont des tueurs et un jour ils se font buter par plus tueurs qu'eux presque devant ses yeux à peine effarés. Juste avant de clamser, papa lui offre un collier porte bonheur (la preuve, il l'avait au cou juste avant de se faire descendre) en forme d'orchidée (et là, on apprend que Cataleya est une espèce d'orchidée car ce film est avant tout didactique) et aussi une puce de disquette (on est en 92 !!!) qu'elle avale. Ne pas s'inquiéter : elle la vomira sur le bureau d'un mec d'une ambassade un peu plus tard. Elle parvient à échapper aux tueurs (la cascadeuse que c'est pas !!!) et rejoint son tonton Emilio un tueur qui vit aux Etats-Unis avec sa maman. Ils accueillent la mouflette dans les larmes et les rires et on dirait que c'est drôlement bien d'avoir une famille. Aussi sec, notre Cataleya demande : "dis Tonton, apprends moi à être tueuse pour que je venge mon papounet et ma mamounette ?". Et le gros dur de répondre "passe ton bac d'abord"... 15 ans plus tard, on retrouve notre petite puce devenue une vraie bombasse et son boulot à plein temps c'est de dégommer des mecs pour attirer l'attention de celui qui a tué sa famille et qui se planque comme un gros lâche qu'il est, d'ailleurs ça se voit, il transpire...
Alors voilà, je tenais absolument à régler son compte à ce film très con pour être toute détendue et revenir vous parler d'un film renversant et vertigineux, une splendeur, une merveille qui m'a toute chamboulée. Ce soir nous nous rendions à l'avant-première des origines des singes, mais c'était totalement complet alors nous sommes entrés là où il y avait de la lumière ! Quelle idée ! Ce film est une connerie sans nom. Rarement il est donné de découvrir un personnage aussi stupide et antipathique. D'ailleurs il suffit d'observer un instant les deux photos ci-dessus pour vous donner une idée de l'air intelligent et inspiré de l'actrice : Zoé Saldana (tant pis, je balance). Le réalisateur doit avoir sa chambre couverte de posters de cette fille et donc il nous la présente en culotte, en string, en short, en soutien-gorge, en costume de catwoman, perchée sur des louboutin de 12 avec une tenue de péripatéticienne du bois, il lui colle un arsenal qui va du lance-roquettes à la brosse à dents et parfois il la met entre les mains de son sex-toy (Michaël Vartan) mais même là, elle ne retire pas sa culotte !
Elle tue, elle dézingue, elle ne fait que ça. Et on s'en fout d'une puissance incommensurable. Ce personnage est stupide. Ce film est ennuyeux et n'a strictement aucun intérêt. La fin est idiote. Rien à sauver. Ah si, au générique une chanson de Johnny Cash. Mais bon, je ne vais quand même pas me mettre à ne conseiller QUE les génériques de films !
Le mercredi 2 février 1978, je m'en souviens, j'étais au cinéma. J'ai vu des pilotes de 1945 disparaître en plein désert et paf, 30 ans plus tard Roy Neary (Richard Dreyfus, aaaaaaaaaaah Richard Dryefus) se prend un étrange coup de soleil sur la face et se met à construire une montagne géante au milieu de son salon ce qui fait fuir toute sa famille, et un petit garçon trop curieux disparaît en suivant une jolie lumière qui passe sous la porte... Et puis, alors que l'armée installe un drôle de camp retranché en plein désert (ou presque) j'ai entendu le Dr Lacombe (François Truffaut, aaaaaaaaaaaaah François Truffaut) nous expliquer ce que "rencontre du troisième type" signifie. Et c'était beau, triste, gai, émouvant, fort, intelligent, inédit. Steven Spielberg avait un peu plus de trente ans et sa confiance en l'humanité nous faisait prendre des vessies pour des lanternes et imaginer que les scientifiques avec ou sans moustache aidés de musicologues inspirés pourraient accueillir des alliens pacifiques en leur jouant cinq notes de musique. Nous ne sommes pas seuls il en est convaincu et nous en convainct. C'était naïf ou niais (selon le degré fluctuant de cynisme), mais c'était sublime, on rêvait fort. L'Elu était un brave type de l'Indiana et ce film on peut le voir, le revoir, il "fonctionne".
En 1982, rebelote, le même Spielberg récidive en nous présentant un nouvel extra-terrestre non belliqueux dont il fait le personnage principal de son film "E.T. l'extra-terrestre". Iti pour ses intimes français est un alien écolo qui vient avec ses potes chercher des plantes sur notre bonne vieille planète bleue. Mais il est aussi rêveur et insoumis. Il s'éloigne un peu trop de son vaisseau spatial et ses amis sont obligés de l'abandonner sur Terre. Spielberg ayant en quatre ans un peu perdu ses espoirs en l'espèce humaine adulte, les a placés chez les enfants. Et ce sont donc trois enfants adorables Elliott, Michael et Gertie (aaaaaaaaaaaaah Henry Thomas et Drew Barrymore !) qui recueillent la bestiole dotée de pouvoirs et d'une intelligence hors du commun, et vont l'aider à "téléphoner maison" avant d'y retourner. C'est beau, c'est doux, c'est tendre. Des adultes qui ne sont que des menaces, on ne voit pratiquement que les jambes et les moutards font des prouesses avec leurs VTT pour échapper à l'armée. Avant qu'Elliott et E.T. s'envolent, on avait le coeur battant et lorsqu'ils décollent enfin, des applaudissements ont explosé dans la salle (et pourtant j'étais parisienne à l'époque pas chez les bouseux... public réputé froid !). Encore plus niais ou naïf, peut-être... toujours est-il, qu'aujourd'hui encore E.T. aussi moche et caoutchouteux soit-il est toujours célèbre et adulé des foules du monde entier terrestre et sûrement par l'infini et au-delà.
Pourquoi je vous parle de tout ça ? Simplement parce que ce n'est plus un secret pour personne, cette quiche de J.J. Abrams dont le haut fait d'armes (je le découvre) est d'être le créateur de "Lost" la série... qui a dû voir ces deux films en boucle (et d'autres sans doute) a décidé dans un moment d'aberration totale, absolue et définitive d'en faire... d'en faire quoi au juste ? Un copié/collé, une adaptation, une transposition, une variante, un hommage, une offrande ? Mystère d'autant plus insondable que Steven Spielberg himself dans un moment de sénilité d'égarement lui donne l'absolution en produisant ce sous-produit qui n'aurait rien mérité de plus qu'une sortie directe en DVD. J.J. Abrams a donc une chance inouïe et c'est bien regrettable tant son film manque de tout, sauf d'argent qu'il dépense sur l'écran en cassant ses jouets.
L'action se passe chez les bouseux d'Ohio (pardon pour les Ohioiens) cette fois mais encore en 79 (MDR) où des moutards aussi peu talentueux que peu cinégéniques (sauf Elle Fanning (abonnée aux pères de cinéma trash) dont on se demande ce qu'elle fait là... passer de Sofia Coppola à ce machin !!!) se mettent en tête de tourner un film de zombies avec leur petite caméra super 8 (d'où le titre peut-être, j'en sais rien). Lors d'une scène de tournage, un train déraille sous leurs petits yeux ébahis : "c'est quoi c'délire ???", "j'veux pas mouriiiiiiiiir" !!!"... La présence de l'armée sur les lieux de la catastrophe et de mystérieuses disparitions de citoyens de bouseland la petite ville leur font croire à juste titre qu'il s'agit bien plus qu'un banal accident de train. En effet, rapidement nous découvrons qu'un pauvre E.T. crashé 50 ans plus tôt sur notre bonne vieille Terre d'asile de fous a été capturé, torturé, manipulé tout ça alors qu'il ne demandait qu'une chose "retourner maison". Sauf que là, je peux comprendre qu'on ait envie de lui en coller une dans le buffet. La bestiole mesure trois mètres de haut, constituée d'un métal qui lui fait émettre des bruits pas sympathiques lorsqu'elle se déplace à la manière d'une araignée géante, profère des sons de vieille scierie métallurgique et ressemble à un bric-à-brac entre Alien, Arachnée et le Général Grievious (pour vous donner une idée de la mochitude du machin). Pas le genre de bidule qu'on a envie d'avoir pour pote :
Tous les rôles clichetons des films "d'adultes" équipés d'un seul et unique trait de caractère sont réunis : le mignon et timide drôlement astucieux qui a perdu sa ptite maman (trauma) et amoureux de la belle, le gros de service qui veut maigrir, amoureux aussi mais qui se la mettra sur l'oreille, le trouillard qui vomit dès qu'il a (SOUVENT donc pour faire plus drôle !) peur, le petit fou du labo 4 qui confectionne des explosifs, la belle drôlement mature et intelligente dont la maman s'est tirée et qui vit avec son père alcoolo qui cache un lourd secret (traumas)... et si j'en oublie c'est qu'ils étaient encore plus transparents. Leurs répliques d'une pauvreté abyssale et leur manque de charme sont à faire fuir, et Elle Fanning fashion icône qui a 12 ans mais en paraît 10 de plus n'est absolument pas crédible en gamine de la cambrousse qui s'accoquine avec des moutards qui ont l'air de sortir de la maternelle. Entre autre.
Mais alors pourquoi suis-je restée ? Masochisme ! Et espoir de voir trente ans plus tard le petit miracle se reproduire.
Jamais il n'a lieu et pourtant J.J. met le paquet en reproduisant des scènes copies conformes des originaux. Je ne vous les cite pas, ce serait trop long puisqu'elles foisonnent mais elles laissent de marbre, toutes. Et ont même tendance à mettre de mauvais poil tant elles sont, toutes sans exception dénuées de la moindre parcelle de rêve qui stimulait l'imagination chez Spielberg. Tout comme les personnages sans âme auxquels on ne s'attache ni on ne s'identifie.
Bon allez, je vais pas faire ma bégueule. Dans ce film, il y a un acteur, totalement inconnu de nos services, il s'appelle Kyle Chandler. Il joue le père d'un moutard et aussi l'adjoint au shérif qui flaire tout plus et mieux que les autres, le mec qui a un cerveau en somme. Il est seul au monde et il a réussi (gloire à lui) à se persuader qu'il jouait (bien donc) dans un (vrai) film.
Comment ça il est trop trop mignon malgré son costard de beauf ??? J'avais même pas remarqué. Pffff.
Et pour finir sur une note négative car je ne voudrais surtout pas être responsable en quoi que ce soit de vous avoir encouragés à aller voir ce truc indigne, il y aussi ici Noah Emmerich. Comment ? Vous ne connaissez pas Noah Emmerich ? De nom peut-être, mais vous connaissez son visage (quoiqu'aujourd'hui il s'est fait faire le menton de Grichka).
C'est l'acteur qui joue toujours les troisièmes couteaux dans les films-de-copains. En général il est le pote qui apporte des packs de bière à son pote pour le réconforter.
Là il joue LE vilain militaire qui a les mains sur les hanches ou dans le dos.
A la fin, on sait que le film est fini et ça arrive tout à fait abruptement parce que les personnages principaux sont réconciliés (oui je vous ai pas dit c'est une surprise, ils avaient un peu tendance à se traiter de salopards des fois), ils regardent vers le ciel, ils sont tout sales sur le visage et la lumière est bleue, et ils ont l'air de regretter cette saleté d'E.T. non belliqueux qui bouffaient des humains au ptit déj... c'est vous dire le degré de non belliquosité du tas de ferraille.
Mais il faut quand même rester pendant le générique, parce que pendant le générique on a droit au film que les moutards ont tourné en super 8 : un chef-d'oeuvre !
Mais faites-moi plaisir, n'y allez pas... ou alors allez voir le générique seulement.
Je crois que même sans être fan (c'est mon cas) tout le monde connaît Bono, le groupe irlandais mythique U2 dont il est le leader et ne serait-ce qu'une chanson, l'emblématique (et magnifique) "Sunday, bloody sunday" ! Mais qui avait jusque là entendu parler de Neil McCormick, ami d'enfance de Bono à l'époque où il s'appelait encore Paul ? "Killing Bono" raconte une partie de la lamentable histoire de ce Neil McCormick qui passera plusieurs décennies à se pourrir la vie et celle de son frère (qu'il empêcha de devenir guitariste de U2 alors que Bono le réclamait) en jalousant Bono au-delà de toute raison, persuadé qu'il va créer le plus grand groupe de rock du monde. Mais plus U2 côtoie les anges et les sommets, plus Neil et son group Shook Up sombrent dans le néant. Pourtant au tout début, en 1976 alors que ces jeunes gens ont tous 16 ans, rien n'explique réellement que ce soit le groupe de Bono qui remplisse les salles et pas celui de McCormick, aucun des deux n'étant meilleur ou moins bon que l'autre. Mais beaucoup de chance, infiniment plus de jugeotte et surtout bien sûr de talent finalement ont permis à Bono et U2 de se propulser rapidement très haut. Tandis que McComick d'une arrogance qui frisera souvent la sottise ne fera qu'accumuler les mauvais choix, prendre les mauvaises décisions, frapper aux mauvaises portes, fréquenter les mauvaises personnes. Il faut le voir et l'entendre pour le croire, refuser de vendre une de ses chansons à Rod Stewart au motif que s'il la veut c'est qu'elle est bonne et que donc il peut la chanter lui-même, choisir comme date de concert de son groupe le jour même où un concert gigantesque réunissant toutes les stars du rock mondial est programmé, refuser encore de faire la première partie de Bono (qui ne reniera jamais leur amitié et tentera à plusieurs reprises de l'aider) en argumentant qu'il préfère une salle de 500 personnes venues le voir lui, que 80 000 venues pour U2... et j'en passe.
N'ayons pas peur des mots, McCormick est un abruti de première classe qu'on a bien souvent envie de secouer fermement pour le faire redescendre sur la terre ferme. Ce serait peine perdue. Et pourtant malgré la lose qui colle à lui comme une seconde peau, malgré ses gros mensonges, ses petites trahisons, son parcours et ses comportements pathétiques, il est attachant. Et même si l'on sait que le film est l'itinéraire d'une carrière ratée, on a souvent envie que quelque chose de bon lui arrive enfin. S'attacher à un personnage aussi couillon est une prouesse dont le mérite revient sans doute à Ben Barnes (échappé avec brio du Monde de Narnia) qui s'abandonne comme rarement à un rôle de pauvre type. Tant d'orgueil et d'insolence auraient pu finir par agacer mais l'acteur réussit le prodige d'emporter toutes les scènes vers le haut. Chapeau.
Hélas, le film souffre de pas mal de handicaps. D'abord sa longueur... deux heures, c'est bien long, d'autant que la première incroyablement répétitive semble s'éterniser. Ensuite l'interprétation réellement calamiteuse de Bono et du frère McCormick Yvan qui grimace plus qu'il ne joue. Le niveau s'élève un peu en seconde partie, lorque tout le monde a pris un peu de bouteille. Et puis la partie où Neil se met à fréquenter le "milieu" est totalement ratée. Enfin, j'ai eu du mal à comprendre pourquoi Nick Hamm avait choisi de pencher du côté de la comédie alors que la vie de Neil et de son frère n'a vraiment pas été une partie de rigolade ! Rire du malheur des autres n'est pas mon sport favori... mais pourquoi je dis ça moi ?
Mais je le répète, grâce au talent de Ben Barnes capable de s'assombrir alors que les portes claquent et que ses partenaires grimacent, ce Neil pathétique est touchant et attachant et ne s'enlise jamais dans le ridicule !
....................
P.S. : j'ai très hâte de revenir vous parler de Super 8...
Vic est un clown de talent, voire de génie et il fait salles combles à chacun de ses spectacles funambulesques et époustouflants. Mais Vic est d'une tristesse folle et constamment insatisfait. En France il aime Elise qui essaie de le comprendre. Mais il la quitte pour tenter de donner un sens à sa vie auprès des indiens mohawks du Canada. Il y rencontre Alexandra qui est médecin. Auprès d'elle il sera heureux un temps, peut-être. Mais trouver sa place dans ce vaste monde prend chez certains êtres à la sensibilité exacerbée une dimension dramatique. Alors Vic disparaît. Grâce à quelques coups de pouce au destin et par une succession de hasards et de coïncidences, les deux jeunes femmes vont se rencontrer au Canada. Elles sont aussi différentes l'une de l'autre qu'il est possible de l'être mais le point commun qui les unit finalement est d'avoir aimé cet homme unique. Elles vont passer quelques jours ensemble, s'affronter...
Voilà un film que j'aurais aimé adoré mais qui, hélas, ne procure aucune des émotions escomptées. Est-ce parce qu'il est tourné en majeure partie par moins 30 qu'il reste aussi froid ? Il y a néanmoins dans ce film trois bonnes raisons de se déplacer et c'est un comble que Claude Miller n'ait pas réussi un beau mélo avec les trois acteurs incandescents qu'il avait sous la main !
Construit à partir de nombreux flash-back, le voyage d'Elise devrait nous aider à reconstituer le cheminement de Vic, mais finalement au bout d'une heure et demi on n'en saura pas beaucoup plus sur cet homme étrange qui n'aimait pas assez la vie.
Mais voir les trois acteurs évoluer ensemble ou séparément est au fond le but incontestable de ce voyage. Ils donnent un sens au film même si hélas il reste une grande déception car tout y semble artificiel. On ne croit pas à l'amour, on ne croit pas à la rencontre des deux femmes ni à leurs réactions mesurées, mais les acteurs réussissent malgré tout des compositions inquiètes, tourmentées.
Les deux filles sont belles. Marina Hands auréolée d'une nouvelle blondeur est tour à tour enfantine puis femme offensée avec la même aisance. Maya Sansa, plus secrète, plus adulte peut-être est la femme blessée qui garde la tête froide malgré sa douleur.
Et au milieu d'elles deux, l'homme et l'artiste insaisissable, James Thierrée, acrobate, musicien, danseur, acteur, héritier de génie de son merveilleux grand-père. Et on ne peut que remercier mille fois Claude Miller d'en avoir fait l'acteur principal de son film tant il impose sa présence et son charme subtils à chacune de ses apparitions. Un acteur magnétique, un artiste fascinant. Vivement que le cinéma lui accorde enfin la place qui lui revient !