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Sur la Route du Cinéma - Page 469

  • Le bal des actrices de Maïwenn **

    Le Bal des actrices - Maïwenn, Jeanne Balibar et Julie DepardieuLe Bal des actrices - Linh Dan Pham, Mélanie Doutey, Maïwenn, Julie Depardieu et Jeanne Balibar

    Ni tout à fait un film, un documentaire ou une comédie musicale… un peu les trois à la fois mais pas vraiment non plus, le nouvel opus de Maïwenn a tout pour surprendre, séduire et agacer. Tout comme sa turbulente et manipulatrice réalisatrice d’ailleurs. En ce qui me concerne, je ne suis pas parvenue à croire une seconde qu’il s’agit d’un quelconque documentaire où les actrices seraient  prises sur le vif dans leur vraie vie alors qu’on voit systématiquement que tout est mis en scène. Je ne crois pas non plus à l’amour démesuré de Maïwenn pour les actrices mais plus à un règlement de comptes entre filles où mine de rien, la réalisatrice « balance », comme souvent, avec l’air le plus innocent du monde. Maïwenn part du postulat incontournable que les acrtrices sont des femmes qui ont davantage besoin d'être aimées que les autres. Ah bon !

    Ce n’est pas (toujours) déplaisant pour autant car le casting quatre étoiles qui défile ici réserve de bien beaux moments où chacun trouvera ses préférences. Tout ceci étant éminemment subjectif. En ce qui me concerne ce sont Jeanne Balibar, Julie Depardieu, Charlotte Rampling et Romane Bohringer qui emportent tous mes suffrages car ce sont elles qui me semblent les plus sincères, à la fois originales et spontanées. Véritablement « aimables ».

    Le numéro de furieuse qui galère de Karole Rocher est trop systématique et répétitif pour finalement émouvoir. Quant à Christine Boisson en prof de théâtre qui confond manipulation et humiliation, elle est (enfin, son rôle est) exécrable et pathétique.

    Evidemment, on ne doute pas un instant que le métier d’actrice qui consiste aussi  à être la plus belle, la plus irréprochable, qui n’a pas le droit de vieillir pour un public exigeant prêt à fondre sur la moindre info « people » et s’en délecter ne soit pas de  tout repos toujours. Mais on a quand même du mal à s’apitoyer sur le sort d’une telle qui touche une enveloppe de 20 000 €uros pour poser un quart d’heure avec une bouteille de champagne à la foire de Trifouillis les Pedzouilles même s’il est évident que ce soit moins glamour et valorisant qu’un tapis rouge. Tout comme il est difficile de s’attendrir sur telle autre qui part à l’autre bout de la planète pour un temps illimité car elle n’en peut plus de ce monde impitoyable.

    Maïwenn coupe court à toute tentative de critiques en se les servant elle-même lors d’une avant-première où toutes « ses » actrices présentes « descendent » littéralement son film prétendant qu’elles ont eu honte de le tourner et qu'au final on ne voit qu'une actrice, Maïwenn herself. C'est effectivement un cinéma et un film qui disent "moi je, moi je, moi je" en prétendant le contraire.

    Elle est mignonne Maïwenn quand elle se fait tancer par Joey Starr qui lui dit : « avec ton cinéma intello, tu te prends pour Sofia Coppola », et elle pleurniche en affirmant qu’elle veut se débarrasser au contraire de son image « branchée ».

    Bref, en un mot comme en cent, j’avais mille fois préféré « Pardonnez-moi » où Maïwenn nous invitait à une analyse en direct, nous comptant par le menu les pires moments de son enfance et de sa vie, mais avec de vrais acteurs qui jouaient les vrais personnages de sa vraie vie.

    Ici, de bons moments donc, de moins bons aussi. Des numéros chantés et dansés où les actrices sont soignées aux petits oignons grâce à des textes et des chorégraphies qui leur collent à la peau. Une révélation : Joey Starr. Une sensation étrange de malaise. Et un texte de Musset qui s’est imposé à moi en sortant de la projection :

    « Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux".

  • Choke de Clark Gregg °

    Choke - Sam Rockwell

    Victor est un « sex addict ».Il participe à des réunions de groupe pour obsédés sexuels ce qui lui permet de rencontrer des jeunes femmes atteintes de la même obsession et de s’envoyer en l’air sans s’engager. Son job consiste à se déguiser en domestique irlandais du XVIIIème dans un parc d’attractions. Lorsqu’il va au restaurant avec son meilleur ami (un gros lourdaud un peu niais comme il se doit), il s’étouffe volontairement pour qu’un client lui sauve la vie et le prenne sous sa protection (car quand on sauve la vie de quelqu’un on lui reste attaché à tout jamais). Le reste du temps il le passe à l’hôpital psychiatrique où se trouve sa mère qui ne le reconnaît plus et meurt peu à peu de la maladie d’Alzheimer. Victor aimerait qu’elle lui révèle avant de mourir qui était son père.

    Autant dire qu’on assiste assez abasourdi à l’adaptation pataude et ratée d’un roman délirant de Chuck Palahniuk. Tout ici est téléphoné et sans surprise et l’excellent (et trop rare) Sam Rockwell est étonnamment sage dans un rôle qui devait lui permettre toutes les pitreries dont il est capable. Apparemment l’acteur et le réalisateur ont préféré se concentrer sur quelques scènes d’émotion aux yeux humides (loupées) entre le fils et la mère qui ne sait plus qui il est.

    Pour le reste trois séquences se répètent indéfiniment : celles de cul pour attirer le chaland sans doute (rassurez-vous on ne voit que les seins et les fesses des jolies filles !), celles où Victor s’étouffe au restaurant pour tenter de nous faire croire qu’il va mourir (peut-être !!!), celles où le meilleur ami se masturbe, pour faire rire j’imagine etc…

    Bref un court métrage rincé jusqu’à plus soif pour tenir une interminable heure et demie… C’est moche, pas drôle, pas émouvant, sans intérêt.

  • PATRICK MC GOHAN

    19 mars 1928 – 15 janvier 2009

    cinéma,patrick mac gohan

    L’info n’a pas dû faire grand bruit car je n’ai appris la mort de Patrick Mac Gohan qu’aujourd’hui. La série dont il fut le héros a donné lieu à un véritable culte et le film « Truman show » en est inspiré.

    La scène d’ouverture est cultissime également. Pour les nostalgiques…

    Qui est le numéro 1 ???

     

     – « Où suis-je ? (Where am I?)

    – Au Village. (In the Village.)

    – Qu'est ce que vous voulez ? (What do you want?)

    – Des renseignements. (Information.)

    – Dans quel camp êtes-vous ? (Whose side are you on?)

    – Vous le saurez en temps utile... Nous voulons des renseignements, des renseignements, des renseignements. (That would be telling. We want Information, Information, Information!)

    – Vous n'en aurez pas ! (You won't get it.)

    – De gré ou de force, vous parlerez. (By hook or by crook, we will.)

    – Qui êtes-vous ? (Who are you?)

    – Je suis le nouveau Numéro 2. (The new Number 2.)

    – Qui est le Numéro 1 ? (Who is Number 1?)

    – Vous êtes le Numéro 6.. (You are Number 6)

    – JE NE SUIS PAS UN NUMÉRO, JE SUIS UN HOMME LIBRE ! (I AM NOT A NUMBER, I AM A FREE MAN!) »

  • Des envoyés très spéciaux de Frédéric Auburtin *

    Envoyés très spéciaux - Gérard Jugnot et Gérard Lanvin

    Frank journaliste vedette de la deuxième radio de France, R2I et son technicien Albert Poussin sont envoyés en Irak pour « couvrir » la guerre qui s’intensifie. Par inadvertance Poussin jette les billets d’avion et les 20 000 euros en liquide qui leur sont confiés pour leur voyage. Ils se retrouvent donc bloqués à Barbès et envoient des infos bidonnées mais très réalistes à leur station dont l’audience explose. A la suite de nouveaux contretemps, ils en viennent à mettre en scène leur propre prise d’otage. Cette fois la France entière se mobilise autour du slogan « un euro pour nos otages » pour faire libérer les deux hommes.

    On ne sait pas toujours si on doit être choqué ou consterné par le ton et le sujet ! Le film non plus ne tranche pas vraiment. Peut-on rire de tout ? Oui sans doute, à condition que la charge soit un peu plus cinglante. Le film hésite beaucoup tout en parvenant quand même à mettre mal à l'aise. Il est encore alourdi par un vaudeville grotesque (la femme de l’un a couché avec l’autre à l’insu du plein gré de tout le monde… oh la la !!!) qui n’avait rien à faire ici. En ce qui concerne la manipulation des foules par les médias, l’intox qu’on nous impose régulièrement à la radio, ça commence plutôt bien, hélas ça s’englue dans un grand porte nawak un peu gênant à propos du « charity business », du traitement des otages et de la guerre !

    J’avoue, j’ai souri deux ou trois fois grâce aux acteurs. On peut donc apprécier les délicieuses Valérie Kaprisky et Anne Marivin, Omar Sy loin de son (consternant) SAV se révèle bon acteur, Serge Hazanavicius est presque inquiétant en patron de radio uniquement intéressé par l’audience… mais évidemment c’est le couple des deux Gérard qui fonctionne plutôt bien, même si le Jugnot s’en sort un peu moins bien en associé un peu niais, le Lanvin est parfait en ronchon excédé ! Mais l'apparition de dos de l'insupportable Sarkozy imité par le désolant Laurent Gerra finira de dissuader ceux qui hésitent !

  • Yes man de Peyton Reed ***

    Yes Man - Jim CarreyYes Man - Jim CarreyYes Man - Jim Carrey

    Carl est un type plutôt antipathique qui fait tout pour l’être et le rester. Un jour, par désoeuvrement et curiosité il assiste au congrès des « Yes man » animé par un étrange gourou (Terence Stamp, toujours hot !) qui préconise de dire « oui » à tout pour s’affirmer et garantir le développement personnel. Dès lors Carl adopte la positive attitude !

    Je suis inconditionnellement

     

    Fan de

     

    JIM CAREY.

     

    Il me fait

     

    MOURIR DE RIRE !

     

     

    Ce film est son

     

    Nouveau one man show.

     

    Allergique s’abstenir !

    Cela dit, je dois insister sur le fait que, même s’il est le clown le plus déjanté que je connaisse, Jim Carrey n’oublie jamais de « faire l’acteur », qu’il peut passer du rire aux larmes, de l’émotion aux pitreries dans la même seconde en restant crédible et que malgré sa mégalomanie, son égocentrisme, son cabotinage permanent (appelez cela comme vous voudrez), il parvient néanmoins à mettre en valeur ses partenaires.

    Epatant.

  • Les noces rebelles de Sam Mendes ****

    Les Noces rebelles - Kate Winslet

    Les Noces rebelles - Leonardo DiCaprio et Kate Winslet

    Les Noces rebelles - Leonardo DiCaprio

    Les Noces rebelles - Leonardo DiCaprio et Kate Winslet

    Au milieu des années 50, Frank et April ont un coup de foudre. Ils sont convaincus qu’ils sont différents des autres et que leur couple résistera au quotidien, qu’ils réaliseront leurs rêves les plus fous sans jamais perdre leurs idéaux. Hélas, comme parfois, comme souvent, après qu’April ait dû renoncer à sa carrière d’actrice, qu’ils se soient mariés, qu’ils aient acheté une maison de banlieue proprette et fait deux enfants, la routine s’installe inéluctablement. April se sent étouffer dans sa cage dorée et Frank végète dans un emploi qu’il déteste mais qui assure la subsistance de la famille.
    Après une dispute un peu plus vive que les autres April propose à Frank de repartir à zéro en quittant les Etats-Unis pour s’installer à Paris où tout leur semble possible. Parviendront-ils à réaliser ce rêve de la dernière chance ?
    La rencontre douce, tendre et évidente n’occupe que quelques instants du film qui devient rapidement une longue et terrible scène de ménage. Et ces instants où le couple se balance des vérités pas bonnes à dire, pas bonnes à entendre, où emporté par sa rage et ses frustrations chacun va atteindre et dépasser les limites de ce qu’il est « raisonnable » de dire et supportable pour l’autre d’entendre, ces moments où l’on va trop loin sans possibilité de faire marche arrière, où les mots les plus cinglants voire sanglants sont prononcés, sont d’une puissance et d’une profondeur rarement atteintes au cinéma. Mendes décortique le couple au scalpel. Chacun renvoie à l’autre la « faute » de s’être installé dans ce bonheur ronronnant où l’espoir et l’évasion n’ont plus leur place, où il n’est plus question que de devoir et de responsabilité.
    La seule petite erreur de ce film intelligent me semble être d’avoir donné à un personnage « aliéné » la charge de révéler leurs faiblesses à Frank et April alors qu’ils paraissent suffisamment sensés pour le découvrir eux-mêmes. Ni l’un ni l’autre n’a vraiment tout à fait tort ni tout à fait raison. Les deux font ce qu’ils peuvent, comme ils le peuvent pour essayer de sauver ce qu’il y a de plus concret entre eux : l’amour. Mais alors que Frank parle beaucoup, April tente d’agir, chacun sachant qu’ils foncent droit dans le mur mais plus dans la même direction. Au fond, peut-être ont-ils compris qu’ils ont comme leurs amis, renoncé à leurs beaux idéaux de jeunesse. Quand ils se moquent de ces voisins insignifiants, peut-être comprennent-ils à quel point ils leur ressemblent, ne serait-ce que par le fait de vivre dans cette banlieue (très « Truman show ») véritable royaume du conformisme triomphant. C’est un film qui laisse des traces me semble t’il où chacun pourra trouver des résonances dans sa propre vie. La musique hypnotique et l’interprétation sans faille ne sont pas pour rien dans cette réussite totale.
    Leonardo Di Caprio, toujours meilleur de film en film affiche ici une belle maturité et des moments d’enthousiasme et d’émotion insoupçonnés. Kate Winslet, sublime, blessée, à la fois dure, douce et intransigeante est magnifique. Notons également la prestation très surprenante et diaboliquement sulfureuse de Kathie Bates. La dernière scène laisse le spectateur saisi d’effroi dans son fauteuil…

  • Plus tard tu comprendras d’Amos Gitaï *

    Plus tard tu comprendras - Jeanne Moreau

    Victor la quarantaine, marié, deux enfants se réveille un beau matin obnubilé par ses origines juives que sa mère n’a jamais évoquées. Il va entreprendre des recherches au Mémorial de la Shoah et reconstituer le parcours de ses grands-parents morts en déportation et découvrir pourquoi ses parents ont survécu.

    Cette fois je me suis retrouvée devant le type même du film dont les bonnes intentions ne font pas la qualité. Il ne suffit pas de mettre un acteur engoncé dans un pardessus devant le Mur des Noms au Mémorial de la Shoah pour émouvoir. Car en effet, jamais ce film n’émeut, souvent il ennuie et parfois même il fait sourire (l’interminable et ridicule valse des grands-parents avant leur arrestation où leurs sourires se figent en affolement !!!). Trop de symboles et d’ellipses ont un peu tendance à perdre et abandonner en route le spectateur moyen que je suis. Hyppolite Girardot m’a semblé particulièrement absent et le voir brusquement secoué de sanglots quand il « revoit » la scène de la rafle assez invraisemblable.

    Seules Emmanuelle Devos et Jeanne Moreau dégagent toute leur sensibilité à fleur de peau et de voix. Mais en deux scènes c’est un peu court pour sauver ce film plutôt maniéré. « Plus tard tu comprendras », d’accord, mais pas aujourd’hui car pour l’instant je ne comprends toujours pas ce genre de déclaration du réalisateur : "J'utilise l'architecture comme une sorte de voile qui séparerait les divers fragments de la mémoire. J'aime que, d'une certaine manière, les acteurs se fondent dans l'espace, qu'ils jouent en ayant une conscience intime des limites, des frontières de leur environnement".

  • Les trois singes de Nuri Bilge Ceylan **

    Les Trois singes

    Après avoir tué accidentellement un homme sur la route, un politicien demande à son chauffeur d’endosser la responsabilité et d’aller en prison à sa place moyennant finances. Pendant son année d’emprisonnement, son fils va s’enfermer dans l’oisiveté et sa femme le tromper. A son retour, chacun saura, chacun verra ou comprendra et tout le monde restera silencieux, essayant de « faire comme si ».

    Voilà typiquement le genre de film que je qualifierai de beau mais chiant. Je sais, c’est imprudent de « défendre » un film de cette façon et de tenter de vous donner envie avec une telle entrée en matière ! Et pourtant, il faut reconnaître que la langueur s’installe peu à peu et que même si elle est en parfaite adéquation avec l’abattement des personnages qui s’emmurent dans leurs mensonges et leurs dissimulations, on s’approche à plusieurs reprises de l’ennui. Cependant, certaines scènes portées par la souffrance et le désarroi offrent un suspens certain et des fulgurances qui vont jusqu’au choc notamment lorsqu’on ne sait si la femme va se suicider ou pas et si l’homme va intervenir. On est sûr d’une chose : le drame couve à tout moment et les images d’une vertigineuse beauté valent à elles seules le voyage.

    Mais on est loin de l’enivrement de « Les climats »…