Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur la Route du Cinéma - Page 470

  • Slumdog millionnaire de Danny Boyle ****

    Slumdog Millionaire - Dev PatelSlumdog MillionaireSlumdog MillionaireSlumdog Millionaire - Dev Patel et Freida Pinto

    Le jeune Jamal, orphelin des bidonvilles de Mumbaï (Inde) est candidat du jeu télévisé « Qui veut gagner des millions » (20 millions de roupies là-bas...). Alors qu’il ne lui reste plus qu’à répondre à une seule question, il est soupçonné de tricherie. La police lui fait subir un interrogatoire plutôt musclé où il doit justifier chacune de ses réponses.

    Gloire à Danny Boyle qui continue film après film de garder intacts son enthousiasme et sa passion pour le cinéma, de nous les communiquer et de surprendre encore et encore. Il raconte cette histoire dramatique et optimiste avec une énergie folle, un sens du suspens et du réalisme très cohérent. Le montage, même s’il devient systématique (chaque question du jeu donne lieu à un épisode de la vie de Jamal) ne gâche en rien le plaisir et l’inquiétude que l’on prend à suivre dès l’enfance, l’itinéraire difficile et l’ascension du jeune homme. Tout est douloureux dans la vie de Jamal, depuis sa toute petite enfance où il est le souffre douleur de son frère aîné et où il assiste au meurtre de sa mère lors d’une manifestation « religieuse », jusqu’au passage dans la fameuse émission où le présentateur ne possède pas l’affabilité de notre Jean-Pierre national et se montre ironique et méprisant face à ce candidat qui lui ressemble sans doute trop. Danny Boyle n’élude en rien l’aspect social de la vie en Inde où les bidonvilles sont peu à peu remplacés par des quartiers d’affaires mais où les enfants livrés à eux-mêmes font l’objet d’odieux trafics et d’exploitation.

    Une histoire d’amour évidente viendra éclairer ce drame sombre aux couleurs chamarrées. Et, curry sur le riz, tous les acteurs y compris les enfants sont fabuleux, en particulier le jeune couple vedette, sans cesse séparé par le destin, qui fait preuve d’une belle complicité jusqu’au générique (il faudra qu’on m’explique pourquoi les gens quittent la salle alors que les acteurs font un beau numéro bollywoodien ? Et puis non, qu’on ne me l’explique pas).

    Vous l’avez compris, c’est passionnant, énergique, coloré, douloureux, sincère et heureux malgré les drames qui se jouent.

  • Les insurgés d’ Edward Zwick °

    Les Insurgés - Daniel Craig

    En 1941, les 4 frères Bielski, juifs biélorusses, se réfugient dans la forêt après que leurs parents aient été assassinés sous leurs yeux. Devenus des héros à leur insu, ils ne tardent pas à être rejoints par d’autres juifs traqués qui comme eux vont tenter de survivre face aux nazis. Grâce à l’aîné des frères, Tuvia, qui organise la résistance, plus d’un millier de juifs seront sauvés !

    La bonne idée est d’avoir exhumé cette histoire vraie inconnue d’un « juste ». C’est tout car à part cela, il n’y a pas grand-chose à défendre et ce n’est pas ce film sans âme filmé avec 3 pétards dans 4 m² de forêt qui rendra hommage à la mémoire des frères Bielski. Il ne suffit pas de mettre une centaine de personnes en haillons au milieu des arbres pour intéresser ou émouvoir. Rien ne fonctionne ici. Aucun personnage n’attire la sympathie, ou l’antipathie voire l’attention et chaque scène, chaque dialogue sont « téléphonés » avant qu’ils n’aient lieu. La plupart du temps on frôle même le grotesque avec les querelles des frangins qui finissent par se réconcilier, les soi-disant joutes verbales (qui sont en fait d’une pauvreté incomparable) de deux intellectuels égarés, le rôle des femmes toutes prêtes pour le repos du guerrier avec interdiction de se reproduire etc…

    Vers la fin du film, Tuvia se prend pour Moïse (fou rire garanti… oui, je sais ça ne se fait pas, mais quand c’est mauvais, c’est mauvais) !!! hélas les eaux d’une rivière ne s’ouvrent pas devant lui et les pauvres malheureux sont obligés de traverser les pieds dans l’eau pour échapper à leurs poursuivants.

    Plonger dans le regard céruléen de Daniel Craig ne suffit même pas et j’ai toujours espéré qu’il finirait par ressortir son maillot de bain bleu des mers du sud : que dalle. Quant à Liev Schrieber, il ressemble tellement à Michaël Youn qu’on s’attend à tout moment à ce qu’il agite un mégaphone et se mette à courir en string en hurlant pour amuser la galerie. Rien.

    Next.

  • Un homme et son chien de Francis Huster °°°

    Jean-Paul Belmondo - Le Mauvais chemin

    Charles, vieil homme malade est mis à la porte du jour au lendemain par Jeanne la bourgeoise veuve qui l’hébergeait. Jeanne que Charles a jadis aimée se remarie et Charles se retrouve donc à la rue avec son chien.

    J’aurais aimé pouvoir aimer ou simplement être indulgente avec ce film qui me permet de retrouver une des stars de mon panthéon… mais le film est tellement mauvais, grotesque, aberrant (les mots me manquent) et ce, dès les premières secondes que je ne trouve rien à sauver de ce naufrage ennuyeux, ridicule, jamais crédible une seconde. Une vraie torture, un cauchemar de tous les instants qui met mal à l’aise plus qu’il n’émeut ! Car si l’on retrouve bien le visage et le merveilleux sourire de Belmondo et que, malgré tout, il parvient à sauver sa dignité, le malheureux, assez diminué et manifestement incapable de prononcer plus de trois mots audibles à la suite, est contraint le plus souvent de rester immobile et de répéter « mon chien » à moult reprises.

    Il doit y avoir pas loin de 80 acteurs français au générique sans doute venus là rendre les honneurs à l’immense star qui a accompagné ma cinéphilie avec quelques chefs-d’œuvre. Hélas ici, cela ressemble plus à un enterrement troisième catégorie qu’à un véritable hommage. Les scènes stupides et invraisemblables se succèdent et mettent de plus en plus mal à l’aise. Le summum revenant sans doute à celle où l’on retrouve éructant en clodots abandonnés : Robert Hossein, Charles Gérard, Jean-Marc Thibaut, Micheline Presle, Pierre Mondy et j’en passe… Dans des scènes sans intérêt, sans queue ni tête viennent également faire une apparition Michèle Bernier, José Garcia, Françoise Fabian, Tchéky Karyo, Daniel Prévost, Jacques Spiesser, Nicole Calfan, Jean Dujardin et j’en oublie…

    Je vous passe les détails sur les absurdités du style : la maîtresse de maison organise une grande fête guindée pour son anniversaire et joue les pucelles effarouchées quand on le lui souhaite, les scènes interminables à la SPA et les travellings sur le « visage » si expressif des chiens. Je ne vous parle pas des dialogues d’une platitude exemplaire et de la musique sirupeuse jusqu’à la nausée. Non, je ne vous en parle pas.

    Un fiasco aussi absolu est une rareté. L'amour que je porte à Belmondo est intact mais ce film très bête est une torture.

  • Frozen river de Courtney Hunt ***

    Frozen River - Melissa LeoFrozen River

    Le but de Ray est de s’offrir la maison de ses rêves : un mobil home avec trois chambres, une salle de bains et le chauffage. Pour l’instant, il gèle à moins 30 dans cette petite ville américaine près du Canada et Ray survit avec ses deux enfants de 15 et 5 ans alors que son abruti de mari est parti jouer ses économies à Atlantic City. Elle croise la route de Lila, une jeune femme d’origine Mohawk à qui on a retiré son bébé et qui l’embarque malgré elle dans un trafic d’immigrés clandestins. Au début réticente, Ray finit par comprendre que cet argent gagné illégalement n’est pas la meilleure, mais la seule solution pour sauver sa famille.

    Le froid et la tension sont palpables jusque dans la salle tant les risques que prennent ces deux femmes sont colossaux. Elles font passer la frontière aux clandestins dans le coffre d’une voiture. Non seulement la frontière est surveillée par la police mais aussi et surtout elles traversent sur la rivière gelée qui risque de céder à tout moment. Mais ces deux femmes estropiées, cassées par la vie restent debout et avancent avec une obstination admirable qui ne faiblit jamais. Mis à part quelques larmes vite séchées, elles ne cèdent jamais aux états d’âme ou à l’angoisse. Elles sont guidées par un sentiment qui n’a sans doute jamais été montré avec autant d’âpreté au cinéma : l’instinct maternel.

    On imagine à tout moment que l’issue de cette sombre épopée sera à la mesure des dangers courus et on tremble constamment avec ces deux femmes que la réalisatrice suit au plus près sans jamais les juger ni les plaindre. Mais au fur et à mesure que la neige fond, naît entre les deux femmes un sentiment de « fraternité », une empathie, une entraide qui s’exprime sans mot mais avec des actes et c’est magnifique.

    D’une noirceur inouïe malgré une ambiance immaculée, ancré dans un réalisme social « kenloachien » ce thriller qui brasse misère, solitude, racisme est illuminé par une actrice solide et bouleversante Melissa Leo et par des sentiments forts admirables.

  • Che : l’Argentin de Steven Soderbergh ***(*)

    Che - 1ère partie : L'Argentin - Affiche espagnole

    Cette première partie retrace, en quelque sorte, « l’ascension » du Che quand il n’était encore qu’Ernesto Guevarra jusqu’à ce qu’il devienne le « Commandante » et fasse une entrée triomphale à Santa Clara. Pour faire court, je dirais que le film débute lorsque Raul Castro présente Guevarra à son frère Fidel et qu’ils décident d’organiser la guérilla puis la révolution en vue de renverser le dictateur Cubain Batista dans les années 50.

    Il fallait bien qu’un jour la vie hautement romanesque et cinématographique du Che soit mise en images. Etrangement, c’est un américain qui s’y colle et c’est une réussite totale loin de tout exotisme ou romantisme. Si on ne trouve dans cette première partie aucune aspérité concernant la personnalité complexe du personnage, Soderbergh n’en fait pour autant pas un Dieu indétrônable. Mais de toute façon on se fiche un peu de savoir si le Che avait ou non toutes les qualités parce que le film est remarquable. Le réalisateur s’applique davantage à nous montrer l’homme et surtout le combattant sous l’icône photographique et symbole de toutes les révolutions. On ne le quitte pas d’une semelle et ce sera long d’attendre la seconde partie pour le rejoindre. Cela dit, la description de la préparation de cette révolution aurait plutôt tendance à couper toutes velléités aux rebelles en herbe tant on est loin du romantisme habituel. La révolution c’est chiant, ça fait transpirer, ça se prépare les pieds dans la boue et les mains dans le sang parfois. Gueverra est médecin et doit souvent faire office de soignant auprès de ses compagnons ou des villageois. On ne mange pas toujours à sa faim, on saute des repas, on attend beaucoup, on s’ennuie, on est déçu. Et le Che doit être le seul révolutionnaire à prendre une ville avec un bras dans le plâtre, sans parler de ses crises d’asthme très très handicapantes en pleine jungle tropicale irrespirable, j’en sais quelque chose (mais non, je n’ai pas fait la révolution à Cuba… mais des crises d’asthme, oui).

    Soderbergh réussit un montage des plus captivant, sautant d’une période à l’autre, d’une interview à New-York en 64, à l’intervention du Che à l’Onu et à son brillant discours pour nous replonger ensuite au fin fond de la jungle, sans nous perdre jamais. Il parvient même à conclure ce premier chapitre sur une note humoristique qui confirme encore les qualités hautement morales et l’idéologie exemplaire de son héros.

    Evidemment, si le film est indiscutablement beau et palpitant, que serait-il sans son incomparable interprète ? Benicio Del Toro EST devenu (physiquement) le Che, on ne peut que l’admettre. Calme, serein, sobre mais déterminé, il bouffe (comme toujours de toute façon) littéralement l’écran. Il joue, même de dos. Il est phénoménal et largement aussi charismatique, fascinant et autoritaire que son modèle.

    Steven Soderbergh, Benicio del Toro et Le Che n’oublient pas non plus d’être de parfaits séducteurs quand lors d’une interview UNE journaliste demande au Commandante ce qui mène la révolution, il lui répond :

    « - l’amour !

    - L’amour ? s’étonne la journaliste.

    - Oui, l’amour de l’humanité, l’amour de la vie, l’amour de la justice ».

    El amor de la humanidad, el amor de la vida, el amor de la justicia...

    Si ce n’est pas un rêve ça ???

    Vivement le 28.

    Che - 1ère partie : L'Argentin - Benicio Del Toro

  • Claude Berri

    1er juillet 1934 - 12 janvier 2009

    Claude Berri - L'Un reste, l'autre part

    Difficile de résumer et même de commenter une "carrière" de cette ampleur. Acteur, réalisateur, scénaristique, producteur... qui un jour dans le monde du cinéma n'a pas eu à remercier Claude Berri ?

    Alors s'il ne faut en choisir qu'un, je dirai

    Je vous aime

  • Concours.

    Grâce à Allociné, j’ai la possibilité d’offrir

     

    UNE ENTRÉE POUR DEUX PERSONNES

     

    qui pourront assister à la projection privée du prochain film de

     

    Bryan Singer "Walkyrie"

    (Avec Tom Cruise).

    19023061_w434_h_q80.jpg

    Evidemment pour cela il est préférable d’être parisien (ou assimilé) ou de pouvoir être :

     

     

    le jeudi 22 janvier à partir de 19 h 45 au Forum des Halles à Paris.

     

     

    Comme je ne suis pas du genre à faire gagner un lot aussi prestigieux sans vous faire mouiller la chemise… Il faudra répondre à cette question simple :

    Un jour j’ai révélé sur ce blog que j’avais failli me marier avec un grand artiste. Celui ou celle qui me donne son nom remportera le cadeau.

    big SuperSmileys (91)

     

    C'est Maan qui a trouvé la bonne réponse.

     

    C'est bien JEAN MARAIS qui fut mon amour de jeunesse je raconte tout ici)...

     

    28513_2.jpg
  • Twilight – Chapitre 1 : Fascination de Catherine Hardwicke °

    Twilight - Chapitre 1 : fascination - Kristen Stewart et Robert Pattinson

    Isabella, Bella pour les intimes, revient vivre avec son père dans la triste ville de Forks où il pleut toujours parce que sa mère s’est remariée avec un autre dans la youpitralala ville de Phoenix où il ne pleut jamais. Bella intègre le lycée en plein milieu de l’année, si vous croyez que c’est facile ? Heureusement, elle tombe amoureuse du très très pâle Edward qui va le lui rendre après avoir hésité un peu en mettant sa main devant sa bouche à leur première rencontre (c’est comme ça qu’on voit qu’un vampire a le coup de foudre je crois !). Pas d’bol donc, j’ai déjà vendu la méche : Edward est un vampire et pendant que Mademoiselle tremble de désir en soupirant dans son lit, monsieur est obligé de redoubler de fantaisie pour la calmer et se calmer… car s’il l’embrasse, il la mord et ça craint du boudin pour elle. Et pourtant Ed est un vampire végétarien.

    Bon, pour tous les trucs de vampire, il faudra vous la mettre sur l’oreille car ici, il n’y en a pas et si la question avant que j’entre dans cette salle était de savoir si j’avais perdu mon âme d’ado (pourtant je croyais que plus midinette que moi tu meurs), la réponse est oui définitivement ! Je n’ai jamais lu la bibliothèque rose mais des bazars à l’eau de rose comme ça, je ne sais où les scénaristiques sont allés les chercher ? En plus, visuellement c’est très laid, les effets spéciaux (en gros, voler d’arbre en arbre… Tarzan le faisait déjà en 1933 !) sont réalisés à la bétonneuse, la grande scène de la « révélation » : « J’SUIS UN VAMPIRE » est gnangnan à hurler. Réaction de la boutonneuse : « oh, tu es très beau, tu brilles !». Le maquillage tout à la farine est moche à pleurer. Les deux jeunes premiers sont d’une insignifiance déconcertante et aussi sexys que le lapin Duracell. Moi qui fais une fixette sur les nez (oui, y'en a d'autres, ce sont les chaussures ou les seins, moi c'est d'abord le nez que je regarde chez un garçon), le Robert Pattison (mouarf le nom de star, tiens !), il a une petite patate en guise d'excroissance qui lui fait un profil de fouine ! Quant à leur « jeu » d’acteurs, il consiste à hocher la tête en faisant des mines déconfites et en bégayant sur chaque réplique. Exemple :

    « hum… hum… tu veux danser ?

    « mais… hum… c’est que je ne sais pas… hum… danser ! »

    « oh ? mais tu as hum… un lecteur de CD ? »

    « oui… hum… j’aime écouter de la musique »

    « oh !... hum… j’aime aussi le … hum Clair de Lune de Debussy ».

    Ce Twilight n’a donc rien de merveilleux, bien au contraire et si la réalisatrice a voulu évoquer la vie des jeunes tazuniens de 16/17 ans (ils sont en première !) c’est assez inquiétant. Imaginez votre ado qui va à l’école en voiture (j’y connais rien en bagnole mais c’est le style des voitures de James Bond ou des pick-up comme ils disent), revient quand il a le temps, fait sa valise quand il est véner en vous disant « t’inquiète pas pour moi mais là, il faut que je parte » pendant que vous restez là bras ballants sans vous préoccuper de qui c’est qui qui va la finir l’année scolaire… et j’en passe. Mais évidemment votre ado ne pense qu’à UNE CHOSE : le bal de fin d’année (qui se révèle ici aussi tarte que la foire aux cochons à Gif Sur Yvette (mes plus plates aux Giffois)) !!!

    Bref, c’est moche, c’est con, je cherche encore de quelle fascination il est question mais je suppose que c’est la dernière trouvaille conçue pour lutter contre une sexualité précoce à risques : l’abstinence. J’attends la suite avec impatience, ce sera sans moi.

  • De l’autre côté du lit de Pascale Pouzadoux °°

    De l'autre côté du lit - Sophie MarceauDe l'autre côté du lit - Dany Boon et Sophie Marceau

    Dans un monde bleu pour les garçons, rose pour les filles, la vie conjugale d’Ariane et Hugo (10 ans de mariage) s’essouffle un peu. Ils ont pourtant deux meeeeeeeeeeerveilleux enfants, une fille rose et un garçon bleu, une immeeeeeeeeeeeeense maison en travaux, une très grande voiture pour monsieur, une très rose voiture pour madame, et évidemment un chienchien à l’air con triste. Monsieur est directeur d’entreprise comme vous et moi. Madame conduit les enfants à l’école, prépare à manger et vend des bijoux faits mains avec sa copine Chacha, comme toi et moi (enfin, surtout comme toi car je n’ai pas de copine Chacha qui fait des bijoux craignos développement durable). Du coup madame s’ennuie et culpabilise alors qu’il y a d’autres femmes qui ont un portable dans la main, un attaché-case dans l’autre, un fer à repasser au pied gauche et qui sorte faire pisser le chien du pied droit ! C’est trop inzuste ! Mais madame est un génie :

    « et si on échangeait nos vies ??? »

    Monsieur hésite un peu et puis hop banco. Aidés d’un coach-huissier (où vont-ils chercher tout ça ? pourquoi huissier et pas dentiste ! le mystère ne sera pas révélé… ah si, peut-être qu’un huissier, à force de forcer les huis comme son nom l’indique, connaît mieux l’intimité des couples… oui c’est ça… pardon, m’en souvenais plus), Madame va devenir chef d’entreprise (c’est dur ! la machine à café fait du pas bon café) et Monsieur va rester à la maison (c’est dur y’a pas de place pour se garer devant l’école). Et blablabli et blablabla. Inutile de vous en dire plus, il vous suffit d’un peu d’imagination et d’empiler tous les clichés foireux, misogynes, sexystes, anti-hommes, anti-femmes, possibles et imaginables et vous serez encore un peu en dessous de tout ce que vous aurez pu imaginer de pire. Et surtout n’oubliez pas de conclure que la femme au fourneau, l’homme au bureau, et les enfants seront bien torchés c’est encore ce qu’on a fait de mieux.

    Il faut beaucoup aimer Sophie Marceau et Dany Boon pour aller voir ce film ! Ché min cô… oups pardon, c’est mon cas… Et ils forment un couple plutôt sympathique, d’ailleurs ils ont les mêmes oreilles. Mais pour l’aimer ou le trouver sympathique (le film), il faut être sous morphine. Disons que cette heure et demi poussive et ridicule est un hymne à la gloire et à la beauté de Sophie qui est divine du bout des orteils à la racine des cheveux, que c’est un véritable défilé de mode où Sophie déambule en lycra, en coton ou en soie sauvage, en pyjama informe, en jupe toute simple et fleurie, en décolleté, en tailleur cousu sur la bête, en smoking comme un garçon, cheveux au vent, cheveux lissés, cheveux coiffés/décoiffés… Elle tombe dans l’escalier, elle court en talons aiguilles et jupe droite moulante dans le sable sur la plage, de dos, de face, de profil, elle est splendide, parfaite et autour d’elle tout le monde la regarde, l’admire tourbillonner, s’émerveille, s’enthousiasme et s’extasie.

    Hélas, elle est la seule à s’amuser et tout autour d’elle n'est que son faire valoir.

    Seuls Anny Duperey qui pouffe et s’émeut délicieusement et Antoine Duléry dans un rôle très con tirent une maigrichonne épingle de ce jeu.

    Il faut donner à Sophie, reine de comédie, un scénario à sa mesure. Celui-ci est d'une stupidité rarement atteinte !