Emma est sur le point de se marier avec Richard. Ils forment le couple parfaitement idéal puisqu’ils sont beaux, riches, intelligents, drôles, complices et qu’ils dorment en pyjamas blancs dans des draps blancs dans un appartement blanc à New-York. Richard est éditeur comme tout le monde et Emma vient d’écrire un best-seller comme vous et moi. Elle anime par ailleurs une émission de radio comme tout un chacun, où elle prodigue des conseils stupides sur le VRAI et grand amour avec un grand H (méfiez-vous les filles, y’a des imitations et des faux !) à des sottes qui ont trop regardé « La Belle au bois dormant » en chantant « Un jour mon prince viendra/ Un jour il me dira/ Des mots d’amour si troublants si tendres/ Que j’aurais tant plaisir à entendre ». J’en sais quelque chose, je suis une de ces sottes, sauf que moi j’ai trouvé y’a belle lurette sans avoir demandé conseil à Macha Béranger ou à Ménie Grégoire (les anciens comprendront…), thanks God !
Bon, un jour Emma, toujours sûre d’elle et catégorique, fait comprendre à une de ses auditrices qu’elle ferait mieux d’annuler son mariage qui court à la cata avant même d’être consommé. Le promis évincé (Patrick) ne l’entend pas de cette oreille et va chercher à se venger de la belle péremptoire (c'est une catégorie de belle qui commence toutes ses phrases par "je sais de quoi je parle"). Il échafaude un plan machiavélique destiné à lui pourrir la vie bien comme il faut…
Le principe de la comédie sentimentale (américaine) c’est la dichotomie, oui messieurs dames. Une paire de chromosomes XX et une paire de chromosomes XY qui n’ont rien en commun se rencontrent, se chamaillent, se séparent à l’orée d’un quiproquo et se retrouvent le fond de l’œil humide à roucouler le Canon de Pachelbel, parfois sous la pluie, d’autres fois à l’Eglise, rarement dans un garage. En principe, les individus sont deux, généralement équipés du-meilleur-ami-à-la-vie-à-la-mort plus moche et stupide qu’un bulot, et roule ma poule jusqu’au happy end. Une autre catégorie (et nous y sommes en plein ici) fait intervenir un troisième larron à la limite de la perfection physique, intellectuelle et plus si ça vous dit, qui sera humilié en place publique avant la fin de la dernière bobine alors qu’il ne demandait qu’à faire le bien sur la terre et au-delà. C’est donc le cas, et ça, j’aime pas. L’humiliation en place publique je veux dire. On n’est pas chez les sauvages quand même. Quoique.
Vous l’aurez compris, ah non pas encore ??? Et bien je vais vous le dire, le seul, l’unique et cela dit, pas négligeable, intérêt de ce film couillon, n’est ni son affiche rose urticante, ni son titre gras crétin, c’est son casting quatre étoiles du luminaire. Et là, on est servi et on en reprend.
D’abord Uma. Elle est irrésistible et se donne un mal de chien pour faire la rigolote. Elle y parvient parfois, mais elle n’a pas son pareil dans l’émotion et on la préfère de toute façon en Black Mamba déchaînée chez Couennetine. Cela dit, elle est parfaite, belle, drôle et tout et tout. Jeffrey Dean Morgan, parfaitement inconnu pour moi, est une révélation, un sosie, clone, mixe entre Javier Bardem et Robert Downey Jr, donc hotissimo les filles vous m’avez comprise. Sam Shepard est craquant en papa poule (et toujours hot aussi, y'en a des, on sait pas comment ils font... c'est comme ça, on n'a qu'à subir point barre).
Mais surtout, surtout, il y a Colin Firth, et je sais pas vous mais moi il m’énerve beaucoup ce garçon, dans le sens sexuel du terme bien sûr. Dès qu’il s’approche (enfin, je me comprends), j’ai envie de lui arracher ses vêtements. Mais je ne sais pas s’il apprécierait (il faudra que je me renseigne) parce qu’en toutes circonstances, je trouve qu’il est vraiment la classe incarnée !