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Sur la Route du Cinéma - Page 524

  • Jean-Pierre Cassel

    27 octobre 1932 - 19 avril 2007

    Jean-Pierre Casel suit les pas de sa mère chanteuse d'opéra et intègre le cours Simon après l'obtention de son baccalauréat. Dans les années 1950 il rencontre Gene Kelly (son idole) qui lui donne un petit rôle dans" La route joyeuse" (1957). Après quelques figurations, il se fait connaître grâce au film "Les jeux de l'amour" de Philippe de Broca. Sa carrière est alors lancée et les films se succèdent…

    Il a tourné avec les plus grands (Renoir, Molinaro, Melville, Deville, Chabrol…), et il n’hésitait pas depuis quelques années à honorer de sa présence des premiers films.

    Il était le symbole de l’élégance et de la joie de vivre.

    Prochainement sortira « J’aurais voulu être un danseur » d’Alain Berliner.

    C’est dans « L’ours et la poupée » de Michel Deville qu’il m’avait enchantée pour la première fois où il était le souffre-douleur d’une délicieuse Brigitte Bardot. Hélas je ne trouve pas d’extrait de ce film à vous proposer.

  • L'affiche du 60ème Festival de Cannes

     

    « Un saut vers le futur » !

    C’est ainsi que se définit l’affiche officielle du 60ème Festival International de Cannes.

    Une sélection (à retrouver ICI et nulle part ailleurs) à l'image de l’affiche du 60e anniversaire.

    Pour fêter ses 60 ans, le Festival de Cannes a voulu éviter la commémoration.

    L'affiche le résume.

    Elle se veut le manifeste d’un festival en mouvement vers l’avenir.

    A partir de clichés de l'édition 2006, pris par Alex Majoli de l'agence Magnum, le graphiste Christophe Renard a composé une chorégraphie réunissant :

    Pedro Almodovar, Juliette Binoche, Jane Campion, Souleymane Cissé, Penelope Cruz, Gérard Depardieu, Samuel L. Jackson, Bruce Willis et Wong Kar Wai.

    La Sélection Officielle, est bien dans cette ligne du mouvement. Du glamour certes, mais surtout une avalanche de nouveaux cinéastes.

     

  • Election 1 de Johnnie To ***

     

    Hong-Kong. Une triade est une société démocratique (si, si) : le nouveau « parrain » doit être élu. Lok et Big D. (pour gros débile sans doute) sont en lice. Le premier, bon père plutôt calme et réfléchi (en apparence) remporte cette élection sur le second, plutôt excité et violent. Une guerre fratricide se déclare.

    Comme tout (bon) film de mafia, les scènes de parlote autour d’une table où l’on doit prendre des décisions alternent avec les bastons et autres expéditions punitives. Les mafieux d’extrême orient n’ont rien à envier aux fous furieux ritals de la Little Italy, ils sont aussi timbrés, sadiques et mégalos dans le crime organisé. Pour notre plus grand plaisir au cinéma, la guerre des gangs si elle est terrifiante, est aussi l’occasion de nous offrir des scènes en tension constante avec apologie de la violence gratuite qui semble en totale contradiction avec un code de l’honneur que chaque participant doit prononcer pour être digne d’être un « neveu ». Tous ces tueurs sans foi ni loi, sans cœur ni morale se prennent tellement au sérieux, qu’ils seraient risibles s’ils n’étaient si dangereux. Néanmoins, c’est passionnant, excitant, magnifiquement filmé et la musique envoûte.

  • Jean de la Fontaine, le Défi de Daniel Vigne *

    Fouquet, conseiller du roi et défenseur des arts et des lettres a fait de l’ombre au Roi Soleil. Colbert le fait arrêter. Jean de La Fontaine en est tout ému. Seul artiste a assuré son soutien à Fouquet, le fabuliste va devoir affronter le tout puissant Colbert.

    Ça démarre en fanfare (la musique de Michel Portal un tantinet anachronique parfois quand même…) et de façon dynamique et réjouissante. Hélas, le soufflet retombe assez vite et si ce ne sont les quelques (trop rares) affrontements entre la Fontaine et Colbert (très étonnant et très subtil Philippe Torreton), tout ceci est très « plan-plan ». Même si les géniales fables de La Fontaine, remises dans leur contexte, ont des allures de pamphlets audacieux contre le régime, réduire Racine, Boileau et Molière à de gentils libertins opportunistes est un peu léger. Par ailleurs, malgré toute la fougue et la sincérité de Lorant Deutsch à défendre son rôle et son personnage, il lui manque un peu de carrure et de charisme pour démontrer ce qu’on veut nous présenter comme un grand homme. Passer sous silence (ou presque) l’attitude détestable de l’écrivain envers sa femme et son enfant est également limite…

    Quant à Sara Forestier elle ne concrétise vraiment pas les promesses qu’elle nous avait faites dans « l’Esquive ». Tout ceci est vraiment scolaire et laborieux !

    Nul doute que le réalisateur aime son personnage qui n’est malheureusement plus là pour l’en remercier. De toute façon n’oublions pas que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ».

  • Le vieux jardin d’Im Sang-Soo ***

    Hyun-woo sort de 16 années de prison où il a purgé une peine pour «troubles contre l’ordre public». Il était militant socialiste. Il revient sur son passé et surtout sur les lieux de son histoire d’amour passionnée avec Yoon-Hee qui l’avait caché en 1980 après une manifestation réprimée dans la violence par l’armée.

    Quand la petite histoire rejoint ou s’imbrique dans la Grande (les changements sociaux et politiques de la Corée), quand des histoires d’amour qui finissent mal en général naissent sous la dictature… c’est beau, c’est triste, violent, passionné et doux aussi par moments. Des scènes de torture, de répression, d’immolation par le feu trouvent un certain apaisement malgré le mélodrame qui se joue (Yoon-Hee meurt d’un cancer) grâce aux incessants flash-backs (intégrés de façon subtile et originale au récit) et aux retours à cet amour éternel qui émeut, fait verser des larmes mais aide à rester en vie.

    Les plus romantiques et sentimentaux (j’en connais) ne cesseront de se poser la question : « se reverront-ils ? ». Quant aux deux acteurs, elle comme lui, d’une subtilité et d’une beauté inouïes, ils sont irrésistibles.

    Au final, le héro se demande s’il a bien fait de sacrifier sa passion à son idéal. Une jeune fille de 16 ans répond pour lui :

    «non, c’était con ! ».

  • Dangereuse séduction de James Foley °°

     

     

    Rowena, journaliste d’investigation qui rêve de Pulitzer (avec ses méthodes de félonne, elle peut rêver…). Un jour, elle décide de s’attaquer à Harrisson Hill, surpuissant publicitaire qu’elle décide coupable du meurtre de son …. amie ???

    Des intrigues cousues de (gros) fil blanc, on en voit, mais des âneries de cet acabit ça hisse la niaiserie au niveau de grand art. Quand je pense que James Foley est le réalisateur du fiévreux « Comme un chien enragé » avec les deux géants Christopher Walken et Sean Penn !!!

    Bon, ici, il s’agit de voir deux….. hum, hum stars, se tourner autour en papillonnant et en se faisant des mines de crapauds morts d’amour. C’est drôle, c’est comique, c’est même tordant. Est-ce que des mecs osent draguer comme ça ? Est-ce que des filles remuent les fesses comme ça (aaaaaaaaaah ! les gros plans fixes sur les fesses d’Halle Berry… James Foley est amoureux c’est sûr) ?

    Bruce Willis a cette particularité de porter le costume-cravate haut de gamme et le marcel crasseux avec la même élégance. Pourquoi je dis ça ? Parce que ce film est un défilé haute couture ! Voilà pourquoi. Sinon, ses petits yeux plissés, sa narine frémissante et sa mâchoire palpitante font un délicieux comique de situation.

    Quant à Halle Berry… djizeuse craïste ! je pense qu’elle peut concourir cette année encore aux Razzie Awards. Ne compter et ne capitaliser QUE sur son physique de rêve (la taille la plus fine d’Hollywood je pense) va finir par se savoir ou se remarquer. L’œil humide alterne avec des sourires ultra brite (ne pas oublier de se munir de lunettes écran total, protection maximale) aussi insupportables les uns que les autres. Elle change de robe à chaque plan en dévoilant ou exposant successivement sein, jambe ou fesses !!! La raideur du brushing varie suivant l’humeur et Halle n’oublie pas de traîner en culotte petit bateau et peignoir informe quand elle est chez elle… histoire de nous dire : « regardez les filles, je suis comme vous ! ». Non Halle, tu n’es pas comme nous, tu es d’une beauté à tomber, tu es une gravure de mode, une pub ambulante pour le corps parfait, le sourire blancheur irréel, les cheveux volent au vent parce que tu le vaux, toi… mais comme nous, tu n’es pas actrice !

    Bon, l’histoire, on s’en cogne. La chute réserve une surprise… mais il faut tenir jusque là. Et s’il y avait une jolie musique au générique… j’en sais rien, j’étais partie !

  • Sunshine de Danny Boyle ****

    Le soleil est en train de mourir et en conséquence, la terre, gelée dans un hiver solaire. Pour relancer l’activité de l’astre suprême une équipe d’astronautes est chargée d’aller y faire exploser une charge nucléaire. Mais qui peut s’approcher si près du soleil sans se brûler ? La réponse est dans ce film et dans l’espace où comme d’habitude, personne ne vous entendra crier.

    Voici donc le bébé de « 2001, l’Odyssée de l’espace », d’ « Alien » et de « Solaris » que Danny Boyle a dû regarder en boucle. Merci à lui d’en avoir extrait ce rejeton. C’est une totale réussite bien que ni Strauss ni Zarathoustra n’aient  été convoqués et que l’ordinateur de bord ne s’appelle ni Carl ni Al mais Icarus. Magnifique et passionnant de la première à la dernière minute, de palpitants moments d’émotion et d’aventure nous sont offerts avec en prime des images de l’espace à couper le souffle ainsi qu’une fascinante serre tropicale qui donne un peu d’oxygène à cette ambiance confinée et claustro.

    Ce film est typiquement le genre de film qui illustre le fait qu’on n’est pas obligé de comprendre pour aimer. Et j’ai adoré dans l’exacte proportion où je n’ai rien compris car à moins d’avoir un Bac S. suivi de solides études (8 ans minimum sont requis) en physique nucléaire, d’avoir été astronaute dans une vie antérieure ou d’être un génie en informatique, les raisons des déboires des astronautes sont souvent obscures. Mais on s’en fout car l’équipe est humaine et de l’humanité, on en trouve à revendre ici. Entre matériel défectueux, défaillance des hommes, les 8 membres de l’équipe ont pas mal de soucis à gérer. Quand les états d’âme dépressifs ou carrément suicidaires s’en mêlent, il faut prendre des décisions et fissa, même s’il faut en passer par le sacrifice humain. Que faut-il faire quand vous êtes 8 et qu’il ne reste de l’oxygène que pour 4 et qu’en plus un mystérieux passager s’est invité ???

    Danny Boyle envoie toute son équipe au sacrifice et bien qu’il ait beaucoup de mal à détruire sa créature (Cillian Murphy, intense, toujours en première ligne pour défendre les causes perdues…), il mène tout ceci tambour battant avec de vrais pics d’intensité où le cœur bat plus fort et plus vite. Trembler pour des héros qui sauvent le monde, c’est ça aussi le cinéma. Le casting est impliqué sans faille, il permet de bien beaux moments à Cillian Murphy (évidemment) mais aussi Rose Byrne et Michelle Yeoh en tête.

    Un film de science-fiction sublime et subtil comme je n’en ai pas vu depuis… une éternité, plus un jour !

    Quant à la musique… J’offre un œuf en chocolat (il m’en reste) à qui me trouve la chanson du générique de fin !!!

    Ladies and gentlemen : MERCURE !

  • Les enfants stars

    Les prometteurs :

    Abigail Breslin (Little Miss Sunshine)

    Jean-Baptiste Maunier (Les Choristes, Le Grand Meaulnes, Hellphone)

    Dakota Fanning (Man on fire, La guerre des mondes)

    Freddie Highmore (Charlie et la Chocolaterie, Une grande année, Arthur et les Minimoys)

    Les déceptions :

    Macaulay Kulkin (Maman j'ai raté l'avion)

    Jackie Coogan (The Kid)

    Brooke Shields (La petite, le Lagon Bleu)

    Haley Joël Osment (Sixième sens, A.I.)

    Sue Lyon (Lolita)

    Jack Llyod (le plus tête à claques... La menace fantôme)

    Linda Blair (l'Exorciste)

    Les confirmés :

    Benoît Magimel (La vie est un long fleuve tranquille...)

    Brigitte Fossey (Jeux Interdits...)

    Drew Barrimore (E.T...)

    Kirsten Dunst (Entretien avec un vampire...)

    Christian Bale (L'Empire du Soleil...)

    Jodie Foster (Taxi Driver...)

    Shirley Temple

    Sean Astin (Les goonies... Le Seigneur des Anneaux)

    Charlotte Gainsbourg (Paroles et musique, l'Effrontée...)

    Jamie Bell (Billie Elliot...

     

  • Anna M. de Michel Spinosa **(*)

    Anna travaille dans un sublime endroit et est toute dévouée à ses collègues. Elle est douce et souriante mais solitaire et malade. Un soir elle se précipite sous une voiture. C’est lors de son séjour à l’hôpital qu’elle jette son dévolu sur le charmant Docteur Zanevsky qui s’est occupé d’elle. Anna M. souffre d’érotomanie qui est l’illusion délirante d’être aimée. Cette maladie se déroule en quatre phases qui découpent le film : illumination, espoir, désillusion, haine.

    Accrochez-vous au fauteuil vous entrez dans le labyrinthe oppressant d’un cerveau malade que n’aurait pas renié Hitchcock lui-même (le chignon d’Anna Consigny rappelle d’ailleurs celui de Kim Novak dans « Vertigo »). Le médecin persécuté (extraordinaire Gilbert Melki) passe par plusieurs phases lui aussi : l’écoute, la surprise. Il tente des explications. Il imagine pouvoir faire entendre raison à Anna. Mais la raison, c’est bien de cela dont elle manque le plus. Devant l’obsession extravagante de sa patiente, il en vient au rejet pur et simple : « c’est une folle ».

    Le film est construit comme un thriller palpitant et on se demande à chaque instant quel stratagème supplémentaire Anna va trouver pour tenter de se faire aimer. On tremble à de nombreuses reprises : la scène avec les deux enfants donne vraiment des sueurs froides. On frissonne encore lorsqu’elle s’empare d’objets contondants. Cette frêle jeune femme est comme une machine de guerre implacable que rien n’arrête.

    On peut juste regretter que le réalisateur ne creuse pas plus profond les causes ou les origines de la maladie d’Anna. Il ouvre quelques pistes et les referme aussitôt. Il semble nous faire comprendre que la mère (une fois de plus…) est responsable, que l’absence de père (Anna est née sous X) est prépondérante, qu’Anna recommence les mêmes erreurs que sa mère… mais les questions restent sans réponse ni explication. Ou alors doit-on justement, à la vision de la dernière scène, appelée « le refuge » et comme miraculeusement apaisée... le remercier de ne pas nous prendre par la main et nous laisser sans réponse ???

    La grande force de ce film est évidemment Isabelle Carré (la troisième étoile est pour elle Jo) qui EST Anna M., qui aime, mais mal. L’actrice prodigieuse est de pratiquement tous les plans. Son apparence fragile et diaphane, sa petite voix d’enfant sage, ses grands yeux humides, ses suppliques tremblantes… tout concourt à faire d’elle une victime qui souffre. Mais le bourreau, c’est elle. Et il faut la voir avancer de sa démarche saccadée de robot. Il faut voir son regard démesuré se fixer alors qu’elle entre en phase de délire verbal. Il faut repérer ce tic de s’arracher les cils. Cette actrice et ce rôle sont remarquables. Anna M…. on a parfois envie de la prendre dans ses bras pour la protéger et la consoler et l’instant d’après on n’a surtout pas envie de la croiser en bas de chez soi ! Extraordinaire et saisissant.

    P.S : je tiens à noter la présence d’un acteur (trop) rare dans un petit rôle mais d’une intensité tout aussi rare, Francis Renaud.