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Sur la Route du Cinéma - Page 553

  • Kamikaze Girls de Tetsuya Nakashima **

    Frénétique, déjanté, libre et différent, il faut se laisser emporter par l’enthousiasme communicatif de ce film qui se déroule à 100 à l’heure. « Kamikaze girls » a perdu une étoile [*] en route car le réalisateur, sans doute désolé à l’idée de quitter ses deux héroïnes fêlées n’a pas réussi à s’arrêter à temps. Néanmoins, si ce n’est ce petit quart d’heure de trop, les idées abondent dans ce film maîtrisé à la vitalité communicative.

    Momoko est une poupée barbie nipponne et blonde indifférente absolument à tout sauf à son look qu’elle travaille consciencieusement. Elle a choisi sa voie : la voie Lolita… Momoko est une sorte de bibelot de porcelaine fascinée par le baroque rococo et son unique rêve aurait été de se goinfrer de chamallows avec Marie-Antoinette en s’extasiant sur leurs dentelles respectives. Allergique au travail et à toute forme de relation, elle fera pourtant la connaissance de Ichiko, amazone « trashos » et inquiétante, adepte du coup de boule et membre d’un gang de filles qui crachent et font de la moto en essayant de terroriser tout le monde.

    Malgré tout ce qui les sépare et les oppose Momoko et Ichiko vont s’aimer dans un feu d’artifice d’images (mangas, séquences animées, gags en pagaïe) et de sons (jusqu’à Richard Strauss).

    C’est franchement réjouissant et différent un film qui commence par ces mots : « ma bécane crache le feu »… surtout si c’est une poupée en organdi qui les prononce !

  • Le passager de l’été de Florence Moncorgé-Gabin*

    Après « Une hirondelle fait le printemps », « Je vous trouve très beau », « Le temps des porte-plumes » entre autres, le niénième film de terroir est arrivé. Cette fois direction la Manche (c’est beau), où une femme seule (Catherine Frot, très fermière VIIIème arrondissement) règne sur une ferme. Un homme, vagabond-travailleur itinérant passe par là et propose ses services qui sont immédiatement acceptés. Dans la ferme, il y a donc Monique, forte femme au caractère et à la volonté de fer, une grand-mère douce et gentille qui dérange plutôt plus que moins, délaissée dans un coin, la fille de Monique (Laura Smet : institutrice, pas crédible une seconde) et non loin de la ferme une accorte pharmacienne (Mathilde Seigner : dans son niénième rôle d’accorte jeune femme pas farouche).

    L’arrivée de Joseph (Grégori Dérangère : beauté XXL et chaud bouillant) dans ce gynécée fait l’effet d’un coq dans une basse-cour. Il va y mettre une pagaïe folle, réveillant ou éveillant les libidos qui sommeillent et ne demandent qu’à s’exprimer : debout contre le mur de la grange, dans les foins et même (soyons fous) dans un lit. Partout on l’attend, on l’incite, on le sollicite, il répond « présent » sans broncher. Tout le monde y passe ; ça lui fait plaisir à lui, ça leur fait plaisir à elles. Ayant pu observer récemment l’accouplement de deux pigeons sur la branche d’un arbre du jardin, je dirai que le coïtus non interruptus de Joseph est pigeonnant : 8 secondes montre en main…

    Si la reconstitution de la vie rurale (traite des vaches, labourage, fauchage et pâturage) semble assez bien rendue le scénario, écrit au Massey Ferguson ne laisse aucune place à l’imagination, à l’émotion et à la moindre surprise. Dès la première scène on sait qui est qui et qui fera quoi. Dommage !

    Dans la même veine, il faut plutôt revoir « L’équipier » de Philippe Lioret, avec déjà Grégori Dérangère (beau et chaud bouillant) qui venait encore faire souffler un vent de folie sur une île bretonne oubliée. C’était romanesque, frémissant et bouleversant.

    P.S. : la « moitié » qui m’accompagnait a trouvé « Le passager de l’été » particulièrement fort et intense, plein de nostalgie et d’un érotisme brûlant.

    A chacun de voir…

  • Les irréductibles de Renaud Bertrand °°

    J’ai hésité à mettre cette note car je ne me souviens plus m’être autant ennuyée dans une salle obscure. Trop tard c’est dit !

    Essayons donc de voir la coupe à moitié pleine, plutôt qu’à moitié vide. Dans ce film (ça veut dire quoi au fait ce titre !!!) une chose est formidable : les filles ! Evidemment (comme dans 98 % des films) elles jouent les utilités de second, voire de troisième plan mais Anne Brochet, Hélène Vincent, Valérie Kaprisky sont belles, magnifiques, énergiques et POSITIVES.

    Jacques Gamblin est raide comme un passe-lacets et aussi crédible en chômeur ouvrier que Paris Hilton en Marie Curie.

    Le reste, tout le reste, les rapports hommes/femmes, les rapports parents/enfants, les enseignants, les élèves, les grévistes etc… sonne faux, sonne creux. Exit.

  • Poséidon de Wolfgang Petersen *

    Au début, la croisière s’amuse, mais pas longtemps. Le réalisateur (Wolfgang Petersen quand même, excusez du peu, vieux routard habitué des in-submersibles et divers blockbusters inénarrables) ayant choisi de faire couler ses trois cent millions de dollars de décor dans les 10 premières minutes ! Et c’est tant mieux, je sais ça peut paraître sadique de dire ça alors qu’il y a 2 000 personnes à bord et que faire passer ce beau paquebot cul par-dessus tête, c’est quand même du gâchis… Mais les 10 premières minutes sont une véritable torture. Devant l’indigence des dialogues, des situations et de la psychologie béton armée des protagonistes j’avais choisi l’option 48ème degré. Bon, me dis-je, Wolfgang s’essaie à « Y a-t-il un capitaine à bord ??? ». Et puis ça s’arrange dès qu’une lame de fond, (phénomène rarissime, exceptionnellissime et imprévisibilissime) nous met tout ce joli monde la tête en bas. Dès lors, le but est de sortir de là-dedans et comme le fond est en haut, pour descendre, il faut monter : vous suivez ???

    Danger numéro un : ceux qui ne vont jamais au cinéma ne se méfiront pas d'embarquer sur un rafiot répondant au doux nom de baptême de Titanic ou Poséidon. Il FAUT aller au cinéma, la survie de l'espèce est en jeu. Règle numéro deux : pour une croisière, si vous avez de l’eau de mer dans les yeux et que vous n’avez pas vu que votre rafiot réputé insubmersible, avec cloisons étanches, balast et canots suffisants s’appelle Titanic ou Poséidon… assurez-vous au moins de vous embarquer avec un ancien chef pompier (à la retraite mais comme c’est Kurt Russel, vous voyez tout de suite à ses mâchoires carrées, à la chemise qui cache à peine quelques beaux restes, qu’il en a encore sous le pied le pompier…), un spécialiste des sous-marins beau et maso (Josh Lucas fera l’affaire)… qui sait comme personne trouver les plan du bateau à tous les niveaux de la compétition... Evidemment il y a trente ans, je vous aurais dit de ne pas embarquer sans Mon Paul Newman, votre Steve Mac Queen et mon Clint Eastwood (je sais Clint Eastwood n’a jamais été pompier mais tant qu’à s’amuser en croisière, autant amener tout le monde…)… en ce troisième millénaire, les stars ne s’embarquent pas dans de telles mésaventures. Pourtant, que dis-je, il y a Richard Dreyfus (une des finesses scénaristiques étant de faire un gros plan insistant sur sa boucle d’oreille pour nous faire comprendre qu’il est homo…) et Richard a rocker around the clock, il a été l’Elu des E.T. et a fait une rencontre du troisième type, il est revenu sur terre en ange gardien pour expliquer à Holly Hunter qu’elle pouvait refaire sa vie… Djizeuce, les acteurs vieillissent et on ne m’avait rien dit…).

    Donc, 1 500 morts plus tard (c’est réglé en 3 minutes) : no panic. Vous repérez votre pompier et votre sous-marinier et vous ne leur lâchez plus les basques même s’ils disent des choses impensables genre : « je vais m’en sortir, mais tout seul ». Rassurez-vous, personne ne le pense vraiment et rapidement le bon qui sommeille dans la brute fait surface pour se dévouer corps et âme à la Cause.

    Je résume : ils partirent 2 000, 1 992 périrent dans le premier quart d’heure, les huit autres, sans une égratignure n’ont qu’à se laisser porter par le courant. On sait tout de suite qui est le chef. Je ne vous fais pas un dessin, oh et puis zut, un peu de suspens et de doute : c’est Kurt ou c’est Josh le chef ??? Pour arriver au sommet du fond (reprenez au début si vous ne suivez pas) il y a des épreuves successives et de plus en plus délicates et périlleuses. Dans le désordre, il faut : traverser sur une planche de 50 cms alors qu’en dessous y’a un précipice (oui madame, y’a un précipice dans un bateau !), ouvrir des portes que quand vous leur jetez un peu de vittel dessus vous voyez bien qu’elles chauffent, sans savoir ce qu’il y a derrière : un feu de camp ou un feu express ???, plonger dans l’eau en flamme, faire « moi Jane toi Tarzan » avec d’improbables lianes (mais avec Kurt Russel quand même...), vous mettre en apnée (de une minute à un quart d’heure…) lors d’épreuves de plus en plus longues (certains y restent, je ne dis pas qui), vous sacrifier pour arrêter les moteurs immergés (vous aurez assez de souffle pour l’allée mais pas pour le retour : je ne vous dis pas qui).

    Résultat : 6 survivants (je ne vous dis pas qui).

    Ce qui est fort appréciable et même au-delà c’est que toutes ces épreuves sportives s’accomplissent sans un mot de trop. Devant la pauvreté des échanges du début (quand tout le monde est encore sec) on pouvait craindre le pire. Pas du tout. Ces gens savent qu’ils n’ont qu’une heure 36 pour s’en sortir : pas de bavardage. Et puis les scènes de bravoure se succèdent à un rythme d’enfer qui ne vous laissent pas souffler un instant. Claustros s’abstenir, moi j’ai vraiment trouvé ça flippant. Et puis j'aime les catastrophes, j'aime voir ces gens bien ordinaires donner leur meilleur quand tout est au pire, j'aime voir la vraie nature humaine se révéler. C'est bon.

    Enfin, et ce n’est pas le moins réjouissant : Céline Dion ne chuinte pas à la fin.

    Et hop et plouf !

  • Bled Number One de Rabah Ameur-Zaïmeche***

    Kamel (surnommé Kamel-La France) rentre au pays après un séjour en prison dont on ne saura rien. Son bled ? Un trou. Mais il le filme avec force et tendresse. Kamel c’est Rabah Ameur-Zaïmeche lui-même, il est l’acteur réalisateur de ce film et il est beau comme Travis Bickle

    Entre douceur, nonchalance et tradition, la vie s’écoule.

    Jusqu’à ce que Louisa rentre elle aussi au bled, chez sa mère, accompagnée de son petit garçon. Elle a quitté son mari, macho borné, qui l’empêche de vivre son rêve : chanter. Elle fait honte à sa famille, ça ne se fait pas de quitter son mari. Son frère la bat jusqu’au sang. Son fils lui est enlevé, pour toujours. Elle commence à avoir le regard vide et à s’emmurer dans le silence.

    Jusqu’à ce qu’une bande d’intégristes (absolument pas stigmatisés : jeunes et glabres) viennent semer la terreur obligeant le village à s’armer !

    La tension croît et la peur s’invite. Mais entre inquiétude et délicatesse, des scènes de toute beauté serrent le cœur : un bain de mer comme une purification où un homme et une femme se rapprochent momentanément. Et puis surtout, après une tentative de suicide, Louisa finit dans un hôpital psychiatrique où les femmes semblent libérer des contraintes et des entraves et où résonnent leurs cris mi-déchirure, mi-amusement : « les fous sont dehors ». Là enfin, Louisa réalise son rêve : chanter devant un public conquis. Le spectateur l’est aussi car l’actrice Meriem Serbah (qui ferait pâlir toutes les pseudo divas hurlantes) nous fait ce cadeau : interpréter « Don’t explain » de Billie Holliday et c’est modestement sublime.

  • The road to Guantanamo de Michaël Winterbottom***

       Michaël Winterbottom continue son tour du monde des indignations, ses voyages au bout de l’enfer (« Welcome to Sarajevo » en 97).
    3 jeunes amis anglais, d’origine pakistanaise, en rejoignent un quatrième au Pakistan où ce dernier doit se marier. De là, ils souhaitent se rendre en Afghanistan, pour aider les populations en détresse et profiter de leur séjour pour se rendre utiles… Quelle idée de faire du tourisme à Kandahar en plein fief taliban en octobre 2001 ??? Se trouver au mauvais endroit au mauvais moment est l’histoire de ces quatre garçons. Grimpés par erreur dans le mauvais camion, ils se retrouvent raflés par les soldats de l’Alliance du Nord, considérés comme combattants puis membres d’Al Qaïda, leur cauchemar peut commencer. Trimballés de camp en camp sans explication, les tortures morales et physiques : humiliations, viols, coups se succèdent. Au terme de quelques semaines, ils enfilent la fameuse combinaison orange que plus personne n’ignore, un sac sur la tête, enchaînés, numérotés, étiquetés les voilà en route pour Guantanamo/Cuba, zone de non droit de notre monde occidental et civilisé…
    A genoux, toujours enchaînés, interdits de parler, de bouger, de prier ils sont bousculés, maltraités, insultés, interrogés, punis, humiliés toujours.

    Et brisés, à jamais.
    Au milieu de cette atrocité, une embellie : une nuit dans sa cage, un prisonnier dort. Un soldat s’approche et lui dit : «bouge pas il y a une tarentule près de toi ». Le soldat entre, écrase l’araignée, le prisonnier dit «merci» : 15 secondes d’humanité dans ces deux années d’épouvante, dans cette heure et demi à la limite du soutenable pour le spectateur.
    Winterbottom reconstitue l’horreur comme une fiction avec de jeunes acteurs amateurs épatants mais ponctue son récit des interventions des vrais protagonistes libérés après deux ans d’ignominie, et toujours sans explication.
    Est-ce la force ou l’insouciance de leur extrême jeunesse (20 ans) qui leur fait dire qu’ils sont plus forts à présent, qu’il ne faut par regarder en arrière ? En tout cas, cheveux courts et rasés au début, on les retrouve barbus et plus religieux à la fin… avec dans le regard une expression de terreur et de méfiance qui ne les quitte plus.
    700 hommes sont passés à Guantanamo. Il en reste 400 aujourd’hui. 10 ont été jugés. Aucun n’a été reconnu coupable de quoi que ce soit.
    Est-ce que ce monde est sérieux ?

    P.S. : Winterbottom est vivement critiqué car il ne prendrait aucun recul vis-à-vis de cette histoire et surtout de ces personnages dont à aucun moment il ne met en doute le témoignage. Certes. Mais peut-on mettre en doute l'existence de Guantanamo ?

  • Le jeu des ressemblances !

    Tous ces (beaux) garçons, sont des (beaux) garçons différents. Vous ne trouvez pas la ressemblance frappante ??? Idem pour les jolies filles ensuite : la ressemblance est saisissante.

    Donnez-moi leurs noms ???

    1er lot : ma considération distinguée

    2ème lot : mes sincères salutations

    Il n'y a pas de 3ème lot.

                      

     

     

     

  • American Dreamz de Paul Weitz°

    Une foultitude de questions m’assaille. Ai-je blessé quelqu’un ? Ai-je blasphémé le Saint Nom ? Ai-je volé l’orange du marchand ? Non, non et non. Alors pourquoi une telle punition m’est-elle infligée ? Pourquoi suis-je sortie abattue, courbatue, courroucée de cette grosse farce pas drôle ???
    Dreamz avec un « z » aurait dû me mettre la puce à l’oreille.
    Mais revenons-en à la source de l’origine de la raison qui a guidé mes pas vers cet « American Dreamz ». Traquer certains acteurs chers au cœur de la cinéphile relève parfois du parcours digne du combattant. Récemment, pour apercevoir Hugh Jackman sortir ses ciseaux, il m’a fallu endurer les X-Men (rendons grâce à Dieu, l’épreuve n’est plus qu’un souvenir). Aujourd’hui, pour saisir Denis Quaid entre deux décennies sabbatiques, pas le choix : c’est « American Dreamz » qu’il faut subir. A quoi sert de  zapper, boycotter, ostraciser la télé réalité si je dois me la goinfrer sur écran géant ???
    Même si les trois acteurs de tête sont dans une forme internationale, que diable sont-ils allés faire dans cette galère est la question supplémentaire et néanmoins subsidiaire ? Je reconnais : Dennis Quaid est tout simplement tordant en Président des Etats-Unis tout juste réélu, dépressif, simplet, incapable de proférer une seule parole si elle ne lui est dictée par oreillette et qui avoue dépité s’être lancé dans la politique pour faire plaisir à ses parents (vous l’avez reconnu, c’est Djorge Dabeuliou). Il fait preuve d'un vrai talent de comédie qu'on ne lui connaissait pas vraiment. Hugh Grant est parfait en Benjamin Castaldi, mufle intégral amoureux fou de sa petite personne et de l’audimat ; Willem Dafoe est formidable (et méconnaissable, il s’est fait la tête de Dick Cheney)… Mais alors pourquoi ça ne tourne pas rond ? Ce n’est pas drôle et pourtant ça ressemble à une farce. Mais pourquoi avoir intégré dans cette histoire une intrigue (waoh, le grand mot !) avec un camp d’entraînement de terroristes, filmée comme une pitrerie. Ça les fait rire les étatzuniens ça ???
    Le but, la moelle de cette histoire se résume au casting et aux « praïmes » de la version outre-atlantique de la Nouvelle Star, avec en tête Mandy Moore : maquillée comme une voiture volée, sourire de 58 dents et entièrement repeinte au Tan-o-Tan, glamour et sexy comme mon fer à vapeur. A son actif, notons quand même la perle des répliques de la semaine : « je préfère m’arracher les deux yeux avec un cure-dent et les bouffer en salade que de rater la finale ! ». Ah ah ah.
    Voilà, c’est le rêve américain.
    God Bless America !!!

  • Conversation(s) avec une femme de Hans Canova***

    Les jamais et les toujours, ce sont des mots d’amour.

    Les histoires d’amour finissent mal en général et certaines ne peuvent jamais finir. Cette histoire-ci fait partie de la deuxième catégorie.

    Un homme et une femme (on ne connaîtra pas leurs prénoms) se retrouvent (est-ce par hasard ?) à un mariage et reprennent une conversation interrompue dix ans plus tôt. L’utilisation du « split-screen » (l’écran partagé en deux), absolument pas gênant, permet de ne pas les quitter des yeux un seul instant pour notre plus grand plaisir et de voir des bribes de leur vie lorsqu’ils étaient ados.

    C’est un huis-clos bavard, mais compte tenu du titre, on n’est pas trompé sur la marchandise. Au contraire, on souhaiterait qu’ils continuent à se parler encore et encore…

    C’est drôle, émouvant, ironique et le réalisateur réussit la prouesse de ne jamais sombrer dans le mélo et de concocter une fin loin d’être convenue. Cela tient à un texte adulte admirablement bien écrit et servi par deux acteurs (Helena Bonham Carter et Aaron Eckart) au charme ravageur qui semblent en harmonie permanente. Il se crée entre eux une sorte d’accord parfait tant leur musique est en adéquation. C’est romantique, mélancolique et jamais mièvre. C’est admirable, gai et triste à la fois ; ça parle des promesses qu’on n’a pas tenues, d’un monde dans lequel la quarantaine est pour une femme le commencement de la fin, et pour un homme le début de la séduction, ça parle d’amour, celui qui vous laisse en miettes en vous offrant les moments les plus intenses de votre vie et celui plus « raisonnable » qui dure…