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Sur la Route du Cinéma - Page 556

  • Secrets de famille de Niall Johnson *

    Déception.

    Ce devait être extravagant et loufoque avec une bonne dose d’amoralité saugrenue dans le genre « Arsenic et vieilles dentelles », et c’est plan-plan, mou-mou… soporifique. Pourtant tout y était : l’histoire (une vieille dame indigne c’est toujours réjouissant) et on sent que les acteurs sont tout prêts à se lâcher et flop.

    Donc, une vieille dame meurtrière qui a passé environ quarante ans en prison-hôpital-psy débarque dans une famille au bord de l’implosion et dégomme tout ce qui pourrait l’empêcher de tourner rond. Gloria mère et épouse au bord de la crise de nerfs essaie de donner un sens à son existence morose entre un mari-pasteur (Rowan Atkinson, sobre !) qui la néglige, un fils perturbé et souffre-douleur à l’école, une fille ado nymphomane et un amant grotesque (Patrick Swayze, définitivement grotesque). La pauvre a beau faire la danse des sept voiles devant ces deux nigauds, ils ne voient pas la perle qu’ils ont devant eux. Soit… et bien tout ceci tourne à vide dans la belle campagne anglaise humide et verdoyante.

    Quelle dommage pour la grande Kristin Scott Thomas que je n’ai jamais vue aussi farfelue, excentrique, franchement marrante et l’immense Maggie Smith, toujours un peu inquiétante et irrésistible. On les sent toutes deux malicieuses, prêtes à dire et à faire des pitreries… et elles sont entravées par un scénario qui n’ose pas. Encore dommage.

     

  • Chromophobia de Martha Fiennes **

    Ce film se regarde sans ennui et sans passion. C’est une espèce d’ovni dans le sens où il ne ressemble à aucun autre mais qu’il semble néanmoins un peu vain. Pratiquement toute la famille Fiennes (sauf Joseph) s’y est mise d’arrache-coeur.
    En vrac, nous y trouvons une femme (Kristin Scott Thomas, belle, belle, belle) dépressive, mauvaise mère, amour-propre défaillant, obsédée par son apparence, son mari (Damian Lewis, impeccable) avocat qui prend du galon sans vraiment comprendre pourquoi, un petit garçon malheureux, un ex-flic dépressif itou (Rhys Ifans, plus que bien) reconverti en travailleur social, une prostituée en phase terminale (Penelope Cruz qui prend un nouveau risque : mal coiffée, mal maquillée, mal habillée : elle est moche), un ex Hobbit (Ian Holm) déboussolé, un amateur d’art raffiné et homosexuel qui aime bien les jeunes garçons (Ralph Fiennes : sublime… et oui, la cinéphile est une faible femme !!!) , un ami-traitre et journaliste (Ben Chaplin : œil de velours)… et d’autres encore, car c’est un film «choral».

    Quand le final arrive pompeux et grandiloquent, il y a un parfum de grande réconciliation qui flotte et là : j’aime.

  • Separate Lies de Julian Fellowes ***


    Plus on ment, plus la vie se complique.
    Dans l’aristocratique campagne londonienne, James et Anna vivent un bonheur pépère, tendre et courtois. L’arrivée de William, Ruppert Everet, irréprochable dans un (premier ?) rôle hétéro, séducteur mais toujours cynique va déjà commencer à faire vaciller les certitudes de ce couple sans histoire. La mort accidentelle d’un homme pas loin de leur maison de rêve va encore enfoncer le clou et obliger chacun (plus ou moins suspect) à révéler ses petits secrets et grandes fêlures.
    C’est raffiné comme un baise-main à l’heure du thé, cruel comme un roman d’Agatha Christie et d’une finesse psychologique rare au cinéma. C’est un premier film et il est beau, sans fioritures et pourtant très soigné. Les acteurs sont impeccables et notamment Tom Wilkinson, plus que convaincant, digne, intelligent et touchant dans le rôle de l’amoureux, éconduit et malheureux.
    Au final de cette analyse de l'adultère, de la responsabilité et du sentiment de culpabilité, chacun révèlera sa vraie nature.
    Delicious et so british.

  • SCOOP : surcharge pondérale.

    Je lis souvent de la part d’acteurs et d’actrices (je ne cite personne la liste est trop longue) : « ce métier est dangereux et j’aime prendre des risques ». Voilà des décennies (n’ayons pas peur des mots) que je me pose la question : qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ??? Aujourd’hui, Alleluia, j’ai compris ! Qu’est-ce que j’ai pu être bête quand même !

    Voilà, j’ai lu en titre d’un journal « Pour Pedro, j’ai pris trois kilos » (il n’est pas précisé si le poids du cerveau est inclus), signé Penelope Cruz... On a vraiment envie de dire : chapeau l'artiste !!! Non ?

    Heureusement que je me prosterne aux pieds d’Almodovar depuis toujours sinon, vendu comme ça par son actrice principale… moi, ça me donne envie de fuir un film. Depuis quand le talent d’un acteur ou d’une actrice se mesure sur la balance ? Néanmoins, « Volver » (annoncé comme de la même trempe que « Tout sur ma mère » et « Parle avec elle ») de Pedro, je l’attends. Et comme c’est lui qui a donné son meilleur rôle (jusqu’à présent) à Penelope, je n’ai pas peur.

    Tout de même c’est énervant de telles c........ .

  • QUATRE ETOILES de Christian Vincent ***

    Ce qu’il y a de bien avec certains acteurs,c’est qu’ils prennent tellement de plaisir, qu’ils semblent tellement s’amuser que le spectateur est obligé de les suivre. C’est le cas ici.
    Franssou gagne 50 000 €uros en héritage : c’est trop et trop peu et elle décide de les dilapider dans un palace à Cannes où elle rencontre un arnaqueur professionnel qui essaie de la filouter avant qu’elle ne l’arnaque elle-même.
    L’argument n’est pas le plus intéressant de ce film et c’est bien le duo (puis le trio) d’acteurs qui vaut le déplacement vers cette comédie virevoltante, légère et ensoleillée. Isabelle Carré (rousse flamboyante, n’en déplaise à ceux qui l’attendent blondinette..) est une véritable tornade, une sorte de lutin fougueux qui tourbillonne, séduit, ronchonne, éclate de rire, réclame de l’amour « à ce moment-là, vous n’avez pas eu un tout petit peu envie de m’embrasser ??? ». Ici la formule « lumineuse » prend tout son sens car elle est d’une beauté à tomber par terre, jouant à la perfection de son physique frêle mais élancé, de ses cheveux, de son allure. Elle est aidée en cela par une garde-robe minimaliste… pratiquement la même robe déclinée en une multitude de coloris quasiment cousue sur elle. Elle assume et elle assure : une bombe ana-tomique !
    José Garcia, après son détour vers des films dramatiques ou fantastiques revient à ses premières amours et en mufle escroc au dynamisme, à la séduction et à l’abattage incessant, il est parfait. Quant à François Cluzet (trop rare acteur), en ex champion de F1, plutôt couillon, bas du pare-brise, incapable de faire une phrase complète, il est extraordinaire. Evidemment les cœurs d’artichaut n’apprécient guère la cruauté avec laquelle il se fait pigeonner… mais bon, c’est une comédie !

    Et puis mention spéciale à Jean-Paul Bonnaire, acteur majuscule qui joue comme personne les tendres abrutis.

    Loin des farces franchouillo-lourdingues qui sévissent parfois, ici règnent l’escroquerie et l’amoralité qui vont bien au teint des tourtereaux… ne boudez pas ce plaisir.

    "Moi Jane... Toi, Tarzan !"

  • M.I. 3 de J.J. Abrams **

    Ethan court ( à Shangaï)...

    C’est l’histoire d’une patte de lapin qui vaut 753 millions de dollars… Ethan, ça le fait courir de Berlin à Washington et de Rome à Shangaï et il court, vite, très bien et longtemps et ça nous laisse à peine le temps de visiter ces belles villes. Depuis Forrest Gump, personne n’avait autant couru, et si vite et si longtemps. Ethan est amoureux, ça le fait beaucoup courir et beaucoup pleurer. Ethan a un nouvel ennemi très cruel, très imperturbable, très implacable. C’est Philip Seymour Hoffman, acteur luxueux, et c’est réjouissant. Cet ennemi fait beaucoup courir Ethan.
    C’est un film pyrotechnique qui vous laisserait en apnée deux heures durant si quelques scènes romantico-niaiseuses ne venaient permettre de reprendre le souffle (et en même temps de ralentir l’action).
    Bilan : 354 voitures, 3 avions, 2 hélicoptères, 4 éoliennes, quelques humains… Et Ethan ??? mâchoire carrée et palpitante, 3 égratignures, 5 litres de sueur, 12 litres de larmes, une crise cardiaque, une résurrection : ce type est immortel.
    Au fait, c’est quoi une patte de lapin ??? Nous le saurons dans M.I. 4.
    Cerise sur le feu d’artifice, LA réplique du siècle :

    « ce type est dangereux car il est le symbole de l’embauche anti-évolutionniste » !!!???...

    Il court et des fois il tombe...

  • C.R.A.Z.Y. suite ...

    Petit lexique à usage des chanceux qui embarqueront vers C.R.A.Z.Y. Land : .

    - J’ai oublié mon sac de pot à la taverne

    (j’ai oublié mon shit au bistrot).

    - Manger des graines

    (tailler une pipe).

    - T’es pas parlable

    (on ne peut pas te parler).

    - Système de son

    (chaîne hi-fi).

    - Ça se peux-tu !

    (tu le crois pas)...

     

    Please : lisez la suite ci-dessous.

  • ANTARTICA de Frank Marshall **

     

    J’avais zappé les gouingouins qui marchent, j’avais snobé les nounours… pas question de louper les toutous !

    Alors voilà : un top modèle (Paul Walker) égaré sur la banquise en tant que guide est chargé d’aider un scientifique à mener à bien sa quête du Saint Graal : retrouver une météorite extra-terrestre tombée pile poil là où personne ne va, où sévissent des machins rampants/panthères, un éternel hiver, des crevasses, des tempêtes…

    Autour du mannequin (tablettes de chocolat là où il faut, sourire ultra-brite…) s’agitent Jason Biggs (pour la caution comique) Moon Bloodgood (pour assurer la partie bluette sentimentalo-niaiseuse et prévisible) et Bruce Greenwood (avec sa tête de Président des U.S.A. ou de scientifique, on ne sait jamais s’il va jouer le rôle du méchant ou du gentil : ici, c’est pas dur, il assure les deux). Tout ce joli monde équipé de dialogues indigents et pour tout dire bébêtes (ah ah) va vivre des aventures qui ne risquent pas de nous arriver… en tout cas pas à moi !

    Reconnaissons à Paul Walker un sacré bon sens et une lucidité désarmante puisqu’il admet dans une interview : « je ne suis pas à l’aise dans le registre de l’émotion ». Bien vu mon gars, rien que pour cette clairvoyance, tu mériterais le Prix Nobel.

    Notons au passage quelques aberrations scénaristiques qui devraient mettre une scripte au chômage. Lorsque les chiens sont abandonnés (oui, c’est horrible mais les chiens sont abandonnés) c’est l’hiver. Quinze jours plus tard quand Paul/Jessy dit qu’il DOIT aller les récupérer : c’est l’hiver, normal. Trois mois plus tard, quand il voyage de bureau en bureau pour demander qui c’est ti qui pourrait l’aider à financer son voyage, on lui répond : « non, gars, pas en plein hiver, on peut pas !! ». Six mois encore plus tard… « pas question, fiston, c’est l’hiver là-bas, personne voudra t’emmener »… Etc etc… Désolée, moi ça me fait rire le comique de répétition.

    Bon passons, vous l’aurez compris la partie humanoïde de l’aventure c’est du sans plomb mais la partie canine : c’est du super !!! Et là, en avant l’épopée : ça bouge, ça déménage, c’est beau, c’est drôle, c’est émouvant, c’est surprenant, c’est triste et ça finit pas trop mal mais pas complètement. Ces chiens sont des acteurs : expressifs, attachants, cabots of course, efficaces et dès qu’ils quittent l’écran, ils nous manquent. Cette partie (la plus importante heureusement) aventure animalière en terrain hostile est une vraie réussite.

    P.S. : une scène a fait décoller la salle entière de son fauteuil !