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Sur la Route du Cinéma - Page 299

  • THE DICTATOR de Larry Charles °

    The Dictator : photo Anna Faris, Sacha Baron Cohen

    Comme je ne veux pas perdre trop de mon précieux temps à parler de ce film moche, bête, lourd et inutile, je vous livre l'INTERMINABLE synopsis officiel au cas où  vous n'auriez pas entendu parler de cette histoire prétendûment parodique.
    Synopsis donc :
    Isolée, mais riche en ressources pétrolières, la République du Wadiya, en Afrique du Nord, est dirigée d’une main de fer par l’Amiral Général Aladeen. Vouant une haine farouche à l’Occident, le dictateur a été nommé Leader Suprême à l’âge de 6 ans, après la mort prématurée de son père, tué dans un accident de chasse par 97 balles perdues et une grenade !
    Depuis son accession au pouvoir absolu, Aladeen se fie aux conseils d’Oncle Tamir, à la fois Chef de la Police Secrète, Chef de la Sécurité et Pourvoyeur de Femmes.
    Malheureusement pour Aladeen et ses conseillers, les pays occidentaux commencent à s’intéresser de près à Wadiya et les Nations Unies ont fréquemment sanctionné le pays depuis une dizaine d’années. Pour autant, le dictateur n’est pas du tout disposé à autoriser l’accès de ses installations d’armes secrètes à un inspecteur du Conseil de Sécurité – sinon à quoi bon fabriquer des armes secrètes ? Mais lorsqu’un énième sosie du Leader Suprême est tué dans un attentat, Tamir parvient à convaincre Aladeen de se rendre à New York pour répondre aux questions de l’ONU.
    C’est ainsi que le dictateur, accompagné de Tamir et de ses plus proches conseillers, débarquent à New York, où ils reçoivent un accueil des plus tièdes. Il faut dire que la ville compte une importante communauté de réfugiés wadiyens qui rêvent de voir leur pays libéré du joug despotique d’Aladeen.
    Mais bien plus que des expatriés en colère, ce sont des sanctions qui attendent le dictateur dans la patrie de la liberté…

    Mon avis : Je ne sais de quel humour cette nouvelle aventure de Sacha Baron Cohen se rapproche le plus. Je suis fan des Monthy Python, Y'a t'il un pilote dans l'avion ? m'a fait mourir de rire, par contre Benny Hill ne m'a jamais amusée... Et ce film ne m'a pas tiré l'amorce même d'un sourire. Je trouve cette farce lourde, pataude, longue (bien qu'elle ne dure qu'une heure 24), fatigante, répétitive et pas suffisamment  caustique pour réussir une parodie. Pourtant, dédier un film à la mémoire de Kim Jong-Il me paraissait assez audacieux pour espérer le meilleur. Mais The Dictator se prend les pieds dans le tapis d'une intrigue sentimentale prévisible. Quant à la critique des dictateurs en place ou disparus, elle est bien gentillette et surtout pas drôle.

    Dommage car Sacha Baron Cohen qui n'a peur de rien pour dépasser les limites du ridicule, fait preuve d'un talent d'acteur indéniable lors des scènes d'émotion. Il est temps qu'il se dirige vers de vrais rôles au risque de lasser non ?

    Quant à Ben Kingsley, Ed Norton, Gad Elmaleh, John C. Reilly... j'ai honte pour eux !

  • 116 stars réunies pour les 100 ans de Paramount

    "A l’occasion du 100ème anniversaire de Paramount Pictures en 2012, le célèbre studio hollywoodien, dirigé par son président-directeur général Brad Grey, a invité plus de 100 des plus grandes stars mondiales à participer à une photographie historique afin de fêter le passé illustre et l’avenir éclatant du studio centenaire !"

    et il n'y a pas à dire, c'est beau ! Mais il faut de bons yeux, je suis d'accord.

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    100 ans de paramount,cinéma

  • L'ASSASSINO de Elio Petri ***

    L’ Assassin : photoL’ Assassin : photoL’ Assassin : photo

    Alfredo est antiquaire à Rome. Un matin la police fait irruption dans son appartement et le somme de le suivre au commissariat. Persuadé qu'on l'arrête à propos de ses activités, il est prêt à avouer certaines affaires frauduleuses. Le commissaire lui révèle alors que son ancienne maîtresse Adalgisa a été retrouvée assassinée la veille. Il est le principal suspect et l'une des dernières personnes à l'avoir vue vivante. La garde à vue se prolonge, Alfredo passe plusieurs nuits en cellule. Epuisé, tourmenté, cet enfermement lui donne l'occasion d'évoquer pour lui-même certains épisodes de sa vie qui ne le rendent pas fier de lui. Bien sûr, Alfredo n'a pas toujours eu une attitude exemplaire tant en affaires que dans sa vie privée et sentimentale. Evidemment il était prêt, encouragé par sa maîtresse d'ailleurs, à épouser une idiote oie blanche fortunée. Est-ce pour autant qu'il est un assassin même si tout concourt à faire de lui le coupable ?

    Seuls les chanceux de Paris, Lyon, Aix, La Rochelle, Amiens, Rennes et Tours (+ Lille et Strasbourg à partir du 27 juin) auront la chance de voir ce film de 1961 dans une copie numérique récemment restaurée. L'occasion de voir des films de cette époque, en dehors de certains festivals est rare, profitez-en. Le noir et blanc est superbe, le rythme jazzy lancinant et retrouver Marcello Mastrioianni dans toute la sublime plénitude de ses 37 ans, est excitant un ravissement pour les yeux et les oreilles. Elio Petri dont c'était le premier long métrage, ne se contente pas d'une "simple" enquête policière, il démontre à quel point à l'époque dans son pays (?), avoir affaire à la police pouvait faire de vous un coupable. La scène où de nombreux personnages qui ont croisé Alfredo tout au long de sa vie sont interrogés, est à ce titre vraiment édifiante et effrayante. On peut ainsi remonter jusqu'à une institutrice qui trouvait l'enfant charmant mais quand même déjà un peu effronté ! Par la suite, le réalisateur s'interessera encore à une enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon...

    Marcello Mastroianni est magnifique, cynique et ambigu. Rome, grise et brumeuse devient mélancolique. La toute dernière image, la toute dernière réplique met K.O et anéantit toutes les certitudes.

    NB. : J'ai pu voir ce film en DVD grâce à Carlotta Films qui me l'a fait parvenir.

  • JOURNAL DE FRANCE de Raymond Depardon et Claudine Nougaret ***

     journal de france de raymond depardon et claudine nougaret,cinéma

    journal de france de raymond depardon et claudine nougaret,cinéma

    journal de france de raymond depardon et claudine nougaret,cinéma

    Raymond Depardon et sa femme, complice et associée depuis 25 ans Claudine Nougaret exercent leurs métiers avec passion. Lui à l'image et elle au son. Ce film est double. Il convoque l'espace et le temps. Il est à la fois un road-movie et la résurrection de bouts de films totalement inédits. Il est un  assemblage et s'il est "une somme dont la valeur est bien inférieure à ses composants" (dixit Thomas Sotinel du Monde), il n'en est pas moins ce genre de films qui donne envie de voir ou revoir tous les autres. Parce qu'il est passionnant.

    Depardon est cette espèce d'homme dont on se dit qu'il a déjà sûrement eu plusieurs vies. Il n'a même pas 20 ans lorsqu'il part à la découverte du monde, du Sahara d'abord, armé de son appareil photo. Il en gardera une passion inextinguible pour le désert. Il hésite entre la photographie et le cinéma. A 26 ans, il crée la célèbre Agence de Photographie Gamma. Parfois il se jette littéralement dans la foule parisienne et filme des anonymes qui parfois croisent le "regard" de sa caméra sans rien manifester de surprise ou désapprobation. Depardon aime suivre les jolies filles du bout de son objectif aussi. Il parcourt le monde, là où il peut témoigner de l'état du monde qui va mal... Il fera quelques jours de prison pour avoir filmé le "Printemps de Prague". Il parviendra à interviewer l'archéologue Françoise Claustre, otage au Tchad pendant trois ans. Cette interview diffusée au Journal de 20 h (disparu des archives...) va émouvoir la France, du coup le gouvernement paiera la rançon. Depardon fera encore de la prison, officiellement pour "non assistance à personne en danger". Puis, il témoigne des conditions inhumaines des hôpitaux psychiatriques en Italie, mais aussi filme en 1974 la campagne de Giscard d'Estaing qui sera interdite de projection jusqu'en 2002, pénètre la 10ème chambre du Tribunal Correctionnel de Paris pour des instants d'audience, rend compte du quotidien des paysans de France... Et Mandela lui offre face caméra une minute de silence ! Ce n'est pas uniquement l'histoire de la France mais aussi du monde que les deux cinéastes nous font parcourir en 1 h 40. C'est fluide, évident, plein d'anonymes et de gens connus, célèbres, de "people" même !

    Et depuis quelques années, Depardon s'échappe parfois pour parcourir la France qu'il prétend connaître moins bien que le Sahara. Il s'embarque seul dans son camping-car et photographie à l'ancienne, à la "chambre". Il traverse des villages et attend le coup de coeur qui le forcera à s'arrêter. Il installe alors son appareil sur son trépied, nous explique les réglages et évoque le temps, la patience. Il faut attendre la bonne lumière mais faire attention à ce qu'elle ne soit pas trop belle, trop flatteuse. Et patienter encore qu'il n'y ait ni piéton ni véhicule dans le champ de vision.

    Mille et un détails évoqués par Raymond Depardon et Claudine Nougaret qui posent l'un sur l'autre un regard émerveillé, admiratif. Ah qu'elle était jolie Claudine à 28 ans ! et là, dans ces très longs et très gros plans sur le beau visage de la jeune femme, on entend bien la déclaration d'amour ! Un film somme je vous disais.

  • TRISHNA de Michael Winterbottom **

      Trishna : photoTrishna : photo

    Trishna : photo

    Trishna ne ménage pas sa peine pour aider sa famille défavorisée de la campagne du Rajasthan. Le jour elle trime comme une bête de somme dans les champs avec son père, le soir elle danse dans un hôtel pour touristes anglophones. Jay, un jeune homme fortuné, vaguement dilettante et flemmard la remarque et lui offre une place de serveuse dans l'hôtel de luxe qu'il dirige pour le compte de son père. Le salaire proposé permettra à toute la famille de vivre plus décemment, de rembourser les dettes, d'envoyer ses petits frère et soeurs à l'école. Trishna quitte donc sa cambrousse pour rejoindre Jay qui tente de ne la considérer que comme une employée mais l'attraction exercée par la jeune fille est trop forte. Elle se laisse séduire, en éprouve de la honte, quitte l'hôtel pour retourner dans sa famille qui ne comprend pas son acte (et j'en passe des événements dramatiques...). Son père l'expédie donc cette fois pour travailler dans l'usine de son oncle. Jay retrouve Trishna, l'embarque illico pour Bombay où les jeunes gens vivent une idylle de courte durée avant que ne s'enchaînent à nouveau les catas...

    Si je n'avais lu qu'il s'agissait de l'adaptation du roman de Thomas Hardy Tess d'Uberville, je ne l'aurais pas deviné tant on est loin de l'oeuvre initiale et de l'adaptation que Roman Polanski en avait fait avec Nastassia Kinsky dans le rôle-titre : Tess. Le chef d'oeuvre lyrique et follement romanesque ayant été accompli par Roman, le très prolifique Winterbottom a préféré détourner l'histoire de l'Angleterre du XIXème siècle à l'Inde contemporaine. Soit.

    Je crois le dire à chaque fois, mais dès que sort un film de Winterbottom je me précipite car il est un de mes réalisateurs préférés. Et pourtant j'oublie toujours de le citer tant sa filmo est éclectique et disparate. Il n'est pas de ces réalisateurs dont on peut dire qu'il a un style car il semble en changer à chaque réalisation. C'est d'ailleurs dès Jude (tiré également d'un roman de Thomas Hardy, l'un des plus tristes que j'ai jamais lu) que je suis devenue inconditionnelle.

    Ici son héroïne, comme la Sue de Jude d'ailleurs semble se complaire et s'engloutir inexorablement dans la tragédie et le malheur. Dépendante et soumise à son père, puis à son oncle et enfin à son "amour", elle ne réagit et ne se révolte jamais. Tout juste ose t'elle un "je ne veux plus partir" lorsque sa mère lui annonce ce qui a été décidé pour elle. Dépendante et esclave consentante pour éviter à ses jeunes frère et soeurs de subir le même sort, elle ne cesse de leur répéter d'aller à l'école, son unique leitmotiv, elle sera tour à tour dépucelée (contre son gré ?), avortée, ballotée d'un bout à l'autre du pays, sans réaction et toujours contrainte de travailler. Trishna accepte TOUT et croyant sans doute son cauchemar terminé lorsque Jay s'installe avec elle dans un appartement avec vue sur la mer, elle deviendra finalement son esclave sexuelle. L'épilogue, d'une violence sans nom surgit brutalement mais Trishna garde néanmoins son impassibilité. Avant cela, nous aurons eu une carte postale de l'Inde et l'efferversence de Bombay entre tradition et modernité, quelques scènes bollywoodiennes colorées, chantées, dansées et au final un sentiment mitigé de réussite et donc de ratage.

    Riz Ahmed dans le rôle de Jay est surprenant d'ambiguité. On ne sait jamais réellement s'il aime Trishna, s'il en a honte, s'il se fait à honte lui-même d'être attiré par une fille du peuple et le lui fait payer. Quant à Freida Pinto, belle comme une danseuse de kathak est l'image même de la soumission et de la souffrance.

  • STUDIO CINÉ LIVE

    Deux emplaires à gagner de ce numéro 39  "Spécial Hollywood" et Bilan du Festival de Cannes.

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    dans lequel vous pourrez trouver :

    - les secrets de la résurrection de Spider-Man,

    - le fabuleux destin de Scrat, mascotte des studios Blue Sky,

    - la prochaine performance "sexe" de Tom Cruise,

    - le classement inattendu de ceux qui comptent le plus à Hollywood,

    mais aussi :

    - Le Festival de Cannes en images,

    - Roschdy Zem et Leïla Bekhty père et fille chez Jolivet,

    - La Mythe Parade de Marilyn...

    ......................

    Pour remporter un exemplaire, vous devez retrouver les titres des films cachés derrière les images même pas déformées... Révolutionnaire non ?

    SEULES LES RÉPONSES 1 et 2 permettent de gagner.

    UNE SEULE RÉPONSE À LA FOIS PAR PERSONNE.

    ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDÉ LA RÉPONSE.

    1

    LES SENTIERS DE LA GLOIRE trouvé par Florence

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    2

    ELLE ET LUI de Leo McCarey trouvé par king72

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    FENÊTRE SUR COUR trouvé par lalalère

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    L'HOMME TRANQUILLE trouvé par flo 

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    NIAGARA trouvé par personne 

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    FRENCH CANCAN trouvé par personne

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    LE CRIME ETAIT PRESQUE PARFAIT trouvé par marion

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    CHANTONS SOUS LA PLUIE trouvé par Yohan

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    9

    MON ONCLE trouvé par Lenny

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    10

    LA PRISONNIERE DU DESERT trouvé par damss

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  • BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR de Rupers Sanders **

    Blanche-Neige et le chasseur : photo Charlize Theron, Rupert SandersBlanche-Neige et le chasseur : photo Chris Hemsworth, Rupert SandersBlanche-Neige et le chasseur : photo Kristen Stewart, Rupert Sanders

    Une jeune et jolie Reine fragile des bronches rêvait d'avoir une fille aux lèvres rouge comme le sang, aux cheveux noir comme les ailes d'un corbeau et à la peau blanche comme la neige et patatra elle enfanta Kirsten Stewart. Son voeu le plus cher se réalisa et ainsi vint au monde Blanche-Neige. Hélas, la reine ne survécut pas à un hiver rigoureux. Le père fut inconsolable et partit guerroyer contre une armée d'étranges chevaliers  noirs et revint avec dans sa musette une reine captive dont il tomba raide dingue amoureux et qu'il plaça illico sur le trône. La nuit même des noces, la cruelle et paranoïaque Ravenna planta sa dague dans le coeur de son époux qui roucoulait dans son cou et elle s'empara du royaume. Elle jeta Blanche-Neige au fond d'un cachot et le royaume ne fut plus que l'ombre de son ombre, au point que la nature finit par s'en prendre à elle-même. Tout n'était que ruine, désolation et misère noire. Et les choses se compliquèrent davantage lorsque le miroir magique que Ravenna consulte régulièrement pour savoir qui est la plus belle, lui annonce que Blanche-Neige est devenue une bombe anatomique ! Courroux de l'usurpatrice. Elle fait mander la donzelle afin de lui signifier son fait mais le tendron réussit à s'échapper... On connaît la suite mais à partir de là, hollywood n'en fait qu'à sa tête.

    Après une nuit de cauchemar dans la sombre forêt, la Blanche se voit coursée par un chasseur sans peur et sans reproche (veuf et alcoolique) à qui la Reine a promis une récompense. Mais le fufute découvrant qu'il s'est fait berner par la cruelle s'allie à la fugitive et ensemble ils vont rencontrer un troll des forêts droit sorti du Seigneur. Alors que Thor... le chasseur est dans les vaps, Blanche démontre qu'elle peut gueuler aussi fort qu'un troll, puis elle lui parle à l'oreille. Le troll se fend d'un étrange sourire et s'en retourne tout confus chez lui. Capturés et pendus par les pieds par 7 nains bandits des forêts, le chasseur et Neige parviennent à convaincre les rase-mottes qu'ils devraient s'unir pour la bonne cause. Ils deviennent copains comme cochons. Tous ensemble, tous ensemble, ouais, ouais, ils vont lever une armée, Blanche se transforme en Jeanne d'Arc et s'en va bouter les forces du mal hors de Tabor avec ses nouveaux amis. Le royaume reconquis trouve une nouvelle Reine en la personne de Blanche-Neige qui cherche du regard  humide dans la foule son chasseur et là... on comprend qu'on est pas au bout de nos peines et que la suite ne devrait tarder à arriver car ils n'ont pas eu le temps de consommer dans cet épisode. Forcément, Blanche se croit amoureuse de son copain d'enfance alors que nous, de l'autre côté de la forêt on voit bien à l'oeil nu qu'il s'agit de la nouvelle endive d'Hollywood dont nous tairons le nom par respect pour la famille, et que le chasseur ne va pas pleurer indéfiniment sa moitié trépassée.

    Vu comme ça, je vous vois arriver. Vous allez me dire ? Pourquoi ** ? J'en sais rien. Je ne me suis pas ennuyée et je ne peux décemment mettre moins d'** à cet opus qu'à celui de Tarsem Singh qui jouait résolument la carte de la farce alors que celui-ce se prend très très au sérieux.

    Question Blanche-Neige, on n'est pas mieux servi qu'avec la fille de... car ici nous avons Kristen Stewart la boudeuse qui de film en film me convainc de moins en moins. Bouche perpétuellement retournée en une mimique de dégoût, elle entrouve parfois légèrement les lèvres pour laisser entrevoir deux dents de lapin et parfois se fend d'un étrange sourire douloureux qui se transforme rapidement en rictus de souffrance ! Finalement la voir tant souffrir à chaque film doit satisfaire mes penchants sadiques !

  • LA PETITE VENISE de Andrea Segre ***

     La Petite Venise : photoLa Petite Venise : photoLa Petite Venise : photo

    Shun Li a récemment immigré de Chine et travaille dans un atelier de couture à Rome. Ses employeurs lui ont payé le voyage et elle doit le rembourser. Elle doit également payer suffisamment pour faire venir son fils de 8 ans resté en Chine. Pour cela, elle est corvéable à merci, mais Shun Li ne se plaint jamais. Brusquement, son patron lui annonce qu'elle doit se rendre à Chioggia, ville côtière sur une île de la lagune vénitienne. Chioggia est aussi un port de pêche et Shun Li devient serveuse dans un bar où se retrouvent quotidiennement tous les hommes des environs, les pêcheurs, mais aussi les chômeurs et les retraités de l'île. Alors qu'elle maîtrise à peine l'italien, elle fait la connaissance de Bepi un vieux pêcheur poète qui lui aussi à émigré de Yougoslavie 30 ans avant elle. La complicité qui naît entre les deux va être la source de bien des bonheurs mais aussi de bien des tourments.
    Car hélas, impossible d'en douter, la bêtise, le racisme, l'envie, la méchanceté sont universels, planétaires et sans aucun doute au-delà !  Bepi observe Shun Li se faire chambrer plus ou moins bêtement puis se charge de lui donner quelques ficelles concernant les étranges mélanges et cocktails italiens. Shun Li s'amuse et apprend vite. Le soir dans sa minuscule chambre partagée avec une compatriote affectueuse mais étrange et solitaire, elle écrit de jolies lettres à son fils et lui promet des retrouvailles prochaines.
    Parfois, Bepi retrouve Shun Li après la fermeture et ils évoquent sans se plaindre leur déracinement. Il l'emmène en barque dans sa petite cabane sur la lagune et il n'en faut pas plus aux types, ses "copains" avec qui il partageait le Spritz, pour se moquer, bavasser comme des commères et en arriver à des supputations ahurissantes. Tout cela en présence de Shun Li qui poursuit son travail sans broncher. La jeune femme serait là pour se faire épouser du vieux et lui piquer tout son héritage. Malgré la judicieuse remarque d'un pêcheur qui aurait éventuellement un peu plus de cervelle que les autres : "mais Bepi ne possède rien !", les balourds ne lâchent pas.
    L'amité de Bepi et Shun Li parvient aux oreilles des chinois qui eux aussi la voient d'un mauvais oeil et ils somment leur "esclave" de cesser cette relation, la menaçant d'avoir à recommencer le remboursement de sa "dette" depuis le début. Les deux communautés, repliées sur elles-mêmes font payer le poids de leur rejet réciproque sur ces deux déracinés inoffensifs...
    C'est donc un conte cruel, révoltant mais émaillé d'instants de grâce pure que deux égarés s'offrent comme une embellie face à l'adversité.
    Les deux acteurs, Zhao Tao et Rade Serbedzija (très beau, regard bleu et traits burinés) sont frémissants, résignés mais dignes. Et la lagune en hiver, nappée de brume épaisse est comme toujours sublime et comme chaque fois un personnage à elle seule ! 
  • 80 JOURS de Jon Garano et Jose Mari Goenaga ***

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    Contre l'avis de son mari, Axun se rend au chevet de Mikel qui se trouve dans le coma suite à un grave accident de voiture. Mikel est l'ex mari de la fille d'Axun dont elle ne veut plus entendre parler. Il partage sa chambre avec un autre homme lui aussi très mal en point à qui sa soeur Maité rend visite quotidiennement. Après un round d'observation relativement cocasse, les deux septuagénaires vont se reconnaître. Plus de cinquante ans plus tôt, elles ont été les meilleures amies du monde. Axun et Maité se revoient ainsi chaque jour à l'hôpital. Elles vont refaire connaissance et vivre ensemble de petites choses que les battements d'un coeur amoureux rendent grandes. Ces retrouvailles vont les réjouir, raviver des souvenirs et finalement bouleverser leurs vies pour 80 jours, ou pour toujours !

    Les amours des personnes âgées sont rarement traités au cinéma ou parfois évoqués du bout de la caméra. Et pourtant c'est évident, le coeur des "seniors" bat encore, le corps peut lui aussi encore vibrer et s'émouvoir. Lorsqu'il s'agit de l'homosexualité chez deux femmes de 70 ans, on se trouve face à un sujet vraiment inhabituel, particulièrement casse-gueule voire tabou. Or c'est avec une sensibilité, une habilité et une délicatesse rares que les deux réalisateurs nous emportent au coeur de la tourmente que le renouveau des sentiments peut provoquer.  La sage, compatissante et dévouée Axun a manifestement passé sa vie à se consacrer et à se dévouer à une fille assez incompréhensiblement agressive et à un mari certes "gentil" mais indifférent et égoïste. Elle partage quelques loisirs de vieille dame avec des "amies" bien ordinaires, ridicules comme des perruches... Et puis, lorsque son mari va se mettre à douter, à se méfier des absences de plus en plus répétées et prolongées de sa femme, il retrouvera lui aussi les réflexes d'un coeur amoureux qui passe parfois par une jalousie stupide qui rend ridicule parce qu'elle fait faire n'importe quoi. Il ira jusqu'à la suivre découvrant et interprétant (mal) les choses qu'il voit. 

    Maité quant à elle a toujours parfaitement assumé son homosexualité même si elle n'a jamais pu vivre au grand jour le grand amour. C'est une femme gaie, fantasque, libre et drôle mais qui cache parfois mal ses fêlures. Elle va tenter et réussir à redonner à son amie la ferveur et l'enthousiasme de la jeunesse, essayer aussi de lui rendre la liberté d'agir. Et surtout elle va lui faire retrouver l'émotion magique des premiers moments où l'on tombe amoureux. Ces instants intenses, incontrôlables, délicieux et douloureux qui font que l'on se réveille la nuit hanté par l'autre et que les rêves mêmes sont habités de sa présence.

    Les réalisateurs accomplissent ce petit miracle de nous faire battre le coeur au rythme de ceux de ces deux femmes touchantes, de nous faire rire de leurs fous rires retrouvés de gamines, de nous faire soupirer à leurs rendez-vous manqués, leurs hésitations, leurs erreurs, leurs sacrifices...