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Pas le temps de vous en dire long sur ce film, mais si vous hésitiez, n'hésitez plus. Il est magnifique. Calme, lent et profond.
Je vous propose le synopsis officiel qui pour une fois n'en dit pas trop : "En 1974, au cœur de la révolution culturelle chinoise, un garçon de 11 ans observe le monde des adultes et n’y comprend pas grand-chose. La rencontre avec un meurtrier en fuite le pousse au secret et au mensonge. Cette confrontation signera la perte de son innocence."
Personnellement je ne trouve pas que le petit héros perd son innocence. Il grandit, voilà tout. Mais bon, je ne vais pas faire ma savante. Il s'agit d'une plongée dans la Chine de Mao qui vit ses dernières heures. Mais l'originalité tient au fait que c'est le point de vue de quatre enfants qui est adopté, mais surtout celui de Wang Han. Il a 11 ans. Il veut une chemise neuve. Il l'obtient, il se la fait "voler". Il rencontre un assassin. Il ment à sa famille. Et voilà, c'est simple et sublime. Et l'on découvre la vie autour d'une usine et d'une école. On entend les hauts parleurs qui diffusent la musique ou annoncent certains événements. On s'étonne des relations entre la mère et ses enfants et on s'éblouit de celles entre un fils et son père. On est encore stupéfait par la vie quasi communautaire et le partage...
Tout est parfait, les images, les décors, les paysages, les enfants, l'histoire. Courez.
Emilie se prépare pour la soirée du 31 décembre. Elle se coiffe, se maquille, met son joli collier... et s'installe devant son ordinateur. Il faut dire qu'une fois encore et malgré ses 35 ans, Emilie va passer ce réveillon toute seule. Mais ce que veut Emilie, c'est un amoureux, des enfants peut-être et surtout vivre une belle histoire. Alors ce soir là elle s'inscrit sur le site de rencontre Meet Me, prend un pseudo de fée et entame rapidement le grand tourbillon des rencontres.
Et c'est drôle, instantanément. Et pour une fois ce n'est pas un catalogue de filles toutes plus ou moins semblables, accros au shopping et à l'épaisseur de leur taille, mais de garçons bien typés qui ne trahissent pas les pseudos qu'ils ont choisis. Le premier "Les yeux bleus" a effectivement les yeux très bleus et tous les prétendants porteront plus ou moins les stigmates de ce qu'ils veulent montrer en se dissimulant sous un pseudo (oula, il est temps que je parte en vacances moi !).
Ce film est bourré de qualités : sa durée (une heure 10), même si du coup l'épilogue singulier arrive abruptement, sa délicatesse (les garçons sont moqués sans misandrie), le charme XXL de son interprète principale Sophie Cattani (vue récemment en mère qui lâche son bébé dans Polisse...). Emilie/Sophie a un talent incontestable et se donne un mal de chien pour s'adapter à ce panel de garçons qui se la racontent. Il faut dire qu'elle est très motivée et qu'on peut lui reconnaître la qualité de n'être ni très exigeante ni forcément troublée par le physique des candidats. Nous aurons le romantique relou qui ne s'exprime que par poésie empruntée aux auteurs, le gossbo fan inconditionnel de Hugh Grant (son pseudo Yough, mdr !) totalement déconcerté parce qu'Emilie est plus sensible aux charmes de Johnny Depp, le motard survolté, l'éducateur sportif qui se présente de 3/4 pour éviter de montrer son profil de boxeur, Monsieur X qui joue aux playmobils, le danseur qui danse, celui qui veut trouver SA "relation bonobo", le tunisien timide qui... Mais je ne vais pas tout vous révéler. Il y aura aussi de jolies rencontres impromptues et au final un film formidable, adorable comme son actrice.
A l'occasion de la sortie de ce film en salle le mercredi 23 mai, vous êtes gâtés. MK2 me propose de vous offrir :
- 4 places de cinéma (valables à partir du 30/05)
- 2 Hors-Série Trois Couleurs Sur la Route
- 2 affiches.
"De l’homme au livre, du livre au film, le hors-série n°8 de Trois Couleurs se plonge dans l’histoire de Sur la route, roman phare de Jack Kerouac et emblème de la beat generation. A l’occasion de la sortie de son adaptation par Walter Salles, le 23 mai en salles et en compétition officielle au festival de Cannes, la rédaction a pris la tangente pour retourner aux origines de ce mythe littéraire. Glanés entre la Bretagne et la Californie, des archives, reportages et témoignages inédits permettent de comprendre la genèse de ce livre-monument, ainsi que son influence sur la littérature américaine du XXe siècle. Un aperçu de l’ampleur du défi auquel Walter Salles a dû faire face… Photos de tournage, extraits du scénario, croquis préparatoires retracent les étapes de cette aventure cinématographique, sans oublier la contribution exceptionnelle de toute l’équipe du film, du réalisateur à ses comédiens (Garret Hedlund, Sam Riley, Kristen Stewart, Kirsten Dunst, Viggo Mortensen), en passant par les techniciens et les producteurs. Un document unique, et un parfait complément au « dossier Cannes » de notre numéro 101, disponible cette semaine dans les salles MK2 et sur issuu."
Ce hors série est passionnant, un parfait complément au roman (et sans doute au film), une mine d'archives et de photos.
196 et 244 pages (collector) en kiosques et librairies ou sur Amazon.
Synopsis : Au lendemain de la mort de son père, Sal Paradise, apprenti écrivain new-yorkais, rencontre Dean Moriarty, jeune ex-taulard au charme ravageur, marié à la très libre et très séduisante Marylou. Entre Sal et Dean, l’entente est immédiate et fusionnelle. Décidés à ne pas se laisser enfermer dans une vie trop étriquée, les deux amis rompent leurs attaches et prennent la route avec Marylou. Assoiffés de liberté, les trois jeunes gens partent à la rencontre du monde, des autres et d’eux-mêmes.
Je voulais innover et vous faire deviner des musiques de films mais ça m'a grave pris la tête ce sera pour une autre fois.
Alors du coup, j'en suis revenue au classique. J'ai découpé des affiches.
Pour gagner, merci de me dire de quels films sont tirés ces morceaux.
Précisez pour quel cadeau vous jouez et donnez moi votre adresse si je ne l'ai déjà.
UNE SEULE RÉPONSE À LA FOIS PAR PERSONNE. ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDÉ LA RÉPONSE.
SEULES LES IMAGES DE 1 à 8 PERMETTENT DE GAGNER.
GAME OVER.
1
LE GUEPARD trouvé par Sploutche (1 place de ciné)
2
LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARCH trouvé par Marion (1 hors série)
dans lequel vous trouverez tout ce qui fera Cannes et le Festival cette année : les petits et grands secrets de la prestation de Marion Cotillard dans le film tant attendu de Jacques Audiard De rouille et d'os, une rencontre avec Jacques Audiard avant la grande aventure cannoise,
- les explications de David Cronenberg qui a engagé la star de Twilight Robert Pattinson pour être un golden boy dans son film Cosmopolis,
- le business de Cannes,
- Gilles Jacob face aux lecteurs,
mais aussi :
- le tournage de Gatsby le Magnifique de Baz Luhrmann,
- l'interview de Ridley Scott et Michael Fassbender à propos de Prometheus,
- et tous ceux qui font l'actu : Ryan Gosling, Alain Resnais, Leos Carax, Wes Anderson...
Pour gagner, merci de me dire à qui appartiennent ces jolies moues.
UNE SEULE RÉPONSE À LA FOIS PAR PERSONNE. ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDÉ LA RÉPONSE.
En 1772, pour avoir brisé le coeur d'une sublime mais cruelle sorcière, Barnabas Collins industriel chanceux en affaire comme en amour, est transformé par la jalouse en vampire et condamné à "non-vivre" enterré et enchaîné dans un cercueil. Brrrrrrrrr. Deux ans cents plus tard le cercueil est ouvert malencontreusement par des ouvriers et notre vampire assoiffé par deux siècles d'abstinence zigouille sans autre forme de procès ses libérateurs. Il s'empresse de rejoindre son domaine tout surpris de le découvrir en bien piteux état. Il y retrouve quelques-uns de ses descendants vaguement décadents et en tout cas ruinés mais tout contents de voir leur ancêtre apparaître. D'autant plus qu'il promet de leur rendre la splendeur d'antan et de faire revivre l'entreprise familiale. C'est compter sans la haine inapaisée d'Angélique (la sorcière) qui est responsable de la faillite des Collins et ne cesse de se venger d'avoir été abandonnée.
Quel ennui, quelle mollesse, quelle nonchalance ! Alors oui, l'univers baroque, gothique, fantastique et féérique de Tim Burton est là et on ne peut nier la splendeur des décors. Mais un film ne peut se limiter à cela. Et les mésaventures de Barnabas s'étirent de façon bien monotones malgré le déploiement d'intrigues multiples et de personnages d'une fadeur exceptionnelle. Sans parler de la prestation de certains acteurs à la limite de l'amateurisme (Chloé Moretz exaspérante, Jonny Lee Miller fadasse et inutile, Jackie Earle Haley grotesque, Michelle Pfeiffer grimaçante...).
On rit aussi et marier vampirisme et humour n'est pas commode sans tomber dans la parodie, mais je suis d'accord avec cette dame qui lit dans les bande-annonces, TOUT, absolument TOUT est montré dans la BA, les meilleurs moments et notamment ceux où l'on rit. Alors à ceux qui n'ont pas de CARTE ILLIMITEE, je recommande la bande-annonce, très bien faite, très attirante mais totalement mensongère puisque si prometteuse et vous fais ainsi économiser entre 9 et 11 euros (suivant les régions et les cinémas)
Je ne vais donc pas m'éterniser à parler d'un film aussi décevant parce que ça me rend malade que Tim Burton dégringole ainsi avec un opus aussi misérable ! Bien sûr, il y a une scène hot entre Johnny/Barnabas (on se demandait d'ailleurs si cet acteur était encore sexué !) et Eva/Angélique, le vampire tue pour se nourrir (audacieux non ?), néanmoins rendez-nous Sweeny Todd, Sleepy Hollow, Edward, Charlie ou les Noces Funèbres ! Rendez-nous Tim Burton ! Quid de Johnny Depp allez-vous me dire ? Peu de choses. Son maquillage, son costume, son allure sont splendides. Mais il n'est plus qu'une créature abandonnée consentante à son créateur. Et ses mimiques indignes du grand acteur qu'il m'avait semblé qu'il était. C'était quand déjà ?
P.S. : Eva Green est sublime, vénéneuse, cruelle, belle, drôle. Vivement un GRAND rôle !
Après s'être fait plaquer par un garçon beaucoup plus jeune qu'elle qui partageait sa vie une mère réapparaît dans la vie de ses deux filles qu'elle n'a pas vues depuis 20 ans. Les retrouvailles sont plus que grinçantes et malgré la bonne volonté des deux filles, la mère se montre déplaisante et agressive et n'a que des mots blessants à leur égard. Sandrine et Alice décident donc de kidnapper leur mère pour l'inciter à réfléchir au mal qu'elle leur a fait et continue de leur faire et la forcer à les aimer.
Peu de surprises dans ce règlement de comptes sous tension extrême entre deux filles mal aimées et leur mère inconsciente des dégâts produits. Une chose est sûre et se confirme encore ici : TOUT est TOUJOURS la faute des mères. Point. Beaucoup de choses sont dites, dont certaines particulièrement bien senties. Mais on n'échappe pas à la caricature. Alice n'a jamais réussi à avoir d'enfant et s'est faite avorter à de nombreuses reprises par peur de reproduire le comportement maternel. Sandrine par contre a deux enfants mais n'a jamais réussi à "garder" un homme ni même à aimer. Son coeur est sec et dur.
On a surtout ici l'occasion de voir trois actrices particulièrement bien choisies pour leur propension et leur aptitude à être grognons et irascibles. Les trois font merveille dans ce registre et chacune a à son tour son moment de bravoure explosif mais aussi quelques occasions de faire vibrer l'émotion. Je suis balaskophile sans condition. Marina Foïs joue les petits oiseaux perdus à la perfection et laisse exploser sa rage au moment où l'on s'y attend le moins. Et la bonne surprise vient également de Mathilde Seigner sombre et amère.
Dommage que la réalisatrice abandonne un peu brusquement ces trois femmes blessées, détruites. Comme s'il suffisait d'imposer un dialogue qui n'a jamais eu lieu pour reconstruire ce que tout ce temps perdu a abîmé.
En 1980, parce qu'elle est soupçonnée de vouloir passer à l'Ouest, Barbara médecin-pédiatre dans un hôpital de Berlin est punie et mutée dans une petite clinique de Province. On lui attribue un logement minable où régulièrement elle reçoit la visite de deux agents de la Stasi qui lui font subir fouille au corps et de son appartement. Ils ont raison de la pister, car Barbara prépare son évasion vers le Danemark aidée de son bel amant tout blond de l'Ouest qu'elle rencontre de temps en temps en cachette pour une partie de zimboumtralala comme on n'en connaît pas à l'Est. Barbara aussi se méfie, de tout et de tous. De ses collègues qu'elle tient immédiatement à distance et qui prennent son attitude pour du mépris. Cela tombe bien, l'actrice à la bouche déformée par les injections affiche en permanence un petit air supérieur qui convient parfaitement. Doit-elle se méfier de sa concierge aussi ? Mais surtout d'André ce gentil médecin chef au joli sourire qui la regarde avec convoitise mais dont elle craint qu'il soit un agent double ? Désormais la vie de Barbara n'est faite que d'inquiétudes et de soupçons. Heureusement elle a son métier qu'elle aime et pratique avec beaucoup de dévouement et d'application.
Au début, j'y ai cru. Barbara fait passer sa solitude, sa trouille et sa méfiance par delà l'écran. J'avais la pétoche. Ne plus pouvoir sortir, entendre un bruit sans se retourner et paf... la paranoïa gagne le spectateur. Et puis le manque de joie ambiant, la tristesse du logement, le style année 80 de l'Est, tout est nickel chrome et donne envie de s'acheter des cornichons Spreewald. Et brusquement j'ai lâché... Le tournant décisif s'est amorcé lorsque son amant annonce à Barbara qu'à l'Ouest, elle n'aura plus besoin de travailler. Là, je me suis dit "aïe, ça sent le roussi !", Barbara n'est pas du genre à se laisser entretenir par un blondin. Nous apprendrons plus tard qu'elle préfèrera cueillir directement le thym et la farigoule dans son jardin pour faire sa ratatouille. Mais je m'égare... Dès lors donc, tout devient affreusement prévisible.
Mais ce n'est pas uniquement le fait de prévoir chaque scène avant qu'elle n'arrive qui m'a agacée et c'est peu de le dire. Barbara a un métier auquel elle tient et qu'elle exerce avec plus que de la conscience professionnelle. Et là aussi, ça coince. Fallait-il faire de cette femme une quasi sainte qui se dévoue au-delà du zèle à ses patients ? Oui, Barbara est ce genre de médecin (cherchez l'erreur ?) qui passe des nuits auprès de certains malades (soigneusement choisis), qui prend sur son temps de sommeil pour leur lire des histoires... Le gentil docteur André n'est pas en reste et peut écourter un week-end pour revenir à l'hôpital. D'ailleurs, si on le cherche... on le trouve... où ça ? Chez une patiente mourante. Et ô surprise ! Il s'agit de la femme du méchant pourri de la Stasi qui cherche des poux à Barbara ! Hors donc, les ordures ont une vie et ne sont pas épargnés par les calamités ! Les grosses ficelles apparentes commencent à me faire copieusement soupirer !
Question réalisation, on se croirait chez le Docteur House (oui, mesdames et messieurs au cours d'un zapping frénétique je suis déjà tombée sur le Docteur Mamour).... Barbara et Dédé, mains dans les poches émettent des diagnostics sur leurs patients en un seul regard. C'est fou ce qu'ils sont forts à l'Est, on dirait des américains ! Fallait-il aussi que ce brave nounours de Dédé tombe instantanément amoureux de Barbara rien qu'en l'apercevant par une fenêtre pour la première fois et à 50 mètres ? Evidemment pour ceux qui aiment les filles qui font la gueule (et elle a de bonnes raisons de faire la gueule, merci, je ne suis pas pro stasi non plus...) c'est pain béni. Edith nous a menti. Elle disait "les filles qui font la gueule, les hommes n'en veulent pas !" Il faut le voir ce pauvre docteur, ramer comme un clampin, se faire mousser (en faisant une analyse de texte savante de ceci, à laquelle je n'ai RIEN compris, sauf que du coup j'ai bien vu que la main gauche était inversée) pour tenter de séduire la belle insaisissable qui ne devient souriante que lorsqu'elle a un "service" à lui demander ! Il fait peine à voir.
Et pendant ce temps Barbara répare son vélo, se lave les cheveux, planque son magot sous un caillou, le change de place, prend des bains, fait du vélo, joue du Chopin sur son piano (et ça me donne envie de revoir "Voyage au bout de l'enfer"), fait un tour à vélo.. et moi je regarde ma montre et ai depuis belle lurette cessé de trembler pour Barbara !
Et je me souviens de ce film fascinant, romanesque et vraiment flippant "La vie des autres" de Florian Henkel Von Donnersmark.
Depuis le divorce de leurs parents, deux frères vivent séparés. Koichi l'aîné a 12 ans et vit désormais avec sa mère revenue vivre chez ses propres parents au pied du menaçant volcan Sakurajima qui recouvre tout d'une poussière de cendres grises. Le plus jeune Ruy est avec son père, un guitariste de rock, au nord de l'île de Kyushu. Le rêve de Koichi est de réunir sa famille. Aidés chacun par leurs amis respectifs, les deux garçons vont organiser une véritable expédition pour se retrouver et aller ensemble au point de croisement du nouveau TGV. Il paraît que les voeux exprimés au moment précis où se croisent deux trains, se réalisent.
Dommage que la traduction française se soit éloignée du titre original : "Miracle", car ce film en est un. Comme toujours en ce qui concerne ce réalisateur d'ailleurs, qui après le bouleversant "Nobody knows", le délicat "Still walking", le très triste et très beau "Air Doll" revient nous parler de l'enfance avec toute la fraîcheur, la subtilité et la grâce qu'on lui connaît. Cela peut être surprenant pour nous occidentaux avec notre tendance à sur-protéger nos chérubins mais Hirokazu s'explique :"...je veux être un adulte qui attend ses enfants au retour de leurs aventures, sans en faire toute une histoire". En effet, les adultes sont ici comme partout des trentenaires pas très bien finis, pas vraiment à l'aise dans leur peau (pour la mère... coupable, forcément car c'est le lot des mères à travers le monde !), pas vraiment sorti de l'adolescence (pour le père qui ne lâche jamais sa guitare) et vivent la "disparition" de leurs enfants pendant 24 heures sans la moindre inquiétude. D'ailleurs lorsque les deux frangins se parlent régulièrement au téléphone, ils prennent respectivement des nouvelles du parent absent et s'exhorte mutuellement à "s'occuper" de l'autre.
Mais les maîtres mots de cette aventure située à moins d'un mêtre 30 de hauteur sont insouciance et obstination. Un road movie emmené par des enfants incroyablement mâlins et matures qui néanmoins ont encore cette part de folie douce et d'inconscience propre à leur âge. La complicité des deux frères (à la ville comme à l'écran) est un autre miracle, mais toute leur bande de copains sont au diapason. On est à des années lumières de l'horripilante et récente Guerre des Boutons (je n'en ai subie qu'une !) où des gosses insupportables jouaient à la guéguerre à coups de répliques et de faits d'armes stupides. Ici l'enjeu est beau, les enfants sont à la fois joyeux et graves mais à aucun moment on a l'impression d'assister à un numéro de singes savants. Enfants et parents peuvent apprécier l'exercice. Ajoutez à cela une formidable bande originale, des couleurs, de l'action, du suspens...
Ah oui, dernière chose : les grands-parents totalement brindezingues ont un rôle essentiel !
N.B. : il est recommandé d'aller voir ce film après avoir mangé ! Kore-Eda Hirokazu aime comme personne faire passer tous ces acteurs à table à maintes reprises !
Comme chaque année je me suis rendue dans mon "art and try" pour voir les 7 courts métrages sélectionnés par l'Académie des César. Je vous rappelle qu'il s'agit de courts métrages sélectionnés dans leurs pays d'origine et que c'est toujours l'occasion de visionner de petites perles.
Vous pouvez vérifier que l'événement passe dans votre ville en cliquant ICI.
avec : Grégoire Leprince-Ringuet, Gregory Gadebois, Danielle Lebrun
Adrien est un jeune pianiste prodige qui s'effondre après avoir échoué à un concours. Il travaille désormais comme accordeur de pianos et se fait passer pour aveugle. Ainsi il pénètre l'intimité de ses clients qui n'ont évidemment plus aucune pudeur devant lui. Les commandes ne font qu'augmenter jusqu'au jour où Adrien tombe sur un os...
Un court qui a tout d'un long ! Une histoire, une interprétation, une réalisation et une fin savoureuse. On a hâte de découvrir le premier long métrage. Grégoire Leprince-Ringuet encore une fois parfait.
PITCH BLACK HEIST de John MacLean *** - Royaume-Uni
Bafta du Meilleur Court Métrage de Fiction 2012
avec : Michael Fassbender, Liam Cunningham
Cambrioleurs professionnels, Liam et Michael font connaissance à l'occasion d'une mission apparemment simple : vider de tout son contenu un coffre-fort de bureau. Mais la mission se complique avec le système d'alarme détecteur de la moindre lumière. Les hommes doivent effectuer leur hold-up dans le noir le plus total.
Première réplique, Liam Cunningham s'adresse à Michael Fassbender (joie, bonheur...) :
"Martin ?
- non, Michael.
- Ah bon ? On s'appelle par nos vrais prénoms ? Alors moi c'est Liam".
Autant dire que le ton est donné. Au départ, Michael fait la gueule. Il ne veut pas sympathiser avec Liam qui tente par tous les moyens de dérider son comparse. Et puis, à la suite d'une attente qui s'éternise, les deux garçons éclusent des pintes, fument des pétards... et c'est dans l'hilarité la plus totale qu'ils s'en vont commettre leur délit !
THE BOY IN THE BUBBLE de Kealan O'Rourcke *** - Irlande
IFTA du Meilleur Court Métrage d'Animation 2012
Narration : Alan Rickman
Rupert, un garçon de dix ans, tombe fou amoureux pour la première fois de sa vie. Quand tout tourne affreusement mal, il souhaite ne jamais plus éprouver un tel chagrin. Il invoque alors une formule magique pour se protéger à jamais des émotions. Peine perdue l'amour est plus fort que tout.
Dans une ambiance très timburtonienne et la voix d'Alan Rickman en narrateur, ce film d'animation est magnifique.
Un garçon constamment malmené et pris à partie par des gamins à l'école décide de se surpasser et d'épater la galerie lors d'une course contre une... locomotive. La métaphore de l'adversité semble un peu "too much" mais le film muet et en (presque) noir et blanc est une telle perfection visuelle avec des trouvailles pour signifier le froid, il est d'une beauté tellement renversante qu'on est hypnotisé.
THE PALACE de Anthony Maras **(*) - Chypre/Australie
AActa Award du Meilleur Court Métrage de Fiction 2011
avec : Erol Afsin, Kevork Malikyan, Tamer Arslan, Daphne Alexander, Christopher Greco
Chypre 1974. Une famille chypriote fuit les forces turques et se réfugie dans un palais de l'Ère ottomane, abandonné. Quand un jeune appelé chyprio-turc se retrouve nez-à-nez avec la famille cachée dans un placard, il est soudain obligé de confronter la réalité brutale de la guerre au rôle qu'il y joue.
Un seul mot suffirait : insoutenable ! La tension, la trouille suintent à chaque seconde. Ce qu'il faut faire pour tenter de sauver sa peau ou la vie des siens. Ce que des ordures armées sont capables d'accomplir. Quelques horreurs de la guerre concentrées en quelques minutes.
Gouden Kalf du Meilleur Court Métrage de Fiction 2011
avec : Josh Meyers, Guido Pollemans, Mike Lebanon
Le premier soir d'un gardien de nuit d'une station-service. Personnage naïf et tragi-comique, il veut bien faire mais il ne sait pas trop comment s'y prendre… Une fiction absurde de l'artiste et compositeur Dan Geesin.
Dommage que le réalisateur n'utilise pas davantage le naturel complètement décalé, lunaire et loufoque de son superbe acteur et termine son court sans le terminer...
avec : Vendula Hlásková, Vojtech Vondrácek, Martin Hejný, Ester Povýšilová, Michael Vykus, Marie Ludvíková
Wendy, une jeune fille de 16 ans est contrainte de passer les vacances d’été dans un hôtel abandonné, où sa grand-mère travaille comme concierge. Dans ce village du bout du monde, une bande d’adolescents tue le temps en buvant de l’alcool au fond de la piscine vide de l'hôtel. Wendy y fera l’expérience douce et douloureuse d’un amour d’été.
Mouais. On a bien du mal à s'attacher à cette bande d'ados à peu près tous plus antipathiques les uns que les autres et à leur petite mésaventure estivale. L'interprétation peu convaincante n'arrange rien.