LUNDI 1er OCTOBRE 2012 - J+5 - PAS DE NOUVELLES BONNES NOUVELLES
Je sais, je ne vous ai rien dit du week end, mais il fut bien chargé pour moi et je n'ai même pas eu un instant pour allumer l'ordinateur... J'ai l'impression que je n'ai pas encore pris le "rythme" et que cette première cure sera finie que j'en serai encore à m'agiter en tout sens.
Cela dit, je sais que certaines d'entre vous sont en contact direct avec le Warrior et c'est de toute façon plus rassurant de le contacter directement lui. Car il est beaucoup plus positif que moi. C'est ainsi. Il n'y a que quand je suis à l'hôpital que je ne suis pas triste. Mais bon, passons sur mon cas désespéranté.
Hervé est ravi de vos mails. Il n'a pas vu passer l'après-midi de samedi à y répondre. Je suis d'ailleurs stupéfaite de ces liens qui se sont créés au fil des années grâce à ce blog et que vous continuiez à le "soutenir" par votre présence alors que pas mal d'entre vous ne le connaissent même pas. Les heureuses personnes qui l'ont rencontré en vrai, ont toutes craqué ! C'est comme ça. Même avant qu'il soit malade évidemment. Il a ce quelque chose en plus que les autres n'ont pas. Donc, je voulais vous le dire. C'est important vos petits mots. Je me doute à quel point ce doit être difficile de parler à un "malade" quand c'est aussi grave, mais vous vous en sortez très bien et je trouve ça formidable. D'ici quelques jours, si tout se passe comme c'est prévu... il devrait être beaucoup moins apte à vous répondre.
Je m'aperçois que je ne vous parle plus des taux qui chutent puis remontent au gré des transfusions de plaquettes (hier) et sang (aujourd'hui sans aucun doute). On sait que ça doit se passer et on attend que ça se passe. Hervé vit au jour le jour sans se poser trop de questions. Ce qu'il redoute le plus c'est la "mucite" qui l'avait tant fait souffrir. Il espère que ce n'est pas le fait d'être dans cette chambre pourrie dont il doit sortir pour aller aux toilettes qui lui a filé cette merde. Si j'ai bien compris, l'interne a dit que non, ça n'avait rien à voir.
Pour le reste, je ne sais même plus si je vous ai donné le programme des réjouissances. Et je n'ai pas envie de me relire. Si j'ai bien compris... cette "cure" de chimio a pour objectif de mettre Mouche en rémission. Au bout de quatre semaines, il rentrera à la maison et très rapidement... environ trois semaines après, il devrait entrer à nouveau à l'hôpital mais cette fois dans une belle chambre, grande, blanche et propre à l'Hôpital d'Enfants -c'est comme ça (ce sera cool je pourrai voir des enfants malades, je vais adorer)...- pour y subir la greffe. Deux mois (c'est une moyenne) d'hospitalisation. Puis retour à la maison MAIS retour à l'hôpital DEUX JOURS par semaine pendant... des mois, un an... Moi ça me fait peur. Lui il dit "pas le choix ! Et si ça devait se passer mal autant continuer à rigoler en attendant".
Alors on rigole ! Si si je vous assure !
D'ailleurs il a essayé de faire la tête de "çui ki souffre". Bon je ne vais pas vous dire que la mine est resplendissante, mais le côté "plaignez-moi, je vais écrire un poème", on n'y croit pas :
En fait, il a plutôt tendance à faire comme ça pour faire rigoler la Poupée :
Mon facteur vient de sonner à la porte et voilà ce que je découvre dans une jolie enveloppe jaune fluo fermée à la super glue : UNE SACOCHE couir et tissusse !!!
unisexe, cousue "en pensant fort à" nous ce week end, avec une clé USB "Fuck the world" (les grands esprits...) que je remettrai à Mouche tout à l'heure après qu'elle soit passée à la désinfection, avec de jolies choses dedans, musique, conte musical et même Benoît Poelvoorde, une grande lettre d'amour avec enveloppe "léchée à la langue" et une inscription Camillesque très très belle.
Je suis toute émue. Aux larmes !