HUNGER
de Steve Mc Queen ***
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de Steve Mc Queen ***
Matty compte les mois, les semaines et les jours depuis que son mari l’a quittée pour une jeunette. Elle vit donc seule dans le quartier populaire « Moscow » à Gand, avec ses trois enfants. Elle travaille à la poste, esaie tant bien que mal de résister à ses trois ado ou pré-ados mais a un peu perdu le goût de sourire. Sur le parking du supermarché, elle fait imprudemment une marche arrière et fonce dans le camion de Johnny, un routier au premier abord pas très sympa. Une dispute assez mémorable va s’ensuivre mais finalement Matty et Johnny vont se revoir et tomber amoureux l’un de l’autre. Cet imprévu va faire réagir les enfants et le mari volage, redevenu subitement jaloux.
Une histoire d’amour tout en flamand entre les tours de Bruges et Gand, c’est rare et donc c’est précieux. Ce film est la preuve qu’il n’y a pas que dans les quartiers chics que l’amour peut chambouler les cœurs et les têtes, révolutionner la vie, faire pleurer des rivières, douter, hésiter, fuir, partir, revenir, faire souffrir, redonner goût et sens à la vie et rendre beaux des personnages que l'existence avait un peu fanés.
Juste, sincère, réaliste parfois cru, le scénario alterne les scènes terre à terre d’un quotidien laborieux et routinier pas toujours rose, celles rayonnantes d’un amour qui se cherche et hésite et d’autres follement drôles, notamment lorsque les deux hommes amoureux de la même femme s’affrontent.
Encore un ovni sensible et surprenant !
La vie, l’œuvre et la mort de Jacques Mesrine, déclaré, pour sa plus grande fierté « Ennemi public N° 1 » dans les années 70.
Que resterait-il si cet ennemi n’avait été incarné à l’écran par un autre que Vincent Cassel ? Je ne lis pas dans les marcs de café bien sûr, mais je pense sincèrement qu’il ne resterait pas grand-chose. En effet c’est à un véritable « one man show » d’acteur auquel on assiste ici. Ce n’est pas désagréable et je ne peux que saluer l’omniperformance physique impressionnante de Vincent Cassel, sa voix, son allure, ses éclats de rire tonitruant… Mais pour le reste, oh la la, quelle soupe, quelle bouillie !!!
Si le premier « épisode » m’avait quelque peu intriguée, il n’en est pas du tout de même ici où j’ai assisté à une succession, que dis-je un empilement de scènes sans surprise qui commencent alors que la précédente n’est pas encore terminée et qui ne se concluent jamais. Comme dans l’épisode précédent, les protaganistes apparaissent et disparaissent au gré d’un scénario qui laisse plus de place que jamais aux élipses. On ne sait pas forcément qui est qui, d’où il sort et pourquoi on n’en entend plus parler ! Quelques séquences mouvementées, un braquage par ci, une cavale, une évasion par là et dans l’ensemble un fatras de trucs bruyants qui s’agitent et une musique patapouf pour tenter de nous faire croire que ça remue. Ça dure deux heures et c’est interminable.
La première scène du premier film est reprise ici et étirée à l’infini, et comme on ne doute pas un instant de l’issue (puisqu’on la connaît), qu’on sait où et quand exactement « ça » va se passer, le réalisateur ne réussit même pas à installer l’ombre d’un suspens et d’une tension, si ce n’est dans la bouche des policiers en planque qui disent « merde, putain, y’est passé près d’moi, j’ai chié dans mon froc ! » (oui, les dialogues sont d’une grande finesse !). Donc pendant un bon quart d’heure, on assiste au départ de Mesrine et de sa dernière compagne. Sylvia porte une perruque rouge écarlate frisée, pour passer inaperçue (je suppose), quitte l’appartement en faisant des mines de chat échaudé qui craindrait l’eau froide, se retourne à chaque pas, arrive au coin de la rue, fait signe au Jacquot (la perruque de traviole) pour qu’il la rejoigne. Ils marchent l’un derrière l’autre (pour faire croire qu’ils se connaissent pas) jusqu’à la voiture avec l’air de ceux qui sont pas dans leur assiette voire franchement inquiets. Ils démarrent et font 15 kms en marche arrière à toute berzingue… Puis… Ils retournent à l’appartement chercher leurs valises !!!!
Bon je vous donne un autre exemple de la délicatesse des dialogues. A un moment le gros Mesrine est en embuscade dans la campagne avec son meilleur pote (je ne sais plus lequel vu qu’il change de meilleur pote comme de perruque). Le pote a une paire de jumelles et observe. Tout d’un coup :
- le pote : « oulala, on dirait que ça bouge là ? »
le gros empoigne les jumelles, regarde et dit :
- « montre, fais voir ».
Le pote reprend les jumelles et au bout d’un moment dit :
- « oulala, on dirait que ça bouge là ??? »
Le gros empoigne les jumelles, regarde et dit :
- « montre, fais voir ».
(Gentil lecteur, à ce moment de ta lecture, ne te demande pas si tu vois double ou si la taulière bégaie ou a trop forcé sur la Vodka… la scène t’est relatée dans toute son authenticité).
Sinon, et bien Jean-François Richet nous présente Mesrine comme un brave type, plutôt sympa et franchement rigolo qui passe sa vie à faire des bons mots en riant fort de ses propres blagues. Evidemment il est un peu sensible de la gâchette et a un chouilla tendance à tirer sur tout ce qui remue mais… miracle, il semble ne jamais atteindre sa cîble alors qu’il va s’accuser de 40 meurtres dans son autobiographie et clamera toujours hilare « ah ah ah, c’est quoi le faux du vrai, hein je vous le demande ? » et réciproquement. Comme le réalisateur ne veut pas d’ennui avec la police, il terminera la cavale de son idole par une scène bien longue et bien raffinée où il torture un journaliste de « Minute » qui a osé le critiquer, histoire de nous dire que le gars est un gros con violent. Mais finalement, il préfère ne pas laisser de doute sur la fin de son héros et tranche sans ambiguité en le faisant assassiner sans sommation. Foutue police !
Question interprétation, je suppose que Vincent Cassel peut déjà demander à Monica de lui repasser son smoking pour la cérémonie des Cesar. Le problème c’est que les autres acteurs (sauf Mathieu Amalric) sont écrabouillés par sa prestation. En premier lieu Ludivine Sagnier qui ressemble à une petite souris et se donne un mal de chien pour être sexy mais doit se contenter de tortiller des hanches. Gérard Lanvin est d’un comique irrésistible même si je n’ai pas compris ce que venait faire ici son imitation très réussie d’Eric Cantona. Samuel le Bihan n’est pas bien convaincant. Anne Consigny a l'oeil humide et chuchote comme à son habitude. Même si là, on ne comprend vraiment pas la pertinence de cette interprétation en tant qu'avocate de Mesrine en personne ! Olivier Gourmet ressemble à un nain de jardin (grincheux évidemment) avec son collier de barbe du plus bel effet. Et la scène annoncée comme « la grande scène du 2 » où, en tant que commissaire Froussard ah ah ah, mais non, c’est Broussard avec un B, il va se faire inviter par son ennemi à boire le champagne à 6 heures du mat est complètement ratée. De toute façon Gourmet semble complètement absent et d’ailleurs arrive en retard au canardage de Mesrine. Je le répète, seul Mathieu Amalric résiste face au monstre Cassel mais a quand même un petit air de dire « je suis entouré de tarés sans cerveau ici ! ».
Cette nouvelle catégorie hebdomadaire vous présentera de façon tout à fait subjective évidemment le bilan de ma semaine au cinéma. Vous pouvez même cliquer sur le titre du film pour vous rendre directement sur la note correspondante ! N'est-ce pas merveilleux ?
INCONTOURNABLE*****
INDISPENSABLE***(*)
- J’IRAI DORMIR À HOLLIWOOD d’Antoine de Maximy
SÉDUISANT**
- LES GRANDES PERSONNES D’Anna Novion
INTÉRESSANT MAIS…*(*)
- LES BUREAUX DE DIEU de Claire Simon
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Tous les ans, Albert emmène sa fille de 17 ans, Jeanne qu’il élève seul, visiter un pays européen. Mais comme Albert est aussi bibliothécaire, féru de contes et de légendes, les vacances se transforment toujours en quête d’informations ou comme cette fois d’un trésor viking. La nouvelle destination est en effet une île suédoise. A la suite d’une erreur de planning, la location prévue pour Albert et Jeanne est déjà occupée par deux jeunes femmes. Après une légère hésitation, tout le monde décide de cohabiter.
Voilà un film étrange, un peu doux, un peu drôle, un peu inutile, un peu juste, un peu trop, un peu pas assez qui laisse un bon souvenir mais ne sera pas inoubliable car il s’y passe peu de choses. Juste quelques petites scènes de vacances, les premiers émois amoureux d’une ado, les inquiétudes d’un père un peu à côté de la plaque, deux co-locatrices sages ou farfelues sentimentalement délaissées. Et tout ce monde repart un peu plus serein après cet été un peu différent…
Ce qui rend ce film attachant c’est le casting d’une formidable justesse : Jean-Pierre Darrousin exquis en papa poule intello, douillet et patapouf, Anaïs Demoustier adorable en grande fille sage qui commence à grandir, et Judith Henry formidable et dont on se demande pourquoi les réalisateurs ne se l’arrachent pas. Mais aussi les paysages sublimes et terriblement attirants d’un pays pas très connu par ici.
L’ensemble est très lumineux, très ensoleillé, très tendre mais un peu frisquet (c'est la Suède) et insaisissable.
d’Antoine de Maximy ***
Antoine de Maximy est comme son film et ses deux caméras : un prototype ou plutôt un type unique en fait. Il a parcouru les Etats-Unis seul d’est en ouest avec pour objectif ou plutôt comme prétexte de dormir chez une star hollywoodienne.
Leonard se jette dans le canal glacé un triste jour de novembre. Il se laisse couler puis, lorsqu’il touche le fond donne un vigoureux coup de pied et remonte affolé et frigorifié. De sa démarche lourde, affublé de son inommable parka qui ne le quittera pas... il rentre chez lui penaud comme un enfant qui aurait fait une connerie. Une de plus, car Leonard est un récidiviste de la tentative de suicide. Plus tard on apercevra ses avant-bras couturés et on saura qu’il a fait un séjour en hôpital psychiatrique.
Ainsi va la vie de Leonard, un jour il coule, un jour il flotte ; un jour il veut mourir, un jour il veut vivre ! Mais pourquoi ce grand garçon plus que trentenaire vit-il encore chez ses parents affectueux et protecteurs ? Parce qu’il sort d’une déception amoureuse qui l’a brisé. Sa fiancée a rompu ou a été forcée de rompre pour cause de groupe sanguin incompatible, elle aussi sans doute influencée par des parents envahissants.
Et oui, si le film s’appelle bien « Two lovers », on est à des années lumière de la classique comédie romantique américaine et il aurait tout aussi bien pu porter un autre titre : « L’homme qui pleure » ou « L’homme sans âge ». Cet homme c’est Joaquin Phoenix acteur majuscule, désormais alter ego (et c'est tant mieux) du grand James Gray.
Par où commencer quand chaque scène d’un film est un coup au cœur ou un petit miracle esthétique ? Leonard est photographe à ses heures ce qui justifie sans doute que tout le film très hivernal soit plongé dans une lumière mélancolique et littéralement illuminé de plans d’une beauté renversante. Quand la beauté d’un film se voit trop c’est que peut-être elle est trop ostentatoire. Ce n’est pas le cas ici où tout s’harmonise parfois douloureusement autour de ce cœur parfois en hiver.
Mais revenons-en à l’histoire de Leonard. Pour l’aider à reprendre goût à la vie, ses parents lui présentent la jolie, douce, rassurante et parfaite Sandra qui rêve d’un monde idéal (son film culte est « La mélodie du bonheur »). Elle va l’aimer dès la première rencontre. Pratiquement le même jour Leonard croise sa voisine, Michelle qui vient de s’installer dans l’immeuble. Patatra ! Il n’en faut pas plus pour tout remettre en question et que le cœur de Leonard devenu solitaire se remette à battre à tort et à travers, hésitant entre deux filles toutes deux attirantes mais opposées.
Michelle est magnifique, gaie, drôle, dynamique et Leonard en tombe instantanément amoureux. Mais Michelle est aussi paumée et instable que lui. Elle a une liaison avec un homme marié qui promet sans tenir et avec qui elle ne parvient pas à rompre. Leonard accepte d’être son meilleur ami. Il sera toujours là pour elle, dès qu’elle le « sonnera » quitte à souffrir en silence. Pour une fois, le téléphone portable a un rôle essentiel qui devient un véritable moteur de l’histoire et non pas un prétexte pour la faire avancer. La surexcitation avec laquelle Michelle et Leonard échangent leurs numéros est à la fois délicieuse et ridicule, absolument touchante. On dirait deux pré-ados :
- « tape ton numéro sur mon portable, on s’enverra des SMS !
- oh oui et moi je mettrai une sonnerie rien que pour toi ! ».
C’est grâce à cette sonnerie qui retentira aux moments les plus inopportuns qu’on saura à quel point Leonard n’est jamais vraiment « là » où il devrait être. Sa relation avec Sandra devient peu à peu officielle. Elle est aveuglée par l’amour qu’elle porte à Leonard, qui lui, ment, se cache pour continuer à voir Michelle tantôt euphorique, tantôt désespérée. Il la retrouve parfois sur le toit de l’immeuble où beaucoup de décisions vont se prendre. Mais les scènes magiques où ils se parlent de la fenêtre de leur chambre respective qui donne dans la cour sont d’un romantisme, d’une beauté inouïs, presqu'enfantines aussi et forcément très évocatrices de la distance qui les sépare. A la fois si proches et si lointains ! Elles ne sont évidemment pas sans évoquer deux chefs-d’œuvre « Fenêtre sur cour » et « West Side Story »…
Bien sûr, James Gray conclut son film mais face aux hésitations multiples, aux innombrables tâtonnements de Leonard, j’y ai plutôt vu moi, une histoire sans fin d’une infinie mélancolie sans réel pessimisme mais avec la certitude que tout n’est pas si simple dès lors que le cœur et la raison entrent en action.
On peut dans ce film retrouver avec bonheur Isabella Rossellini, formidable en mère juive sur-protectrice avec son visage de madone qui ne craint pas de montrer l’âge qu’il a et son nom qui résument à eux seuls une partie de l’histoire du cinéma. On apprécie Vinessa Shaw, à la fois douce, discrète, patiente et infaillible face à l’homme qu’elle aime. On découvre (enfin !) Gwyneth Paltrow dans ce rôle où elle est un véritable soleil qui porte parfois la douleur et la détresse avec une belle intensité.
Mais évidemment, l’astre de ce beau « film malade » (expression qui semble prendre tout son sens ici) c’est Joaquin Phoenix capable dans la même scène d’avoir l’air de l’enfant le plus fragile de la terre puis d’un homme qui aurait vécu mille vies portant sur ses épaules toute la tristesse du monde. Il est magnifique. On comprend parfaitement que dès qu’il l’a vu la première fois à l’écran James Gray ait eu envie de filmer son visage qui est un spectacle à lui seul, attirant, fascinant. Son sourire est séduisant, ses larmes sont déchirantes… et lorsqu’il devient le roi du dance-floor dans une breakdance étonnante, il est irrésistible !
Et comme dit Mademoiselle In The Mood : "un Oscar sinon rien" !
Dans les bureaux du planning familial on parle beaucoup de sexe, mais sans joie. On découvre qu’aujourd’hui encore des filles jeunes ou moins jeunes sont bien mal renseignées sur la contraception, que beaucoup de (fausses) idées reçues et toutes faites circulent sur l’avortement, que le poids des traditions pèsent lourd sur les filles, que le dialogue passe bien mal entre les générations dès qu’il s’agit d’évoquer la pilule ou le préservatif…
Suivre le quotidien d’un de ces centres où des conseillères délicates, attentives, discrètes, psychologues, patientes écoutent, rassurent, avertissent sans jamais juger est vraiment très intéressant, parfois surprenant, d’autres fois émouvant.
Mais plusieurs aspects ont « coincé » en ce qui me concerne. J’ai trouvé que le choix de merveilleuses actrices de premier plan pour interpréter les conseillères desservait plutôt le propos et la cause éminemment sociaux et humains qui se jouent entre ces murs, puisque leur présence seule nous rappelle toujours qu’il s’agit bel et bien d’une fiction. Les actrices ne sont pas en cause car elles sont toutes sans exception, Nathalie Baye, Nicole Garcia et Isabelle Carré en tête, capables de toute l’empathie, la compassion, la générosité, l’implication et l’émotion qui conviennent à leur mission.
Par contre, la présence incongrue d’Emmanuel Mouret m’a laissée assez décontenancée…
Par ailleurs je ne me souviens plus être sortie avec un tel mal de crâne d’une séance de cinéma. La faute en revient à :
- l’insupportable musique à la trompinette bouchée qui survient inopinément à intervalles réguliers,
- les plans séquences incessants qui passent d’un personnage à l’autre avec une caméra fixée sur un caméraman monté sur patin à roulettes et sans doute juché sur un trampoline…
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de Sylvie Verheyde ****
Avec Leora Barbara, Karole Rocher, Benjamin Biolay
Stella ou comment devenir grande quand on est une petite fille de 12 ans entourée d’adultes paumés qui vous regardent sans vous voir ?
La vie, la gloire et la mort de la célèbre « Bande à Baader » qui terrorira l’Allemagne de l’Ouest dans les années 70 en multipliant les attentats sanglants.
Au départ la cause semble juste voire légitime : lutter contre l’impérialisme américain, refuser la guerre au Vietnam. Mais la façon qu’ont ces adeptes de l’extrême gauche ou ces intellectuels de défendre leurs idées devient rapidement tellement de plus en plus violente et incohérente qu’au final tous les membres du groupe ne peuvent apparaître que comme des fous sanguinaires qui ne peuvent s’exprimer qu’en faisant couler le sang.
Le film semble relater les faits sans juger, ce qui est admirable quand on essaie parfois de nous présenter des tueurs comme des héros. En ce qui me concerne, à aucun moment je n’ai cru que ces gens luttaient pour une cause. Tout n’est pour eux qu’un prétexte pour faire exploser leurs bombes et faire des victimes. Et bien qu’ils se défendent de ne jamais vouloir tuer d’innocents, rien ne les empêche de déposer des explosifs dans des bureaux pendant les heures de travail, de vider leur chargeur sur des cadavres. Des tarés sauvages, dangereux et enragés voilà tout. Ils vont jusqu’à aller prendre des « cours de terrorisme » de terrain à Bagdad, en Jordanie avec de « vrais » terroristes pour rendre ce qu’il nomme leur guérilla urbaine encore plus « organisée ». Ils sont prêts à fricoter avec n’importe quelle organisation pourvu que ça les rende encore plus efficaces.
Lorsque tous les survivants seront arrêtés et incarcérés, une seconde puis une troisième génération de cette « Fraction Armée Rouge » naîtra et poursuivra les attentats tandis que Baader et sa bande tenteront de mettre au point leur système de défense dans un procès fleuve captivant. Les méthodes de barbares employées dans les prisons et notamment dans les quartiers haute sécurité laissent encore une fois sans voix, anéanti, accablé…
Tout cela est passionnant, formidablement bien conté, musclé, énergique et sans un temps de répit. Et les formidables acteurs sont tous, sans exception, au diapason de cette « histoire de fous pleine de bruit et de fureur »…