Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur la Route du Cinéma - Page 514

  • Ratatouille de Brad Bird *

    Rémy est un rat pas comme les autres. S’il partage la vie de sa communauté, s’il aime ses amis et sa famille, Rémy a un don exceptionnel qui le met hors normes : le goût des odeurs et des saveurs. Par ailleurs il sait lire (niveau CM2) et a des rêves plus grands que sa condition. Par un concours de circonstances et quelques péripéties, il va se trouver plonger dans les cuisines du grand restau parisien d’Auguste Gusteau et réaliser son ambition : devenir cuisinier !!!

    Je sais que je vais faire tache dans le concert unanime de louanges dithyrambiques mais je n’irai pas par quatre chemins, ce film est une grande, big, Mickey maousse déception et le pire du pire m’est arrivé dans une salle obscure : l’ennui.

    Je vais néanmoins commencer par quelques points positifs :

    • mon personnage préféré est celui de Colette (Colette… y’a-t-il encore des Colette parmi nous ?), une fille dans un monde de mecs, qui a un métier d’hommes, roule en moto et a un cœur de midinette.
    • La scène où elle explique à son ami le curriculum vite fait de tous les employés du restaurant est digne de Scorcese.
    • Paris est magnifique (et réaliste) comme il se doit avec de jolis quais tout propres et une Eiffel Tower qui clignote… sauf qu’il faudrait qu’enfin un Américain se décide à venir visiter la capitale : des DS, depuis le Général de Gaulle on n’en voit plus en ville !!!

    MAIS :

    • l’interminaaaaaaaaaaaaaaable scène d’ouverture n'en finit pas de s'exposer et s’achève sur une mamie décérébrée qui tire au fusil sur un rat à l’intérieur de sa maison…
    • Dès l’arrivée de Rémy en cuisine : la même scène se répète à l’infini sans rien apporter de nouveau. Il suffit de balancer épices et aromates dans des gamelles pour que tout le monde s’exclame : « hmmmmmmmmmm c’est bon ! ».
    • Les méchants ne sont pas vraiment méchants et les gentils pas vraiment gentils.
    • L’intrigue en recherche de paternité est survolée et sans beaucoup d’intérêt.
    • Je me suis surprise à dire à mon voisin de gauche : « va falloir penser à conclure là !!! ».
    • Mais le pire de tout est que le chef ne nous transmet pas la recette de sa fameuse ratatouille qui fait saliver tout le monde…

    Et puis, décidément (même s’il y a une morale hygiéniste…) non, des centaines de rats dans une cuisine, même avec un joli nez rose : NON et NON !

    P.S. : par contre, soyez à l'heure, juste avant le film, Pixar nous fait cadeau d'un court métrage d'animation, hilarant et tout simplement G.E.N.I.A.L. !

     

  • Smokin' Aces (Mise à prix) de Joe Carnahan ***

    Mi$e à prix - Ryan Reynolds et Ray Liotta

    Las Vegas. Buddy « Aces » Israel est un ‘illusionniste’-star pas net et antipathique qui fricote avec la Mafia. Israel se transforme en « balance » et promet de donner des preuves à la justice contre Primo Sparazza, le Parrain. Sans en connaître les véritables raisons (tarabiscotées vous verrez…), des agents du FBI sont chargés de protéger Israel. Ça ne plaît pas du tout à la Mafia qui propose 1 million de dollars pour le supprimer. Une bonne dizaine de tueurs et euses à gages, plus barrés, barbares et tarés les uns que les autres se lancent à la poursuite de l’homme à abattre qui se planque dans une suite d’un grand hôtel de Las Vegas.

    Ça démarre au quart de tour et ça déménage à tous les étages pendant deux heures. Evidemment on a déjà vu ça, et mieux chez Tarantino mais le parti pris de dingo-loufoquerie me met en joie. Ça discute ferme et très sérieusement avant de sortir les flingues les plus improbables jamais vus ; ça canarde dans tous les sens ; ça se prend très au sérieux ; ça balance des répliques qui tuent… Joe Carnahan (vous avez vu « Narco » ???) s’est entouré d’un casting en béton armé… Un aperçu ? Ray Liotta (excellent), Ben Affleck (décidément très bon quand il ne joue pas les beaux gosses), Ryan (encore un Ryan ???) Reynolds (à suivre de très, très près)… et plein d’autres dont on connaît les têtes et pas les noms… et puis, et puis Andy Garcia (djizeuce ses yeux !!!) plus que parfait en patron de la CIA impassible, implacable avec un costume de « parrain » très seyant… Le réalisateur très sadique n’hésite pas à dégommer une partie de ce beau monde. Je ne vous dis pas qui.

    C’est joyeux, débile, cruel, festif, totalement foutraque, drôle, drôle, drôle… En un mot : estival !

  • Cartouches Gauloises de Mehdi Charef ***

    Cartouches gauloisesCartouches gauloises

    Printemps 1962 en Algérie… juste avant l’été où Ali ira à « son indépendance ». En attendant il regarde sa vie et son monde changer. Son copain Nico et lui se partagent l’Algérie métaphoriquement dans la cabane qu’ils construisent. L’un et l’autre aiment ce pays où ils ont grandi, et à leur copain David qui quitte l’Algérie, ils disent : « vas-y pas David… En France il fait froid et les gens sont tristes ».

    Avant toute chose et sans hésitation : ce film est magnifique, à vivre et à regarder !

    Lors de la rencontre (très intéressante) avec Mehdi Charef à l’issue du film, le réalisateur nous a parlé, sans pathos et sans trémolo dans la voix, des blessures de son enfance. Il a refusé d’entrer dans le « petit jeu » d’un spectateur qui lui demandait « vous ne trouvez pas que vous avez humanisé les français ? ». On lui a volé son enfance une fois, ça suffit ! En effet, à l’époque, les adultes parlaient entre eux, pleuraient leurs morts ou leurs disparus, devant les enfants qui voyaient des horreurs alors que les parents pensaient qu’ils vivaient tout cela comme un grand jeu, une guéguerre à hauteur de mouflets. Pas de psychanalyse ou de psychologie ou de François Dolto pour protéger les enfants à l’époque… et pourtant aujourd’hui encore, les cauchemars sont toujours présents ! En cela, Ali, le petit garçon est un témoin idéal de cet épisode grandement autobiographique. Il traverse le film comme un témoin parfois abasourdi, égaré mais souvent, pour sa survie, très lucide. Et si Mehdi Charel nous dit aujourd’hui : « les soldats français ont fait des conneries là-bas et ils ne savaient pas toujours très bien pourquoi ils étaient là », il n’en fait ni des bourreaux, ni des anges et n’est pas plus tendre avec les massacres ou exécutions qui ont suivi la déclaration d’indépendance.

    « Cartouches gauloises » n’est un film historique : « je ne saurai pas faire ça » insiste Mehdi Charef… c’est un film sur l’enfance, une enfance confisquée une fois encore par la folie des hommes.

    « Quand j’ai commencé à écrire le film, j’ai retrouvé les cicatrices et les douleurs de mon enfance. J’ai aussi retrouvé le malaise de fouiller dans ma mémoire lorsque je suis revenu à Tlemcen en repérage… Pendant le tournage, non seulement je revivais ce que j’avais vécu très fortement, très douloureusement, mais j’étais là à le recréer, avec des acteurs et des techniciens. Et je l’avais voulu. « Cartouches Gauloises » c’est aussi tout ce chemin là ».

    b6e0b27e5bd2a89d7a88e15f4b2cdc73.jpg
  • MICHELANGELO ANTONIONI

    29.09.1912 – 30.07.2007

    « Fare un film per me è vivere » (Faire un film pour moi c'est vivre).

    Impossible de mieux évoquer l’œuvre qu’avec les propres mots d'Antonioni donc. Et effectivement il a filmé jusqu’à la limite puisque même après un accident cérébral qui lui provoque une paralysie partielle et une quasi impossibilité de parler, c’est aidé de son ami Wim Wenders qu’il réalisera « Par delà les nuages » en 1995. Deux fois primé à Cannes, sa filmographie est parcouru de films essentiels, dont son chef d’œuvre, le très psychédélique, branché et troublant « Blow up » (Palme d’Or 1967).

  • Tel père, telle fille d’Olivier de Plas **

    Tel père, telle fille - Daisy Broom et Vincent Elbaz
    Tel père, telle fille - Vincent Elbaz et Daisy Broom

    Dans les années 90, Bruno était chanteur d’un groupe de rock à « grosses guitares » et à paroles subversives (anti-social bla bla bla…) à peine audibles hurlées dans un micro devant des foules en transe. 15 ans plus tard, séparé de son groupe, Bruno est toujours un « adulescent » qui rejette la société mais il est devenu un véritable parasite, squattant chez ses ami(e)s, vivant à leurs crochets, avec (évidemment) des rêves d’écriture… Une ex surgit du passé et annonce à Bruno qu’ils ont eu un enfant dont elle a aujourd’hui (face à la crise d’adolescence) bien du mal à s’occuper. Comment un prétendu adulte pas sorti de l’enfance peut-il prendre en charge une petite fille de 13 ans ?

    Bonne surprise que cette entreprise de démolition de l’immaturité des garçons trentenaires qui doivent faire face à leurs responsabilités (et y prendre goût ?). Les filles du film sont épatantes : Léa Drucker en maman seule et dépressive, Elodie Bouchez en meilleure amie fidèle et gamine et la petite Daisy Broom, tornade effrontée et attachante (depuis la famille Birkin-Gainsbourg-Doillon… on n’a pas vu mieux). Quant aux dialogues ils sont percutants et souvent très drôles. Mais la grande surprise vient de Vincent Elbaz qui excelle comme jamais et nous offre un plan séducteur/loser vraiment réjouissant et nous fait découvrir la technique du "café basket"... Il est un mix curieux entre Johnny Depp (version titubante du pirate) et Patrick Dewaere. Drôle et impressionnant.

  • MICHEL SERRAULT

    14 janvier 1928 – 29 juillet 2007
     

     

    « Je n’ai plus peur de la mort depuis que j’ai appris que je ne serai pas le premier à passer par là » a-t-il affirmé.

     Que dire d’un monument du cinéma, un pilier du théâtre français, à la tête d’une interminable filmographie de 135 films et de trois César ? Comment évoquer en quelques mots cet ancien séminariste qui se rêvait clown ? En rappelant qu’il a pu être extravagant et inquiétant ! Que derrière le pitre provocateur se cachait évidemment, comme souvent, une immense pudeur ! Qu’il est entré au cinéma par le comique dans les années 50 après avoir fait les belles heures du café théâtre avec son ami et complice, le délicieux Jean Poiret ! Qu’il s’est fait « remarquer » par le grand public en 1972 dans « Le viager » de Pierre Tchiernia ! Mais c’est finalement en nous apprenant à beurrer une biscotte « comme un homme » qu’il s’est révélé comme un acteur démesuré de tout premier plan. Et pourtant, il serait malvenu de résumer plus de 50 ans de cette prodigieuse carrière en n’évoquant que ce rôle de Zaza ! Il disait qu’entre lui et le public s’était instaurée une sorte de « conversation » qui ne s’est jamais interrompue et depuis quelques années il interprétait avec bonheur les papys bougons au grand cœur. C’est donc une nouvelle fois de façon tout à fait subjective que je vous dirai qu’en apprenant ce matin la mort de Michel Serrault, me sont instantanément venus en mémoire trois films dans lesquels il m'a fascinée :

    •  « Garde à vue » de Claude Miller en 1981 : son face à face psychologique avec Lino Ventura porté par des dialogues captivants d’Audiard et une interprétation ensorcelante est un sommet du cinéma français.
      Garde à vue - Lino Ventura et Michel Serrault
    • « Mortelle randonnée » de Claude Miller en 1983 : où dans le rôle de « L’œil » il donne la réplique à Isabelle Adjani. Il est un détective privé qui suit cette meurtrière en qui il croit reconnaître sa fille disparue. Je n’oublierai JAMAIS sa voix : Adjani, traquée lui demande derrière une porte : « t’es toujours là mon vieux ? », il répond « Oui, je suis toujours là !’ ». Je sais, c'est rien mais en l'évoquant, je frissonne encore !
    • Et enfin et surtout « Nelly et Monsieur Arnaud » où face à Emmanuelle Béart fragile, troublante et troublée, il joue (à 67 ans) sa vie sur un dernier amour. Dernière réalisation de Claude Sautet, ce film est un joyau, une merveille, un vertige.
    Nelly et Monsieur Arnaud - Michel Serrault et Emmanuelle Béart

  • Ingmar Bergman

     

    Ingmar Bergman au travail

    14 juillet 1918 – 30 juillet 2007

    « Tout ce qui m'a jamais intéressé, c'est d'accomplir un vrai bon travail d'artisan."

    Son cinéma difficile, exigeant et envoûtant a été ponctué de chefs d’œuvres (« Le septième Sceau », « Cris et chuchotements », « La flûte enchantée », « Sonate d’automne »...). C’est surtout le thème du couple et ses mystères qui l’ont inspiré jusqu’à son tout dernier lucide et lumineux « Saraband » en 2004.

  • Les fantômes de Goya de Milos Forman **(*)

     

    1792 en Espagne, troublée par les œuvres de Francisco Goya qui mettent en scène des mœurs très libérées, l’Eglise décide de reprendre la nauséeuse Inquisition avec à leur tête l’impitoyable Frère Lorenzo, chargé de traquer tout ce qui n’est pas catholique à ses yeux ! Accusée à tort d’hérésie, la jeune Inès, jeune fille sage et muse du peintre, est torturée (scène assez insoutenable), violée et emprisonnée à vie… Sa famille et Goya mettent tout en œuvre pour tenter de la sortir de prison.

    Oscillant constamment entre fresque historique, biographie du peintre, dénonciation de l'Inquisition et mélo familial, Forman multiplie à l’infini les pistes et les rebondissements conduisant le spectateur de surprise en surprise. Comme c’est magnifiquement filmé et interprété, l’intérêt n’est jamais défaillant mais au final on ne sait plus très bien quel film on a vu. Le scénario est chaotique, la réalisation impeccable mais il y a un moment inoubliable dans ce film : la scène où le père et la famille d’Inès lors d’un repas très guindé où tout le monde rit jaune, séquestrent puis torturent le Frère Lorenzo pour lui faire avouer qu’il est un singe, prouvant ainsi que soumis à la torture, n’importe qui avoue n’importe quoi et que Dieu n’intervient à aucun moment pour faire supporter la souffrance.

    Le plus gênant est qu’au fin fond de l’Espagne tout le monde parle un anglais irréprochable mais le plus extraordinaire est l’interprétation sans faille car Milos Forman s’est entouré d’un casting en grande forme. Stellan Skarsgard, géant charismatique, doux et obstiné, Javier Forman autre géant fascinant, cruel, fourbe et opportuniste, et surtout Natalie Portman toujours meilleure de film en film à qui est confié un (double) rôle difficile à transformation, qu’elle porte avec beaucoup d’intensité.

  • Harry : antidépresseur !

    "Sur le divan" par Samuel Lepastier, psychiatre et psychanaliste

    Harry, enfant du placard

    Harry est l’archétype de l’orphelin maltraité, abandonné, qui vit chez ses parents adoptifs dans le placard à balais sous l’escalier. Mais ce petit garçon martyre est doté d’un destin extraordinaire. Les personnes incomprises et mal aimées peuvent potentiellement vivre des choses fabuleuses. Cette perspective jouissive et fédératrice séduit les enfants comme les adolescents du monde entier.

    Harry et son balai

     

    Le balai n’est pas l’instrument du sorcier mais celui de la sorcière, personnage très sexué. C’est un objet phallique qui symbolise le grand pénis. Harry va utiliser ce balai au moment de sa puberté : il découvre alors les transformations de son corps, et cet objet représente, en terme analytique, ses premières érections. Dans le livre, le balai saute d’ailleurs dans la main gauche d’Harry lorsque ce dernier parle…

    Harry fédérateur ou menteur

     Avec ses lunettes cerclées et sa cicatrice sur le front qui prouve ses souffrances passées, Harry a un visage d’adulte. Cette marque est essentielle : elle le distingue des autres enfants car sa peau porte les traces d’une stigmatisation… Harry est l’élu sur lequel les enfants transfèrent volontiers leurs aspirations intérieures.

    Harry a peur

    Harry n’est jamais en sécurité. Que ce soit dans sa famille d’accueil, avec ses camarades ou à l’école de Poudlard, il est constamment menacé et agressé. Les épreuves qu’il traverse sont autant d’aventures initiatiques dont il sort à chaque fois grandi. Mais il affronte des ennemis en permanence. Dans un temps où l’insécurité morale et économique touche le plus grand nombre, ce processus d’identification ne peut que fonctionner à plein régime.

    Harry et sa maman…

    Voldemort, l’ennemi juré d’Harry apparaît dès le premier chapitre du premier tome. C’est celui « dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom » sous peine d’éveiller la terreur collective. Voldemort était autrefois plus puissant. Il renvoie donc l’image de ce que les lacaniens appellent « la mère archaïque », la mère terrifiante qui règne à la période où le bambin dépend complètement d’elle. Chaque arrivée de Voldemort est d’ailleurs annoncée par des araignées, créatures paralysantes et castratrices qui symbolisent une féminité dévorante et dangereuse. Voldemort s’affirme donc comme un symbole profondément maternel et non comme l’incarnation d’un père absent.

    Harry et sa tristesse

     

    Harry porte en lui la tristesse de quelqu’un qui a été privé de son enfance. Le monde dans lequel il vit est celui de la dépression et il est lui-même un enfant très déprimé surtout dans le premier tome de ses aventures. Mais dès qu’il intègre l’école des sorciers à Poudlard, il sort de sa détresse pour atteindre la toute-puissance Il s’extrait du placard sous l’escalier pour enfourcher son balai et s’envoler dans les airs avec une liberté et une virilité retrouvées. Il incarne alors le rêve de tous les dépressifs. Harry Potter est le héros de la dépression.

     

  • Transformers de Michaël Bay **

     

    Transformers - Megan Fox et Shia LaBeouf

    Des machins en ferraille ont perdu un bidule cubique sur la terre il y a des milliers d’années. Le truc pourrait permettre aux méchants robots extraterrestres (les Decepti-cons) de détruire la terre, l’univers et tout le toutim. Sauf que les gentils (les Autobots) vont les en empêcher aidés par un jeune terrien Sam, dont l’arrière arrière pépé a (le con) réactivé par mégarde le bazar. Comme Sam a des vrais problèmes d’ado (américain) : S’OFFRIR UNE VOITURE et comme de ce côté de l’Atlantique on semble vénérer sa bagnole autant que son chihuahua, ça tombe bien… Sam va s’offrir (à son insu) LA caisse d’un autre monde !

    Exceptée la devise de la famille de Sam « sans sacrifice, point de victoire » ou « aimez votre voiture comme vous-même »… il ne me semble pas avoir vu flotter de drapeau américain ni recevoir de leçon de morale sur le bien le mal la vie l’amour les vaches. Evidemment les gentils robots sont colorés, les méchants tout noirs mais le président ricain est un con (à une hôtesse d’Air Force One il lance : « vas-y poupée fais péter un roulé au chocolat »), il y a donc du réalisme dans l’entreprise ! Evidemment Michaël tente l’esthétique : hélicoptères qui font tacatacata devant le soleil couchant (je vous jure, manquait que la Chevauchée des Vaches qui rient), marines sur-courageux qui combattent au ralenti en prononçant des phrases définitives « ouah mais qu’est-ce que c’est que ce machin ??? » ou « yo man, t’es un soldat ! »… Michaël Bay bourrine avec sa caméra tronçonneuse et pousse le son au maximum avec une musique qui altère les cellules… MAIS… il y a un, et même plusieurs MAIS.

    Je ne me souviens pas avoir autant ri, je ne me souviens pas avoir jamais ri à un film de Michaël Bay qui s’est toujours beaucoup pris au sérieux. Ici, il s’amuse comme un petit foufou et du coup, nous aussi, on s’amuse. Il casse ses jouets dans un joyeux vacarme sans oublier de faire exister quelques personnages et notamment le fameux Sam (Shia LaBeouf.. je n’ose même pas imaginer comment ça se prononce), espèce de tornade pubère, sosie définitif d’Olivier Besancenot (c’est troublant, je vous assure) à l’humour dévastateur, très Marx Brothers. Il se démène, se déchaîne, fait des gaffes et sauve le monde avec un second degré réjouissant. Il n’est jamais ridicule, donneur de leçon ou bêtement intrépide. Il est époustouflant et m’a fait mourir de rire. Et c’est vrai que dès qu’il quitte l’écran, il manque ! Il est aidé dans son entreprise par Mikaëla (Megan Fox, sosie de Jennifer Connely, je n’y suis pour rien !) qui est beaucoup moins bien servie que lui question dialogue, mais elle fait beaucoup plus et mieux que jouer les jolies potiches godiches.

    Deux jeunes à suivre de très très près !

    Par ailleurs, il y a John Turturro… et là… que dire ? J’espère qu’un jour cet acteur (aux dessous très improbables…) aura un boulevard à son nom à Hollywood !

    Transformers - Megan Fox et Shia LaBeouf