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Sur la Route du Cinéma - Page 537

  • Jean-Pierre Améris On Tour !


    Vous voulez voir un beau film, cliquez ici si vous avez oublié tout le bien que je pense de « Je m’appelle Elisabeth » ?


    Jean-Pierre Améris sera peut-être dans votre ville dans les jours prochains.

    Allez le rencontrer à l’issue de la projection pour parler non seulement de son film mais aussi du cinéma et de tous les métiers du cinéma en général.
    Rencontrer un réalisateur cinéphile, passionné par son métier n’est pas fréquent et je vous garantis un moment plein de ferveur vraiment enthousiasmant.
    Vous pouvez emmener vos enfants car ils adoreront cette histoire d’une petite fille de 10 ans.

    • le 8 à Charlieu (Loire),
    • le 9 à Roanne (Loire),
    • le 11 à Aubenas (Ardèche),
    • le 12 à Frontignan la Peyrade (Héraut), l
    • le 13 à Clermont l’Hérault (Héraut),
    • le 14 à Mâcon (Saône et Loire),
    • et du 18 au 20 en Bretagne, à Guingamp (Côtes d’Armor), Callac, Guéméné et Cancale (Ile et Vilaine).

  • La nativité de Catherine Hardwicke **

    Marie, toute jeune fille, vit dans le petit village de Nazareth avec ses parents. Les conditions de vie n’étant pas idéales, ses parents la promettent à Joseph en mariage pour qu’il subvienne à son tour à ses besoins. Un jour un ange, Gabriel, vient annoncer à Marie qu’elle va porter un enfant chargé de porter les péchés de l’humanité. Autant dire qu’il ne connaîtra jamais le chômage.

    Le premier film-crèche est arrivé et je dois dire que c’est une splendeur visuelle tant la reconstitution semble appliquée. Evidemment cela ressemble à une leçon de catéchisme mais c’est bien écrit, bien récité et c’est plutôt rare que nous soit montrée la vie des parents de Jésus avant qu’il n’arrive. Entre la foi inébranlable de Marie, son attachement progressif à son mari, les doutes, la bonté de Joseph, il ne manque rien : l’âne, le bœuf, Gaspard, Melchior et Balthazar. C’est beau je vous dis !

    La suite, on la connaît… les enfants : c’est bien du souci… surtout celui-là, les ennuis peuvent commencer.

     

  • Madame Irma de Didier Bourdon *

    Cadre d’une grande multinationale très imbu de sa petite personne et de son petit pouvoir, Francis se fait virer comme un malpropre du jour au lendemain. Comme il a toujours mené grand train et s’est assigné comme mission d’entretenir sa oisive et très jeune femme (qui devient responsable de galerie d’art comme par enchantement…), il cache cette déconvenue à son entourage. Il peine à retrouver du travail car il affiche 45 ans au compteur et donc, TROP d’ancienneté ! Son meilleur ami Ludo, seul dans la confidence l’aidera à contrecoeur à devenir la voyante « Madame Irma » pour subvenir aux besoins de la famille.

    Si (comme moi) vous avez aimé « Les Inconnus » vous pouvez aimer ce film qui est un peu une succession des sketches souvent drôles, même si c’est beaucoup moins corrosif que certains sketches d’antan ou même que « Trois frères ». En sortant de la projection vous entendrez immanquablement cette remarque (très drôle) : « Moi, j’y crois pas à tout ça, mais je connais une voyante vraiment très très forte qui m’a dit que !!! ». J’adore !

    Certains sujets sont effleurés et même s’ils n’engagent pas une profonde réflexion… y penser c’est déjà pas mal. En vrac :

    -          le chômage des cadres de plus de 45 ans,

    -          le charlatanisme des voyants qui exploitent la détresse humaine,

    -          le besoin à la fois pathétique et touchant des gens de parler, de se confier, d’être écouté,

    -          la bonne conscience des petits bourgeois à faire des colis pour Emaüs…

    Mais en même temps, c’est surtout un divertissement où l’on rit bien à certaines répliques ou situations qui font mouche.

  • Je pense à vous de Pascal Bonitzer°°

     

    Hermann vit avec Diane. Il est éditeur et va publier le livre de Worms qui a jadis été l’amant de Diane. Diane fait la gueule (normal c’est Géraldine Pailhas… désolée de dire ça, mais quand sortira t’elle enfin de ses rôles de femme trompée ou infidèle, de biche effarouchée aux grands yeux étonnés ???). Puis ressurgit Anne, une ex d’Hermann qui n’a pas réglé la rupture et vit avec Antoine qui va coucher avec Diane et là c’est Hermann qui va faire la gueule.

    Même dans « Au théâtre ce soir » je n’avais jamais vu autant d’amants dans le placard ? Mais au moins c’était drôle. Ici, ce n’est ni drôle ni dramatique, c’est consternant, branchouille, snob ! Ce film parle de mensonge, de trahison, de doutes, de jalousie. Les personnages sont vains, creux. Ils s’ennuient et il plane au-dessus d'eux une profonde vacuité. Surprise de taille néanmoins, les tourtereaux resteront finalement ensemble tout en s’avouant mutuellement qu’ils se font horreur : pouah !

    Une bonne nouvelle pourtant, Edouard Baer semble pouvoir se sortir de ses rôles d’adulescent trentenaire immature et irresponsable, capable d’aimer et de protéger une femme, d’avoir une grande fille de 17 ans. Bonne nouvelle non ?

    Pourquoi ça s’appelle « Je pense à vous » ??? Pourquoi Géraldine Pailhas dit 5 fois : "J'ai envie de faire pipi" ? C'est sûrement psychanalytique et donc j’en sais rien du tout.

    P.S. : tous ces gens ont un portable aux sonneries d'ascenseur, et ils s'en servent !!! La nouvelle génération de film à portables a trouvé son chef de file !!!

  • Mauvaise foi de Roschdy Zem **

     

    Clara et Ismaël s’aiment. Ils vont vivre ensemble, ils vont avoir un bébé, ils ont un beau métier (lui : prof de piano au conservatoire, elle : psychomotricienne… dans un film étasunien, ils seraient architectes ou avocats), ils sont heureux, ils sont beaux (elle c’est Cécile de France, lui c’est Roschdy Zem). Cette comédie sentimentale aurait pu être un drame (Clara est juive, Ismaël est musulman), mais Roschdy est un optimiste qui a « foi » en la nature humaine.

    C’est à l’arrivée future du bébé que les problèmes se révèlent. Chacun doit présenter l’autre à ses parents et le poids des traditions remonte brusquement à la surface. Clara accroche une mezouza à la porte, Ismaël décrète que le fils qui naîtra (ce sera un fils) portera le prénom de son père, qui n’a pas un prénom facile : Abdelkrim… Les parents des tourtereaux, franchement décontenancés voire hostiles devant cette «union sacrée » déclarent qu’un enfant qui naîtra juif/arabe n’aura pas la vie facile !!! Comme les télés sont souvent allumées dans ce film, on sait qu’il se passe quelque chose actuellement du côté d’Israël et de la Palestine.

    On rit beaucoup dans cette histoire car c’est bien écrit et franchement attachant et si on ne tremble pas vraiment pour l’avenir des amoureux, on peut dégager l’esquisse d’une réflexion ce qui est rare dans une comédie sentimentale. On sent toute la générosité, la sincérité du projet et aussi quels sont les thèmes qui tiennent à cœur Roschdy Zen mais pour ce premier film (réussi) il a préféré dire que c’est l’amour qui triomphera de la balourdise humaine.

    Cécile et Roschdy forment un beau couple convaincant. Pascal Elbé et Antoine Chapey sont les amis fidèles et irrésistibles. Jean-Pierre Cassel (craquant), Martine Chevalier et Naïma Elmcherqui sont des parents évidents et Leïla Bekhti est une petite sœur battante et énergique.

    Allez-y ! Pour eux, pour cette jolie histoire bien racontée et parce qu’il faut montrer à Roschdy Zem qu’on attend un deuxième film.

  • L’enfant sauvage de François Truffaut (1970)***


    Bénéficiant d’une séance pour des scolaires j’ai pu revoir ce bijou en salle, et je confirme que rien ne remplacera jamais le grand écran.

    Un « enfant sauvage » capturé dans une forêt de l’Aveyron en 1798 est amené au parisien Docteur Itard qui s’emploie à éveiller ses capacités intellectuelles. Très rapidement l’enfant, Victor, sera capable de respecter quelques règles de vie sociale mais aussi et surtout, il deviendra parfaitement inadapté aussi bien à cette vie qu’à la vie sauvage. Il trouvera un semblant d’équilibre près des fenêtres qui marquent la transition entre l’enfermement et le dehors et lui permettent de contempler, de sa prison dorée, cette nature qui l’a maintenu en vie.

    Le film est magnifique, réalisé dans un noir et blanc soigné et François Truffaut est parfait dans le rôle du professeur, un peu rigide et pourtant fréquemment bouleversé par les progrès phénoménaux de son protégé. La scène où, pour lui faire prendre conscience du bien et du mal, le professeur inflige une punition non méritée à son élève est poignante.

    Quant au jeune Victor, il est interprété par Jean-Pierre Cargol qui est réellement impressionnant.

    «Nous avons imaginé que le Docteur Itard, au lieu d’écrire ces rapports, avait tenu son journal quotidien, ce qui donne au récit l’allure d’une chronique et préserve le style de l’auteur, à la fois scientifique, philosophique, moraliste, humaniste, tour à tour lyrique ou familier.» François Truffaut.

    Quand l'homme sauvage s'élève au rang d'homme social : voici la scène "abominable" :