Le serpent d’Eric Barbier **
Vincent et Hélène vont divorcer et s’envoient des vacheries et autres noms d’oiseaux par l’intermédiaire de leurs avocats respectifs. Vincent doit se battre, prouver qu’il est un bon père, pour qu’Hélène ne retourne pas s’installer en Allemagne, son pays d’origine, avec leurs deux enfants. C’est ce moment précis dont profite Joseph pour réapparaître dans la vie de Vincent alors qu’ils ne s’étaient pas vus depuis le collège. Joseph orchestre une manipulation infernale et virtuose dans laquelle Vincent sera accusé de viol, de meurtre et se retrouvera bien seul pour tenter de convaincre de son innocence.
Thriller à l’américaine, ce « Serpent » est la version encore plus tordue d’« Harry, un ami qui vous veut du bien» et même s'il n’est pas absolument inédit (la cinéphile en a tant vu de scénarios tortueux !) la tension, l’intérêt et les revirements sont suffisamment maîtrisés pour mettre honorablement les nerfs à vif jusqu’au dénouement. Par ailleurs, en victime d’abord hébétée, Yvan Attal est parfait dans le rôle de l’homme ordinaire mis dans une situation extraordinaire. Quant à Clovis Cornillac, l’acteur à transformations du cinéma français, il se délecte de son rôle de psychopathe. Notons également Pierre Richard dans le premier rôle inattendu de sa belle carrière.
De toute façon, découvrir (au cinéma) ce qui se passe dans un cerveau malade est toujours délectable.
Cela dit, si au collège vous avez fait des blagues vaseuses à un petit copain souffre-douleurs, méfiez-vous !