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Sur la Route du Cinéma - Page 562

  • DOWN IN THE VALLEY – David Jacobson ***

    Voilà un nouveau poor lonesome cow-boy qui pointe le stetson depuis son sud Dakota natal.
    Malgré les moqueries dont il fait l'objet dans une autre partie de l'Amérique péquenaude, un sourire et une douceur angéliques ne quittent pas son visage.
    Tobe, ado désoeuvrée, tombe amoureuse de ce beau jeune homme doux et mystérieux.
    Le film semble commencer comme n'importe quelle bluette sentimentale mais ce qui fait la différence ce sont les deux tourtereaux définitivement éblouis l'un par l'autre comme on le voit peu au cinéma.
    C'est difficile de dire dans quels détails infimes on sent rapidement que le cow-boy, doux et ténébreux, n'est pas de ceux qu'il faut contrarier. Et contrarié, il va l'être. Sans jamais vraiment renoncer à son calme qui fait ce mélange de séduction et d'inquiétude qu'il dégage, Edward Norton (plus que parfait) va révéler toutes les nuances de son personnage socio et psychopathe...
    Le film est lent et beau avec quelques accès de violence parfois inattendus. Certaines scènes sont belles car surprenantes et osées car déconcertantes : le tournage d'un western dans le film, un duel "à l'ancienne" par exemple.
    La musique pleure idéalement ses accords country et les acteurs sont irréprochables : en tête l'impeccable Edward Norton, talonné par l'excellent David Morse et la dernière merveille de la famille Culkin, le toujours très triste et très émouvant Rory.

  • UN PRINTEMPS A PARIS – Jacques Bral **

    Voilà un film d'un genre que les moins de 20 ans (voire plus...) ne peuvent pas connaître. Voilà un polar pépère qui semble assumer son côté vieillot et désuet et rien n'y manque : les truands fatigués, les trahisons, les amitiés viriles, un cadavre dans un coffre, une voiture qu'on pousse dans un étang (je n'avais plus vu çà depuis 1972 au moins !), des répliques énoncées sans sourire : "cette balle là j'te l'offre... la prochaine j'te l'incustre", une femme fatale (cuir et jupe fendue), le tout sur un air de jazz avec saxo-sexy qui pleure non stop. Les acteurs se régalent : Eddy Mitchell nous la joue à la Mitchum (flegmatique et désenchanté) mâtiné de Kitano (tic récurrent au visage), Sagamore Stévenin se la joue jeune chien fou à la  Delon (oeil de velours, sourire en coin diabolique) et les autres font un numéro de trognes jouissif : Gérard Jugnot, Pierre Santini, Jean-François Balmer (aaah, la voix de Jean-François Balmer).
    Evidemment c'est macho, c'est misogyne, les femmes jouent les utilités décoratives ou gênantes, mais j'ai fait comme si j'avais rien vu.
    C'est un régal.

  • SYRIANA – Stephen Gagha ***

    Il faut au moins bac + 12 ou un diplôme de science po pour être certain de tout comprendre, néanmoins certaines "intrigues" sont limpides : le désir de démocratisation de son pays par un émir, l'intérêt étasunien à ce que la tension au Moyen-Orient ne faiblisse pas, les magouilles, les assassinats (de la CIA), l'élimination ou l'utilisation de certains de leurs agents, la récupération de certains chômeurs par les écoles coraniques etc... Le plus dur est de faire le lien parfois entre tous ces personnages et ces intérêts mais l'histoire, à la limite du document reste captivante bien que terrifiante. C'est dense, fouillé, riche en informations voire révélations, donc passionnant. Malgré ce côté didactique, cela reste du grand cinéma, rondement mené et magnifiquement filmé. Il est incroyable et admirable que de tels films puissent sortir malgré tout ce qu'ils démontrent ou dénoncent !!! Bravo.

    Ce qui ne m’a pas plu : la manucure de George Clooney… Doliprane non fourni par le cinéma.

  • PETITES CONFIDENCES A MA PSY °


    C'est supportable, grâce aux acteurs. En tête Meryl Streep, toujours sublime, capable de passer du rire aux larmes dans la même réplique ; Uma Thurman, magnifique, pleine de fantaisie et le nouveau venu Bryan Greenberg, très joli, très décoratif, très "boys-band"...

    Si Meryl Streep entend sa voix française, elle sera en droit d'exiger le retrait du film en France : c'est insupportable.
    Meryl Streep est habillée comme un sac... mais sans doute est-ce le cliché de la bourgeoise, intellectuelle, juive, new-yorkaise : mauvais goût et multitudes de colliers qui la font ressembler à un arbre de Noël.
    Quant au reste : ennui et abattement sont au programme. Il n'y a pas une réplique, pas une situation qui ne sonne faux ou creux ou les deux à la fois. Tout est caricature : le copain d'enfance bas de plafond, immature, censé sans doute être la caution comique de l'histoire, les amis homosexuels comme il se doit auxquels aucun cliché n'est épargné, la grand mère juive qui se tape la tête avec une poêle dès qu'elle est contrariée (ce doit être ce qu'on appelle le comique de répétition ah ah ah)... et j'en passe...
    Les dialogues : "tu veux un enfant, je vais te faire ce cadeau..." "non, le plus beau cadeau que tu puisses me faire est que tu aies envie de me le faire..." Leur maman respective, juive ou catholique ne leur a pas dit que "faire un enfant" est à la portée du premier venu et que ce n'est pas un paquet cadeau destiné à faire plaisir à madame ou à monsieur et/ou à recoller les morceaux... Au secours.
    La situation des "héros" est comme toujours bien ancrée dans la réalité : elle est top-model (normal, c'est Uma tout de même), il est un génie de la peinture réaliste (un génie méconnu évidemment) mais ça tombe bien Uma connaît un expert en génie méconnu qui a une galerie d'art : on croit rêver. Sinon, le film est un "chassé-croisé" entre les amoureux pire qu'au mois d'août sur l'autoroute A6, je te prends, je te quitte, je te reprends, je te requitte... jusqu'à la pirouette finale qui est... Non, je vous laisse découvrir.

  • FAUTEUILS D’ORCHESTRE – Danièle Thompson °



    Claude Brasseur, Suzanne Flon sont émouvants, Albert Dupontel : impressionnant, Sidney Pollack : attirant, Cécile de France : charmante, Christopher Thompson : séduisant (malgré son mal de dos), Michel Villermoz : parfait (comme toujours), le concerto pour l'Empereur de Beethoven : ensorcelant.

    Laura Morante est crispante, Valérie Lemercier: exaspérante, Dani : inexistante comme le film qui n'est qu'une succession de sketches inégaux où chacun vient faire un petit numéro, plus ou moins réussi et s'en va !

    Un film « choral » doit mener plusieurs histoires et les faire aboutir. Ici rien ne se passe, rien n’aboutit. Il suffit d’être une petite provinciale mignonne, souriante et gentille (Cécile de France) pour débarquer à Paris, trouver du travail, un logement et l’amour dans la même semaine… Danielle Thompson a rarement dû sortir de son XVIème arrondissement...

    Ce film petit bourgeois est irritant au possible.

    Une question m'obsède néanmoins : Christopher Thompson a-t-il moins mal au dos ???

  • WALK THE LINE - de James Mangold ***

    Toutes les biographies musicales semblent être composées sur ce mode des 5 couplets : 1 - l’enfance pas glorieuse dans une amérique profonde ultra catho avec père violent peu aimant et mère douce et effacée qui éduque à coup de bible, 2 - le traumatisme irréparable de la mort d’un frère, 3 - l’enregistrement du premier disque presque par hasard, 4 - le mariage avec une femme pas très compréhensive rapidement délaissée à qui on fait un enfant à chaque retour, 5 – la gloire assortie de l’inévitable descente aux enfers : sexe, drogue and rock’n’roll, 6 – la rédemption, la désyntoxication, le retour au sommet avec la femme adorée depuis toujours.
    « Walk the line » est donc la version « white » de « Ray » avec cependant une nuance de poids : on peut entendre et écouter les chansons dans leur intégralité. Elles ne sont pas (comme dans « Ray ») interrompues après quelques mesures qui mettent l’eau à la bouche, des fourmis dans les jambes et vous font tortiller sur votre siège…
    Dans cette biographie propre et soignée, il y a donc peu de cinéma, c’est-à-dire, peu de surprises et d’originalité et il ne manque pas une rouflaquette et une jupe ample aux personnages dans cette reconstitution parfaite.
    Malgré ces réserves qui pourraient ressembler à de la réticence, « Walk on the line » est un film qui s’apprécie avec bien plus que de la curiosité mais avec un intérêt et un plaisir indéniables. Pourquoi ? Parce que Joaquin Phénix et Reese Whitherspoone tout simplement. Il est époustouflant, elle est irrésistible. Comme tous les acteurs qui entrent dans la peau de légendes vivantes, ils mettent tant d’ardeur, d’enthousiasme, de fougue, de passion, d’émotion dans leur interprétation qu’ils nous emportent jusqu’à la dernière note du dernier instant du générique.

  • LES BRONZES – Patrice Lecomte °


    Et bien soit...
    Hélas j'aurai participé au "succès" de ce... comment dit-on ? Film ??? Au début quelques répliques m'ont fait sourire et puis très rapidement l'ennui profond et définitif s'est installé.
    Gérard Jugnot contraint à annoner son texte la moitié du temps et l'arrivée de Dominique Lavanant dans la prestation la plus ridicule et stupide qui puisse être donnée à un acteur enfoncent le clou. Le coup de grâce est asséné à la toute fin avec l'arrivée de clandestins sur les côtes italiennes, immédiatement "parqués" manu militari, sur une île !!! Comment ose-t-on aborder ce sujet dramatique et essayer d'en faire rire ?
    Honteux.
  • LE NOUVEAU MONDE – Terrence Mallick ****

     

    Ce film est une splendeur, visuelle et auditive. Ce film ne se raconte pas, il s’éprouve et se ressent. Immédiatement, on est plongé dans l’univers incomparable, si personnel et singulier de Terrence Malick.

    Collin Farell est un peu « en-dessous » de ce qu’on attend d’un héros charismatique, mais la jeune Q’Orianka Kilcher vibre naturellement et Christian Bale est délicatement émouvant.

    « Le Nouveau Monde » est construit sur le même mode et le même rythme que « La ligne rouge ». Bien que les deux histoires n’aient rien à voir, elles ont en commun de plonger un être ordinaire dans la situation extraordinaire de découvrir une civilisation qui lui est inconnue et étrangère et d’en être bouleversé au point d’en perdre tous ses repères. Ce film parle de la beauté du monde qui pourrait être harmonieux sans la bêtise humaine, la folie des hommes.

    La puissance de l’amour, offert à quelques-uns viendra peut-être à bout de cet acharnement qu’ont les mortels à détruire la terre…

    Scandé par les textes en voix off, rythmé par l’emphase de Wagner, ponctué par la délicatesse de Mozart, ce film lyrique, exalté et poétique se chuchote comme un soupir.

    Je le recommande aux stressés (dont je suis).

  • ORGUEIL ET PREJUGES de Joe Wright°°

    Mais qui est ce Matthew MacFadyen ??? Comment a-t-il osé faire ce qu'il a fait à Darcy ??? Pour ceux qui n'ont pas lu Jane Austen, Darcy est un des personnages les plus séduisant, énigmatique, charismatique de la littérature. Ici, nous avons un acteur fade, figé, inexpressif, sinistre, inexistant et moche qui occupe aussi bien l'écran que du mou pour chat. Pour le reste, Keyra Knigthley est très mignonne, mais on dirait qu'elle a 12 ans, elle frise son petit nez à tout bout de champ en souriant niaisement. Elle formera avec son Darcy le couple le plus anti-glamour de toute l'histoire cinématographique. C'est à pleurer. Les filles de la famille Bennet me font penser à une basse-cour. Elles piaillent, caquettent et gloussent non stop devant des hommes effarés qui ne cessent de les trouver irrésistibles. Et pourtant malgré ce concert de couinements incessants, c'est malgré tout la mère, Madame Bennet (Brenda Blenthlyn) qui remporte la palme de l'hystérie assourdissante, assommante.

    Pour ce qui est du cinéma : je le cherche encore en vain. Quand tout va bien, il fait soleil, quand tout va mal, il pleut. De longs et lents travellings nous font découvrir la superbe et photogénique campagne anglaise ce qui étire encore davantage ces deux heures pleines de vide et d'ennui.