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Sur la Route du Cinéma - Page 428

  • SHERLOCK HOLMES de Guy Ritchie ***

    Sherlock HolmesSherlock Holmes

    En attendant la soirée de clôture qui ne va pas tarder à arriver, je suis allée voir ce que faisait "mon" Robert dans le rôle de Sherlock. On peut dire qu'il le dépoussière lestement et qu'il n'en reste que la pipe et le violon. Et c'est tant mieux.

    Ce film est formidable, il démarre pied au plancher, ne rate aucun virage et ne se plante pas dans le premier platane. Il est tape à l'oeil, bruyant, survolté et évidemment, je me suis fichue éperdument de l'enquête mystico-ésotérique car ce qui compte (pour moi) c'est Robert/Sherlock. Il est en roue libre, déchaîné, cabotin comme jamais, complètement clown... en un mot, il est lui-même !

    Les sublimes décors d'un Londres humide dont le fameux Pont est en constuction et les savoureux dialogues, parfois délicats ou guindés mais toujours chargés d'humour et de sous-entendus font le reste.

    La relation d'amitié/amoureuse qui unit Sherlock à son cher Watson, les oeillades qu'ils se lancent, les allusions à leur vie commune sont un régal. Jude Law et Robert Downey Jr forment un couple idéal, parfait.

    Sherlock Holmes

  • LE CHAT DE MME MOSKOWITZ *** de Jorge Gurvich

    Festival International du Premier Film d'Annonay

    Film en compétition - Israël

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    Yolanda Moskovitz est une élégante professeur de français à la retraite. Elle est très seule mais n'en semble pas affectée. Elle prend grand soin de ses toilettes, de sa coiffure, se prépare de bons petits plats et le soir regarde la télévision, particulièrement des jeux en français dans le style "Des chiffres et des lettres". Elle n'aime pas les nombreux chats qui rôdent dans le quartier et dont les miaulements l'empêchent de dormir et qu'elle tente par tous les moyens de chasser. 
    A cause d'une chute dans l'escalier, ellle se casse le col du fémur et se retrouve à l'hôpital en service gériatrique. Après une difficile période d'adaptation à cet environnement et surtout à la promiscuité avec les autres personnes âgées, elle fait plusieurs rencontres qui vont redonner un sens à sa vie. D'abord avec Allegra une adorable femme très seule puis avec Shaul, ex joueur de foot avec qui elle va flirter et plus puisqu'affinités !
    Voilà un beau film tout en nuances, subtilités et pudeur. Non, les coeurs ne cessent pas de battre et de s'enflammer avec l'apparition des rides et des rhumatismes. Alors qu'eux-mêmes n'osaient même plus l'espérer, qu'ils avaient même sans doute oublié que ça pouvait encore leur arriver, Yolanda et Shaul vont connaître une fois encore, une dernière fois, les sensations vertigineuses de l'amour partagé. Et c'est magnifique de voir ces deux belles personnes, un peu usées par l'âge et par l'accident qui les tient soit clouée dans une chaise roulante soit ralenti par des béquilles, se remettre à sourire, à vouloir plaire, à s'habiller, se maquiller pour l'autre, puis à danser et chahuter en cachette.
    La connivence évidente des deux acteurs Rita Zohar (star en son pays) et Moni Moshonov (très connu même chez nous puisqu'il est un acteur fétiche de James Gray et qu'il fut dernièrement le père de Joachim Phoenix dans "Two lovers"), leur implication, leur humour, leur fantaisie et leur charme font énormément pour ce beau film d'amour d'une grande simplicité et d'une extrême profondeur qui touche infiniment.
    Le réalisateur Jorge Gurvich est un grand sentimental et romantique qui ne cesse de nous rappeler qu'il a rencontré l'amour de sa vie grâce à ce film ! On en est sincèrement ravis pour lui car il en parle infiniment bien.
  • ORADA (Là-bas) de Hakki Kurtulus et Melik Saraçoglu **

    Festival International du Premier Film d'Annonay

    Film en compétition - Turquie

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    Dans une maison de retraite une femme écrit une lettre qu'elle adresse à ses enfants et à son mari. Elle la termine par ces mots : "si vous ne m'avez jamais aimée, moi je vous ai toujours aimés". Elle quitte la maison et se rend seule sur la route en chemise de nuit. Le lendemain matin, elle est retrouvée morte, noyée. La fille aînée Neslihan va chercher son frère Mazhar à l'aéroport qui vit en France depuis plus de 10 ans où il s'est d'ailleurs fait naturaliser. Après des funérailles sinistres, le frère et la soeur décident de rendre visite à leur père pour leur annoncer la nouvelle. Ils ne l'ont pas vu depuis plusieurs années car il vit sur une île isolée au large d'Istanbul.

    Un film d'une évidente et indiscutable beauté formelle, aux images et aux plans absolument magnifiques, mais d'une telle austérité et sous une telle influence bergmanienne qu'il en devient parfois hermétique. Beaucoup d'application pour des retrouvailles non désirées qui d'ailleurs n'en seront pas. Tout est douloureux, teinté de regrets et de reproches des uns et des autres puis l'apparition de la mère qui vient "régler ses comptes" et hanter la mémoire et renforcer la culpabilité de chacun m'ont un peu laissée à l'extérieur voire lassée...

    Cela dit, la rencontre avec les réalisateurs complètement habités par leur passion du cinéma et leur histoire fusionnelle avec Bergman à propos de qui ils réalisent un documentaire, leur façon d'en parler avec humour et adoration était l'un des moments les plus forts de la rencontre de ce matin, surtout lorsque l'un des deux a dit : "Bergman et nous, c'est du sérieux".

  • Sixième jour : Festival International du Premier Film d'Annonay 2010

    Le petit tour en images que vous attendez tous sans oser le demander. Ne soyez donc pas si timides.

    Alors voici pour votre petit déjeuner,

    le mien (et je peux vous assurer qu'on n'en laisse pas une miette) :

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    Les alentours :
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    11 h 15 rendez-vous à l'Antre-D'Eux pour La Rencontre entre les réalisateurs des films en compétition et le public. Il s'agit aujourd'hui d'évoquer leur parcours ainsi que les difficultés (ou pas) rencontrées pour monter leur film, le budget etc...
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    De gauche à droite : presque de dos Florence (interprète simultanée...), Armagan Ballantyne (réalisatrice Néo-Zélandaise), Henri Bernadet (réalisateur québecois), Lotte Verbeek (actrice), Jorge Gurvitch (réalisateur israëlien).
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    Gaël Labanti, directeur artistique du festival et les mêmes.
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    A droite les deux réalisateurs turcs Hakki Kurtulus et Melik Saraçoglu.
     
     
    Après un repas dans une ambiance toujours aussi choupinette
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    Une petite ballade dans Annonay Centre où nous découvrons que certains intermittents ont un  second emploi :
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    On s'amuse comme des fous aussi si on veut :
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    Retour au Théâtre pour voir le film turc :
     
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    Puis le film iraëlien :
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    Et hop, c'est déjà l'heure de manger...
     
    Un                                       avant               /                  après...
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    Un détail du décor de l'Antre D'Eux : "LA BLONDE EST TORTUREE A ANNONAY"
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    Et pour finir, un "cherchez Charly"... :
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    Un dernier mot pour vous dire que mon Jules n'est pas du tout content de vous et qu'il risque d'"avoiner" car il trouve que vous ne laissez pas suffisamment de commentaires sur ce blog avec tout le mal que je me donne.
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    Pour retrouver Le Wizz Mag : émission télévisée préparée par une quinzaine de jeunes du la MJC et diffusée chaque soir avant la projection du film de 21 heures, rendez vous sur le site du Festival ICI.
  • Festival International de Premier Film d'Annonay - LES MEMBRES DU JURY

    Comme chaque année, et c'est l'une des nombreuses singularités de ce festival, le jury est constitué de 8 cinéphiles sélectionnés sur candidature dans toute la France, sous la Présidence d'un réalisateur. Vous savez que j'ai participé à cette inoubliable expérience en 2005 et que depuis je "squatte" Annonay pendant au minimum quatre jours. Y être toute une semaine cette année est encore bien plus exaltant. J'ai déjà vu 11 films, et si tout se passe bien j'en verrai encore 3 ou 4. Evidemment je ne comptabilise pas et je ne souhaite pas entrer dans les records (j'entends d'ailleurs que certaines personnes en voient 4 ou 5 par jour) car ici tout se fait tranquillement au rythme des séances. Même si jusqu'ici le grand vertige provient de "Nothing Personal" (avant même que je rencontre sa prodigieuse actrice), tous ces premiers films ont quelque chose en plus que les autres n'ont pas.

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    Lors de la 1ère rencontre entre les réalisateurs présents et le public qui a eu lieu ce matin (la seconde se tiendra dimanche matin) et dont je vous parlerai demain sans doute, Henri Bernardet (le réalisateur québecois) a dit cette chose que j'ai trouvée particulièrement profonde et sensée : "les festivals sont une véritable "vitrine" pour les films d'auteur et les cinéphiles peuvent y voir autre chose que les films qu'on leur impose".

    J'en reviens aux membres du jury. Les voici, regardez comme ils sont beaux :

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    Cette année, la Présidente est la cinéaste Aurélia Georges qui est accompagnée par :

    - Saleha ("Intégrité" en arabe) qui a 50 ans et vient de Montauban. Elle est éducatrice en pédiatrie néo-natale.

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    Elle a eu connaissance du concours organisé pour devenir membre du jury par son cinéma d'art et essai "Le cap".
    Elle a découvert le cinéma en colonie de vacances. Son film préféré est "La nuit du chasseur" et son dernier film vu en salle est "Une vie toute neuve".
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    - Mauro a 26 ans. Il est de Strasbourg mais vit actuellement à Lyon. Il est titulaire d'un Master de Langue et Civilisation Italienne.
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    Il est passionné de cinéma et a déjà réalisé deux courts-métrages que vous pouvez voir ICI.
    C'est aussi grâce au cinéma qu'il fréquente, "Le comedia" qu'il a eu connaissance du concours pour Annonay. Il a rédigé sa lettre sous forme de scénario.
    Son film préféré est "Down by law" de Jim Jarmush et le dernier film vu en salle "Marie et Max".
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    - Karina a 34 ans. Elle est journaliste (radio et magazine) ainsi que scénariste pour la télévision. Elle vit à Paris.
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    Elle a "couvert" le Festival d'Annonay lorsqu'elle était journaliste à Chérie FM et a décidé de tenter sa chance cette année.
    Ses films cultes sont "Allemagne année zéro" de Rossellini qui traite de la souffrance du peuple allemand après la guerre et "Soleil vert" de Richard Fletscher. Le dernier film qu'elle a vu en salle est "Invictus" et elle a aimé. Donc, si elle veut elle peut être ma copine.
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    - Pierre a 30 ans, il est employé de banque à Langogne en Lozère mais il est originaire du Cantal (AOC). Il a mis 3 ans à rédiger sa lettre de candidature. La première année, il s'est dit "ah tiens bah oui, pourquoi pas, why not tout ça !", la deuxième année, il a écrit quelques lignes et cette année il envoyé son courrier.
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    Le film qu'il préfère est "Un singe en hiver" d'Henri Verneuil et le dernier qu'il a vu en salle est "Bright Star" de Jane Campion.
    Il est ravi de sa participation au Festival d'Annonay car il aura accès à des films art et essai ce qui est très rare en milieu rural.
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    - Gérard a 56 ans, il est instituteur retraité à Saint Etienne. Et c'est dans son cinéma "Le Mélies" qu'il a pris connaissance du concours. Il a adressé une lettre plutôt brève et teintée d'humour. Il voit 6 à 8 films par mois.
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    Il n'a pas réellement de film culte mais évoque certains films qu'il peut voir et revoir sans se lasser avec une émotion intacte tels que "Out of Africa" ou "Le patient anglais". Il pense qu'un film est un chef d'oeuvre quand on ne peut ni lui ajouter ni lui enlever de scènes et à ce titre cite "Sur la route de Madison", donc si il veut, je veux bien être sa copine.
    Le dernier film qu'il a vu en salle est "Invictus" qu'il a trouvé honnête, donc, il faudra qu'il se trouve une autre copine.
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    - Juliette a 33 ans. Elle vit à Paris où elle est responsable de la production et de la distribution de films chez Artworx. Le prochain film sera "Cow boy angels" de Kim Massee. Elle a rencontré Gaël (le directeur artistique du festival) à Cannes qui lui a conseillé de tenter sa chance au concours.
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    Elle ne peut citer un film culte car ce choix est trop cruel pour elle. Mais elle aime tous les fims de Cassavetes de David Lynch, les films hollywoodiens des années 30 (Lubitsch, Cukor...), les comédies musicales.
    Le dernier film qu'elle a vu en salle est "In the air".
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    - Brigitte 54 ans est infirmière retraitée à Saint Etienne et elle a pris connaissance du concours dans son cinéma Art et Essai.
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    Le film qu'elle a particulièrement aimé ces dernières années est "Volver" d'Almodovar, mais lorsqu'elle avait une vingtaine d'années elle a été très marquée par "Les damnés" de Visconti qu'elle a vu et revu. Elle aimerait le revoir aujourd'hui pour constater comment le temps a agi sur ce film.
    Le dernier qu'elle a vu est "In the air".
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    - Georges a 53 ans. Il est comptable et vit à Saint Rambert d'Albon près d'Annonay.
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    Il aime par dessus tout retrouver des lieux où ont été tournés les films. Et c'est justement dans le Hall du Théâtre d'Annonay qu'ont été tournées les scènes de l'agence bancaire de "L'homme du train" de Patrice Lecomte.
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    Comme vous pouvez le constater ce sont des vrais gens de la vraie vie comme vous et moi (enfin, surtout comme vous, moi je ne suis pas une vraie gens) et j'espère que l'année prochaine vous tenterez votre chance pour comprendre enfin de quoi je vous bassinne parle depuis 4 ans.
  • LES DEUX VIES D'ANDRES RABADAN (Las dos vidas de Andrés Rabadán) de Ventura Durall***(*)

    Festival International du Premier Film d'Annonay

    Film en compétition - Espagne

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    Cette histoire est vraie. En 1994 le jeune Andrès Rabadan est condamné à 20 ans de prison : à 19 ans, dans un accès de folie, il fait dérailler trois trains puis tue son père avec une arbalète. Diagnostiqué schizophrène, c'est en hôpital psychiatrique qu'il purge sa peine. Le film démarre 11 ans plus tard. Andrès est toujours dans ce même hôpital, bien qu'il n'ait plus aucun traitement depuis 7 ans...

    Comme bien souvent c'est dans les traumas d'une enfance blessée qu'il faut chercher l'explication ou la signification d'actes parfois irrémédiables. Et c'est subtilement par d'incessants aller/retours entre le passé et le présent que le réalisateur nous donne accès à l'inconscient et aux souvenirs de l'énigmatique et impénétrable Andrès. Le détenu baptisé "fou à l'arbalète" semble à la fois résigné et parfaitement lucide quant à son sort. Son attitude détachée et désinvolte déplaît au personnel comme aux médecins.

    Le très charismatique très beau et très impressionnant Alex Brendemühl dans le rôle d'Andrès donne à ce personnage mystérieux et impénétrable une étonnante épaisseur le rendant à la fois attirant et inquiétant. Habilement et avec beaucoup de fluidité la réalisation de Ventura Durall nous rapproche encore davantage de ce coupable/innocent pour nous aider à comprendre par quelles horreurs on peut en arriver à en commettre et devenir un assassin.

    Les moments "d'évasion" d'Andrès constituent une véritable plongée poétique dans son imagination voire son imaginaire. Une fenêtre est ouverte sur l'extérieur qui lui permet de "s'évader" et apporte de l'air, de la couleur et de la lumière dans un quotidien immuable. Sa rencontre avec une infirmière particulièrement sensible à la différence, à l'intelligence et au charme d'Andrès est aussi admirablement et pudiquement développée. Entre faute, secret, résignation et espoir, ce beau film magistralement interprété rend impatient de retrouver les prochains films de son réalisateur.

  • Cinquième jour : Festival International du Premier Film d'Annonay 2010

    Retour sur cette journée... sans petit déjeuner, non que je ne l'ai pas pris, mais j'ai oublié de le photographier, j'espère que vous ne m'en voudrez pas.

    Voici quelques clichés du coin :

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    Ils adorent les escaliers dans la région :
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    En approchant du "Palais" aujourd'hui :
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    on pouvait rencontrer le chanceux jury, que je vous présenterai plus en détails prochainement :
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    Le matin, j'ai vu :
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    que je n'avais jamais vu et je suis ravie de l'avoir fait. J'ai adoré, j'ai beaucoup ri. C'est un film bricolé complètement louf, déjanté avec un Michaël Keaton absolument délirant. Il ne manque que Johnny Depp dans cet univers déjà totalement burtonien.
    J'ai également oublié de prendre des clichés du délicieux repas de midi à l'habituelle cantine, où, le week end approchant, il devient de plus en plus difficile de trouver une place.
    J'en profite pour rappeler aux festivaliers qui passeraient par ici qu'il convient de DEBARRASSER SA TABLE après avoir mangé et cela vaut aussi pour le Directeur Artistique et sa femme dont j'ai dû ramasser les assiettes après qu'ils aient mangé leurs crêpes !!! Merci.
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    En début d'après-midi j'ai vu le 6ème film (espagnol) de la compétition *** :
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    Et j'ai décidé, alors qu'il me reste encore deux films de la compétition à voir, de revoir celui qui est mon coup de coeur absolu depuis le début de ce festival. Il ne m'a pas quittée bien que ce soit le premier que j'aie vu. J'espère qu'il sera récompensé car c'est le plus merveilleux et le plus envoûtant, d'une beauté absolue, une histoire d'amour comme je les aime :
    NOTHING PERSONAL de Ursula Antoniak... avec la sublime Lotte Verbeeke qui est arrivée à Annonay cette après-midi et qui en plus d'être une jeune femme magnifique et une actrice extraordinaire, est absolument adorable, charmante, drôle, gaie, intelligente, polyglotte... que TOUS les garçons ici sont dans un état d'affolement total et que les filles ne peuvent même pas lui en vouloir tellement elle est plaisante, exquise, aimable. On a beau se dire que certaines filles ne laissent pas grand chose aux autres, j'espère très sincèrement que plein de réalisateurs vont la repérer très vite car elle est époustouflante et le film magnifique.
    Espérons que les fans ici présents la laisseront un peu respirer...
    Je termine cet article en joignant quelques photos d'elle. Et comme aujourd'hui c'était l'anniversaire de mon Jules, elle lui a même fait un bisou, ce qu'il n'est pas prêt d'oublier :
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    Pour découvrir Le Wizz Mag : émission télévisée préparée par une quinzaine de jeunes du la MJC et diffusée chaque soir avant la projection du film de 21 heures, rendez vous sur le site du Festival ICI.
  • THE STRENGTH OF WATER de Armagan Ballantyne ***

    Film en compétition - Nouvelle Zélande

    Festival International du Premier Film d'Annonay

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    Melody et son frère Kimi sont soudés comme les deux jumeaux qu'ils sont. Elle est fantasque, intrépide et extravertie alors que Kimi est plus réservé et pétochard. Taï un jeune homme, vagabond s'installe dans une vieille maison abandonnée désignée comme "la maison interdite". La famille des deux enfants accueillent Taï qui fascine Melody. Alors que la petite fille se promène seule avec le jeune homme, ils sont menacés et attaqués par un chien. En tentant de protéger Melody, il se trouve indirectement impliqué dans sa mort. Alors que toute la famille de la petite fille est effondrée, Kimi continue de se comporter comme si sa soeur était toujours là et vit avec son fantôme qui l'accompagne sans rien changer à ses habitudes.

    Avec une économie de mots et sans démonstrations excessives la réalisatrice explore le fameux travail de deuil qu'un enfant doit accomplir et qui se trouve d'autant plus douloureux que la disparue était son double, son alter ego et une partie indissociable de lui-même. C'est en isolant des autres, en s'enfermant provisoirement avec l'être aimé par dessus tout que Kimi va apprendre à admettre qu'il ne la reverra plus jamais et la laisser "partir" définitivement.

    A la périphérie de cette histoire d'amour fraternel, la réalisatrice nous parle d'un pays tellement éloigné qu"il nous est étranger et de la civilisation maori, ses traditions, ses coutumes, ses croyances, encore plus inconnue. Elle évoque également la peur de la différence et de l'inconnu au travers du personnage de Taï, jeune homme d'autant plus étrange qu'il est étranger et qui devient par sa différence un coupable idéal.

    Porté par des acteurs non professionnels et notamment les deux enfants magnifiques qui semblent totalement ignorer la caméra, ce film bénéficie également d'une image, d'une photographie sublimes et de paysages du bout du monde suffocants de beauté.

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  • HUIT FOIS DEBOUT de Xabi Molia **(*)

    Film en compétition - France

    Festival International du Premier Film d'Annonay

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    Elsa est très fragile. Elle ne voit plus qu'épisodiquement son fils de 10 ans dont elle ne pourra recupérer la garde que si elle trouve un emploi stable. Hélas, les petits boulots qui l'aident tout juste à survivre ne lui permettent pas de conserver son logement dont elle est expulsée. Devenue aussi marginale que son voisin Mathieu qui n'a d'autre solution que de s'installer dans la forêt, elle dort la nuit dans sa voiture et imagine diverses combines pour pouvoir manger, se laver et se présenter aux entretiens d'embauche qu'elle rate systématiquement par manque d'énergie, de conviction, de confiance en elle...

    Suivre le parcours de ces deux paumés poétiques nous plonge au coeur même d'un sujet de société très actuel : comment se réinsérer quand on a tout perdu. Et on ne rêve que d'une chose, que ces deux là s'en sortent tant ils sont attachants. Mais le réalisateur ne nous donne pas à vivre le combat de deux battants acharnés à refaire surface mais de deux êtres délicats et rêveurs, doux et lymphatiques par vraiment armés pour affronter l'adversité.

    Voir et entendre Denis Podalydès aborder un entretien et faire l'éloge du doute, justifier les quatre années d'interruption dans son curriculum par son besoin de prendre du recul afin de s'assurer au travers de ses nombreuses lectures si le travail est vraiment indispensable, et d'ajouter qu'au jour de cet entretien il n'est pas encore tout à fait certain qu'il le soit est d'un comique quasi surréaliste. Il faut dire que Podalydès est une nouvelle fois au top de son attitude lunaire et de son interprétation décalée.

    Quant à Julie Gayet elle compose avec beaucoup de douceur et de fantaisie une partition de fille perdue, rêveuse, absente, contemplative qu'on ne lui connaissait pas. Victime tantôt lucide tantôt inconsciente, ses quelques larmes de désespoir et d'abattement crèvent le coeur. Elle est aussi capable de se montrer inquiétante et menaçante lors d'une scène impressionnante où en jouant avec son fils sur une plage, elle flirte avec la folie. Une très grande interprétation qui la rend particulièrement exquise, charmante et aimable.

    Cependant en oscillant trop entre le burlesque désopilant de la première partie et l'aspect beaucoup plus dramatique de la seconde, le réalisateur nous laisse un peu désorientés. Ceci dit résolu à se comporter de façon franchement optimiste, il semble nous dire qu'il est possible de se retrouver 7 fois par terre et 8 fois debout... même si ses deux "héros" ne semblent pas trés bien barrés et qu'il n'y a pas de quoi en rire et c'est ce qui est gênant !

  • EAMON de Margaret Corkery *

    Film en compétition - Irlande

    Festival International du Premier Film d'Annonay

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    Eamon a 6 ans et il est très amoureux de sa maman. Comme tous les petits garçons de cet âge pensez-vous ! Sauf que pour Eamon cet attachement est exclusif, maladif au point de chasser chaque nuit son père du lit. Tout le monde s'accomode de cette improbable situation, même si le père rêve en solitaire de reprendre des relations sexuelles avec sa femme alors qu'elle est tellement centrée sur elle-même qu'elle se moque éperdument du reste. Ce sont les vacances scolaires, Grâce qui angoisse d'avoir son fils en permanence avec elle tente de le confier à sa propre mère qui refuse (on la comprend et on approuve).

    - Grace la mère : je vais partir en vacances avec Eamon au bord de la mer ?

    - Daniel le père : et comment tu vas y aller ?

    - ben, tu vas nous y conduire !!!

    - je travaille j'te signale !

    - ben t'as qu'à dire que t'y vas pas.

    - bon d'accord !"

    Et voilà notre immature trio sur la côte irlandaise pour des vacances fauchées au cours desquelles le fils colle sa mère qui ne pense qu'à bronzer alors que le père lorgne sur ses courbes généreuses en essayant de se débarrasser de l'encombrant gamin.

    Devant des scènes douteuses, ni tragiques ni comiques, on reste au mieux déconcerté, au pire irrité par l'évolution et la tournure des événements qui surviennent. Pour abréger les souffrances de ces trois personnages malheureux, inadaptés à ce qui leur arrive, antipathiques et calamiteux, on a qu'une envie : les noyer.

    L'invraisemblable fin ne relève pas le niveau de cette chose dont on peine à apprécier le but et l'intérêt si ce n'est que la vie d'un insupportable enfant maltraité et de désolants parents incompétents peut être vraiment morose.

    Heureusement, il y a l'Irlande, la mer...