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Sur la Route du Cinéma - Page 486

  • Wall-E d’Andrew Stanton *** et Soirée Allociné

    Avant de vous parler du plus merveilleux petit robot jamais rencontré dans ma vie de cinéphile (oui même R2D2…) laissez-moi vous dire quelques mots sur la soirée à laquelle j’étais conviée avec quelques deux cents autres happy few. Cette soirée en était à sa toute première édition, à l’initiative d’AlloCiné et portait le doux nom de :

    ALLOCINE FAMILY & FRIENDS

    D’abord, je vous dois des excuses, deux fois ! Primo, si je tarde un peu à revenir vers vous c’est que bien que la soirée a eu lieu jeudi, je suis restée une journée de plus à faire ma provinciale « à la capitale ». Deuxio, j’ai tellement papoté que je n’ai même pas pensé à dégainer mon appareil photo et vous rapporter quelques preuves en forme de souvenirs.

    J'ai seulement, pour des raisons purement sentimentales, sorti mon appareil avant d'arriver dans la salle :

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    AlloCiné fait bien les choses car la soirée se passe au Cinéma Le Wépler Place Clichy et il se trouve que ce cinéma (avant qu’il ne soit transformé en multiplexe) fut « LE » cinéma de ma jeunesse. Ce petit épisode nostalgique passé, c’est plutôt agréable d’être accueillie par l’adorable Jonathann (de l'Agence Heaven) que je n’aurai hélas pas l’occasion de revoir tant la soirée (trop courte) happe les uns et les autres dans un tourbillon de curiosités. Une autre curiosité aussi est celle d’avoir à se présenter de cette étrange façon : « bonjour, je suis Pascale de « Sur la route du cinéma » car même si mon blog fait partie intégrante de ma vie à présent, je ne pensais pas qu’il prendrait un jour une place si considérable me permettant de rencontrer enfin des gens qui partagent ma passion que je vivais jusque là seule dans mon coin !

    Je reprends les termes du très charmant Frédéric Krebs, directeur marketing et publicité d’AlloCiné qui nous expose qu’AlloCiné va initier une Communauté de L’Ann.. oups, une Communauté d’amoureux du cinéma (et des séries TV… je vous vois sourire tant vous savez que cette seconde catégorie relève pour moi du plus grand des mystères !!!) qui s’appellera « Le Club 300 » (Spartiaaaaaaaaaaaaates !!!!!!!) et rassemblera évidemment la crème de la crème… excusez du peu ! Ces internautes vont tout simplement pouvoir participer directement au contenu éditorial du site. Oui m’sieurs dames !

    En ce qui me concerne, je ne suis pas sûre d’avoir tout bien compris de quelle façon tout ceci va réellement se passer mais je compte sur plus futé que moi pour me l’expliquer calmement, et je promets à AlloCiné et à Frédéric de mettre tout mon cœur pour être la meilleure « contributrice » possible !!!

    AlloCiné ne fait pas les choses à moitié puisque le cocktail dînatoire semblait des plus fournis en liquide comme en solide… Hélas je ne peux jamais profiter de ce genre d’agapes, c’est constant chez moi, car je renonce rapidement à tenter de me frayer un chemin à la machette jusqu’au buffet. Je m’amuse plutôt à observer les mêmes personnes qui y sont installées du début à la fin, c’est mon côté plouc. Heureusement, « Moitié » revient régulièrement vers moi pour m’abreuver un peu. Et puis, je préfère discuter et je ne le fais pas la bouche pleine ! J’ai donc retrouvé Sandra, toujours très In The Mood comme il se doit et c’est formidable de la revoir dans ces circonstances toujours exceptionnelles. J’ai rencontré d’autres blogueurs, mais pas assez à mon goût, et le seul reproche que je ferai à AlloCiné est que cette soirée était trop courte et qu’il est difficile de passer de l’un à l’autre sans que ce soit frustrant. De l’avis de certains habitués de ce genre de rencontres… celle-ci était particulièrement réussie car elle rassemblait véritablement des passionnés. Pour moi c’était une première et j’avoue que j’étais ravie même si évidemment me déplacer ainsi à Paris ne sera pas souvent possible.

    Lors de l’invitation, nous étions assurés de voir les 20 premières minutes de la dernière création Pixar, « Wall-E »… or il se trouve que Walt Disney en personne s’est levé d’outre tombe (c'est en tout cas ce que Frédérik a dit) pour ordonner que le film nous soit offert en

    AVANT PREMIERE MONDIALE.

    Seules les personnes présentes dans la salle sont d’ailleurs autorisées à parler de ce film. Ne cherchez rien dans la presse, c'est inutile, c'est impossible... Vous ne vous rendez sans doute pas compte !!! Euh… à vrai dire, moi non plus, il faut absolument que je me décide à sortir de ma bulle, moi. Cela dit, nous étions aux anges et pourtant la salle était surveillée par le FBI. Des Men In Black très imposants (qui n'ont même pas regardé le film) étaient postés à chaque coin afin qu’il ne soit procédé à aucun piratage. Impressionnant.

    Quant au film, qui ne devrait sortir que fin juillet, ne le ratez pas, c’est un petit bijou absolument délicieux, malin, inventif et… écolo.

     

    WALL-E

    Wall-E semble être le dernier rescapé d’une «espèce» de robots chargé de nettoyer la terre dévastée par une pollution inconcevable qui a obligé l’humanité entière à la déserter. Wall-E a pour seul ami un cafard très affectueux qu’il lui arrive d’écrabouiller le matin quand il n’est pas bien réveillé. Mais comme chacun sait, ces bestioles sont increvables. Il est aussi fana de « Hello Dolly » dont il se passe en boucle une scène clé où l’amour est triomphant. Wall-E est très consciencieux, il effectue son travail monotone et routinier avec beaucoup d’application, compactant tous les déchets et les empilant comme des cubes. Il s’est créé une véritable caverne de trésors en triant certains objets qu’il décide de ne pas détruire. Mais il est aussi très sentimental et surtout très seul. L’arrivée d’une petite robote aux courbes parfaites et aux yeux bleus incroyablement expressifs, chargée d’une autre mission sur terre, va révolutionner le quotidien de Wall-E qui en tombe instantanément amoureux. En effet, Eve (c’est son nom !) est un robot nouvelle génération qui a des pouvoirs et des capacités qui le laissent vraiment pantois. Cette robote est irrésistible, il va réussir à s’en faire aimer mais sa mission terminée, elle va rejoindre sa base et le film prend une autre dimension beaucoup plus orientée vers la SF mais tout aussi palpitante.

    WALL-E
    WALL-E

    On découvre que tous les humains vivent dans ce qu’une espèce de Big Brother leur a présenté comme un Eden. Complètement réduits à l’inaction, à l’inertie, ils sont tous devenus obèses uniquement préoccupés de ce qu’ils peuvent ingurgiter pour rester dans cet état d’hédonisme limité à la nourriture. Les efforts conjugués de Wall-E, d’Eve et d’un commandant qui ont compris que la vie était de nouveau possible sur terre vont provoquer une succession d’épreuves, de péripéties et d’aventures captivantes... et permettre un hommage très apprécié (si j'en crois les réactions de la salle très, très réactive d'ailleurs...) à "2001 l'Odyssée de l'Espace".

    Ne résistez pas, c’est irrésistible et c’est de loin le film d’animation le plus drôle, le plus touchant, le plus émouvant, le plus fort, le plus réaliste et le plus... politique que j’ai pu voir. Evidemment une nouvelle fois on nous assène qu’il faut faire attention à la planète, mais ici les plantes et la nature au lieu de se révolter, viennent au secours de l’humanité pour lui redonner espoir. L’homme finit toujours par comprendre à quel point la nature est fragile mais finalement surprenante et résistante. L’amour triomphe après avoir vécu et enduré mille dangers. Les paysages apocalyptiques de la terre ravagée sont paradoxalement de véritables splendeurs. Et surtout, surtout les deux héros de ferraille Wall-E et Eve sont absolument inoubliables et craquant. De toute façon, c’est simple vous pourrez tester facilement votre degré d’addiction à ces deux petits personnages au nombre de fois où vous direz « Waaaalliiiiiiiii » et « Iiiiiiiiiiiva » en sortant de la salle…

    Hélas pauvres terriens mortels, il vous faudra attendre le 30 juillet... et moi je retournerai sûrement revoir le premier space-opéra-comédie-sentimentale...

     

    WALL-E
  • J'ai bien compris

    votre manège ! Ce qui vous fait réagir, ce sont les jeux et les films...que je n'aime pas. D'accord ! Reçu cinq sur cinq.

    C'est un véritable désert de sorties en salle ces derniers temps. Je crois que j'ai vu tout ce que j'avais envie de voir. D'autres films qui me tentaient énormément ne sont pas (ou pas encore) sortis chez moi comme "A swedish love story" par exemple. Par contre, inutile d'insister, même sous la torture je n'irai voir ni "Super héros movie", ni "48 heures par jour", ni "Sex and the city" ni "Skate or die", ni "Les ruines", ni "Hannah Montana", ni "Sans Sarah rien ne va" et sans doute pas "Speed racer" (malgré la présence d'Emile Hirsch...). Et de mémoire de cinéphile je ne me souviens pas avoir eu une telle liste de films pour lesquels je n'ai absolument pas envie de me déplacer... Moche !

    Comme il risque de ne pas y avoir de films en vedette sur ce blog avant quelques jours et que je commence à vous connaître, je vais vous proposer un jeu très très moyennement cinématographique, (mais je suis chez moi je fais ce que je veux) mais après tout pourquoi pas. En fait, hier, malgré tout je me suis "fait une toile" et même plusieurs... Vous allez comprendre. Je suis allée au Musée. Ah qu'est est drôle !!!

    Souvenez-vous, dans le film de Philippe Claudel "Il y a longtemps que je t'aime" il y a ce plan où Machin montre quelque chose à Machine...

    Il y a longtemps que je t'aime - Kristin Scott Thomas et Laurent Grévill
    et nous pauvres couillons de spectateurs on ne nous le montre pas. Gros malin Philippe Claudel, mais moi hier, j'ai trouvé. Voilà ce que Kristin et Laurent regardent :  
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    Bon d'accord, vous ne voyez rien de là-haut mais c'est un tableau de Manet.
    J'ai aussi découvert ceci :
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    et ce joli garçon, c'est Louis-Simon Leborne (peint par Nicolas Van Gorp) et qui est un des meilleurs acteurs de son temps et fut aussi directeur du théâtre de l'Odéon en 1820 et 1821. Etonnant non ?
    A présent, c'est à vous de bosser.
    Il vous suffit de trouver le titre de l'oeuvre et le nom du peintre que je vous présente ci-dessous et que j'ai vu dans ce magnifique musée :
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    LA TOUSSAINT D'EMILE FRIANT
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    LA FEMME BLONDE DE MODIGLIANI
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    ... DE MAURICE UTRILLO
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    5
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    ... DE PICASSO
    Il y avait aussi cette chose assez fascinante... en fait, il s'agit d'une pièce où il faut s'enfermer seul (moi évidemment j'ai eu le vertige) et dont l'explication m'a paru pompeuse et fumeuse (comme souvent dès qu'il s'agit d'art contemporain)
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    En sortant du musée, j'ai cru qu'il y avait une émeute sur la place blanche souvent si calme... Une foule devenant de plus en plus compacte s'amassait sous les balcons de l'Hôtel de Ville. Devant les costumes étranges revêtus par les participants de ce qui commençait à ressembler de plus en plus à une fête... j'ai compris que cette joyeuse cohue était venue accueillir et acclamer les nouveaux héros : LES CHAMPIONS DE FRANCE de basket. Hors il se trouve que dans le "staff" (c'est comme ça qu'ils disent... j'y peux rien !) médical de cette équipe, il y a la chair de la chair de mon sang (devinez lequel ?). 
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    C'était une fête euphorique qui a duré jusqu'au bout de la nuit...
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  • Les orphelins de Huang Shui de Roger Spottiswoode **

    Les Orphelins de Huang Shi - Chow Yun-Fat et Jonathan Rhys-Meyers
    Les Orphelins de Huang Shi - Michelle Yeoh

    Dans les années 30, la Chine est divisée par une guerre civile entre nationalistes et communistes. Les japonais en profitent pour envahir le pays. Un reporter anglais, George Hogg échappe de peu au massacre de Nankin et se retrouve isolé dans un orphelinat où tentent de survivre une soixantaine d’orphelins terrifiés et plus ou moins traumatisés, eux aussi rescapés et une vieille femme. La rencontre d’une infirmière américaine et d’un chef de partisans communistes va changer la vie du journaliste. Les enfants risquant d’être enrôlés de force dans l’armée, George décide de les emmener dans un endroit où ils seront en sécurité… L’étrange troupe va parcourir 1 000 kms à pied !

    Avec un tel sujet : l’histoire VRAIE d’un authentique héros, quasiment un saint, on devrait assister à un film ample, épique et bouleversant. Il n’en est rien ou presque. Si l’épopée est parsemée de péripéties, si le rythme romanesque ne faiblit guère, si surtout les paysages sont d’une beauté saisissante à chaque plan, l’émotion n’est jamais au rendez-vous. Il y a des pertes, des morts, des suicides, des actes de bravoure, et tout laisse étrangement froid. On ne comprend jamais comment le déclic s’est fait dans la tête du journaliste qui au départ ne cherchait que le scoop à ramener en occident. Comment et pourquoi devient-on un héros ? L’idylle sentimentale providentielle ne tient pas trop la route non plus. Cela tient-il au fait que le couple vedette soit d’une étrange fadeur et n’ait pas l’étoffe et le romantisme échevelé que leur aventure exige ? L’histoire est forte et le film a le mérite de nous la faire connaître. J’aime les super héros impossibles mais aussi les héros réels de la vraie vie et l’étonnante expédition, la naïveté et l’abnégation de George Hogg méritaient un bien meilleur traitement. Restent des paysages littéralement à tomber de beauté, des enfants formidables, le grand Chow Yun Fat et l’aristocratique Michelle Yeoh, impeccables !

    Photos de 'Les Orphelins de Huang Shui'
  • Les insoumis de Claude-Michel Rome **

     

    Les Insoumis - Richard Berry, Bernard Blancan, Moussa Maaskri, Pascal Elbé et Aïssa Maïga
    Les Insoumis - Bernard Blancan, Moussa Maaskri, Pascal Elbé et Aïssa Maïga
    Les Insoumis - Bernard Blancan, Moussa Maaskri, Pascal Elbé et Aïssa Maïga

    Le Capitaine Vincent Drieu, flic surdoué mais brisé par un drame personnel et professionnel est volontairement muté dans un commissariat pourri près de l’étang de Berre. Il se retrouve face à une équipe démotivée, menée par une femme, commissaire, enceinte et qui ne demande qu’une chose à ses collaborateurs, qu’ils ne fassent pas de vague en attendant la démolition du commissariat prévue pour dans trois mois. C’est compter sans Drieu, cow-boy incorruptible qui entend bien ne plus laisser la mafia locale mener la ville.

    On ne peut nier que la première scène lorgne du côté de « Heat » avec l’attaque d’un fourgon qui emmène un prisonnier au tribunal. C’est nerveux, violent, radical, pyrotechnique et percutant. La suite sera (parfois) plus calme mais réservera quand même de belles surprises mouvementées et notamment la longue scène finale où tous les membres du commissariat sont obligés de s’enfermer pour résister à l’attaque d’une véritable troupe surarmée. Avant d’en arriver au dénouement qui hélas est complètement aberrant et bâclé, il convient de ne pas bouder son plaisir devant un film ambitieux et efficace.

    La partie qui évoque la vie du commissariat est particulièrement réussie. D’une part par son environnement, autour de l’Etang de Berre, le paysage est assez apocalyptique et donne un sens à cet espace de non-droit sinistré. Elle permet d’autre part à de beaux personnages de prendre vie bien qu’ils soient assez nombreux et aussi à des femmes, ce qui est rarissime, dans un film de cow-boys souvent prêts à dégainer. Si Richard Berry est idéal en flic désabusé à qui on ne la fait pas, il ne surprend pas et son « trauma » personnel (entièrement réglé par téléphone) laisse relativement indifférent. C’est dans sa relation avec chaque membre de l’équipe de bras cassés qu’il va d’abord surprendre, déranger puis séduire que son histoire est la plus convaincante. Il va rendre leur dignité et leur compétence à des flics réduits à remplir la « main-courante » sans intervenir ou à consoler les vieilles dames à qui on a volé le sac. Aïssa Maïga, toujours dynamique et impliquée se dévoue corps et âme à son chef, dès lors qu’elle peut l’admirer. Pascal Elbé, le plus récalcitrant finira par retrouver les valeurs d’un boulot qu’il a aimé grâce à un chef qu’il respecte. Bernard Blancan est un flic fatigué mais intègre qui y croit encore à condition d’être mené par un patron juste et vertueux. Sans oublier Moussa Maaskri et Guilaine Londez particulièrement convaincants eux aussi. Tout ce petit monde joue du flingue et de la réplique qui tue avec beaucoup de punch et donne au film son intérêt et son énergie. Un film efficace qui dépote !

  • Sagan de Diane Kurys *

    Sagan - Sylvie Testud

    La vie, la mort, les amours, les emmerdes de Sagan… et quelques pages d’écriture de celle qui devint un mythe et dont la carrière commença par la sortie du livre jugé scandaleux « Bonjour tristesse ».

    On ne peut que reconnaître deux atouts imparables à ce film : la performance miraculeuse de Sylvie Testud et l’envie qu’il donne de (re)lire de toute urgence toute l’œuvre de Sagan.

    Bizarrement le film laisse une impression très mitigée de malaise et de déception, comme s’il était poussiéreux, inadapté et surtout l’insondable tristesse qu’il dégage, malgré les quelques tentatives pour faire sourire, laisse complètement anéanti.

    Sagan était une femme gaie qui aimait faire la fête et ne savait que faire une chose : écrire. Elle n’attendait qu’une chose de ses amis (nombreux) : qu’ils soient heureux ! Dès la parution de « Bonjour tristesse » elle devient millionnaire alors qu’elle n’a que 18 ans. Elle passera sa vie à dilapider tout l’argent qu’elle gagne, aux jeux, dans l’achat de luxueuses voitures, de maisons et surtout en s’entourant d’une cour de pique-assiette qu’elle entretient, loge, nourrit, sort. Elle s’en fiche, elle est généreuse, elle ne sait pas compter, elle veut qu’on l’aime.

    Deux mariages, un enfant (renié… pourquoi ?), ses relations homosexuelles, ses beuveries, son accident de voiture qui l’a rend pour toujours accro à la drogue, son arrestation… tout le film n’est qu’une succession de pages people ou scandaleuses. C’est un peu comme si on feuilletait en accéléré 50 ans de « Paris Match » et c’est assez écoeurant car si on se rend compte à quel point cette femme était adorable et imprévisible, on cerne peu sa personnalité complexe et son génie d’écrivain. Les plus beaux (et rares) moments sont ceux où en voix off, elle « écrit » ses plus belles pages. Pour le reste, toute une galerie de marionnettes plus caricaturales les unes que les autres se succèdent auprès d’elle pour l’abandonner finalement.

    Mais au centre de ce tourbillon de fêtes, de séductions et de défaites, il y a Sylvie Testud à la tête d’un rôle colossal qu’elle a empoigné, petite brindille au corps anorexique, comme possédée par l’écrivain. Elle est incroyable, troublante car on ne peut qu’insister sur la ressemblance confondante avec son modèle. Sans maquillage outrancier, sans latex qui enlaidit et dénature, juste par le mystère d’une mèche blonde qui balaye le front, d’une démarche qui devient de plus en plus hésitante avec les années, d’une façon de se caresser le sourcil, de se plaquer les cheveux dans la nuque nerveusement, et d’une voix sans pareil et surtout d’un débit hypernerveux, inquiet et impatient, elle devient Sagan, gaie, excessive, timide, attachante, touchante.

    Ce film doit TOUT à Sylvie Testud mais ne rend pas hommage à Françoise Sagan réduite ici à une fêtarde désespérée.

    Il faut également remercier, féliciter et rendre grâce à Chantal Neuwirth et à Sylvie Testud encore, qui dans le « spectacle » final de l’agonie rendent, par la force de leurs regards, toute sa dignité à une scène qui aurait sombré dans un mauvais pathos sans le talent de ces deux actrices.

    Un film d’une grande, profonde et insondable tristesse !

  • JCVD de Mabrouk el Mechri ***

    JCVD - Jean-Claude Van Damme
    JCVD - Jean-Claude Van Damme

    Jean-Claude Van Damme rentre en Belgique pour tenter de se refaire le moral en berne. Aux Etats-Unis, il est en procès contre son ex femme pour la garde de sa fille, ses finances sont au plus bas, les projets ne se bousculent pas… et sitôt entré au pays, le voilà au cœur d’une prise d’otages dans une poste où il venait retirer de l’argent.

    Au centre de ce thriller parfois flippant, parfois franchement drôle, il y a JCVD, la « movie star » comme il se nomme lui-même, qui joue son propre rôle. La prise d’otages se transforme vite en show télé car des centaines de curieux veulent voir leur idole en vrai ! Quant à JC, il joue de sa notoriété pour faire l’intermédiaire entre les preneurs d’otages (dont un fan absolu) et la police qui croit que c’est lui qui est à l’origine du délit.

    C’est incroyable de croire connaître si bien un acteur alors qu’en parcourant sa filmo, je pense n’avoir vu aucun de ses films. Il faut dire que jusque là, JCVD se faisait davantage remarquer pour ses aphorismes délirants que pour ses qualités d’acteur. Mais l’ennemi de JCVD, c’est JCVD lui-même, personnage musclé et sans cervelle qui a eu ce qu’il a voulu (la gloire) mais qui apparemment n’en peut plus. Il ne renie rien, ne crache pas dans la soupe qui l’a fait vivre, mais balance deux trois vérités qui ressemblent à des règlements de compte, l’abandon de John Woo qui lui devrait d’être venu à Hollywood, son remplacement dans un futur projet par Steven Seagal et le manque d’inspiration de son agent…

    Si le film, objet hybride qui oscille entre fiction et réalité est loin d’être déplaisant avec notamment l’impayable acteur belge François Damien dans le rôle de l’inspecteur et une esthétique chébran très soignée, le grand intérêt, la grande et bonne surprise c’est évidemment Jean-Claude Van Damme himself. Loin de chercher la performance ou le contre emploi, de tenter de nous faire le coup de son « Ciao Pantin », l’acteur semble être lui-même, rien de plus, mais surtout rien de moins. Avec son regard triste et fatigué qui nous dit à chaque plan à quel point il a morflé, il parvient également à nous montrer de quelle auto-dérision il est capable en évitant toute surenchère dans les effets «actor’s studio ». JCVD est sobre, touchant, sincère et drôle. Lorsque le moment tant attendu arrive dans la dernière partie du film où il se confie seul face caméra avec son phrasé et ses tournures inimitables, il livre tout en vrac, s’épanche, se dévoile et révèle tout, son ascension, sa gloire, les femmes, les films, sa chute dans la drogue, sa descente aux enfers… et il a ces mots assez surprenants et vraiment désarmants : « voilà, ce film c’est pour moi… », c’est-à-dire pour que je m’en sorte. Mais ce n'est pas seulement dans cette belle scène qu'il prouve qu'il est un acteur. 

    Ce film sincère, oui je décide de dire et de croire qu’il est sincère, est celui d’un garçon adorable, séduisant, vraiment attendrissant et aware, qui révèle de vraies qualités d’acteur, qui prouve que le regard énamouré que son réalisateur pose sur lui peut lui permettre de déployer son talent et qui crie "aimez-moi !". Irrésistible.

  • Si ça vous amuse,

    faites comme moi, tentez de répondre à ces quelques questions vraiment casse-tête et comme moi (peut-être) soyez persuadés que les réponses pourraient être très différentes demain ou après-demain !!!

    1. A quel film devez-vous votre premier souvenir de cinéma ?

      Question impossible à résoudre puisque j’ai été élevée dès mon plus jeune âge à coups de westerns (genre que je vénère toujours aujourd’hui…) mais je crois que j’ai senti qu’il se passait vraiment quelque chose en voyant (je l’ai revu 800 fois depuis) « La sirène du Mississipi » de François Truffaut. Belmondo en victime consentante ravagé d’amour et Marion-Catherine, je ne m’en lasserai jamais !

     
     
     
    1. Quel est le chef-d’œuvre officiel qui vous gonfle ?

      « La passion de Jeanne d’Arc » de Carl Theodor Dreyer. Je sais qu’après une telle révélation je ne pourrai plus me prétendre cinéphile aux yeux de quiconque, mais le regard épouvanté de Falconetti : définitivement non !

     
     
    1. Quel classique absolu n’avez-vous jamais vu ?

    « Stalker » d’Andrei Tarkovski… là aussi, je risque d’être vouée aux gémonies… mais je n’ai pas dit mon dernier mot… 

     
     
    1. Quel est le film unanimement jugé mauvais que vous avez « honte » d’aimer ?

    « Armageddon »… j’aime quand Bruce sauve le monde et qu’il meurt à la fin. Je pleure.

     

    Armageddon
     
     
    1. Quel est le film que vous avez le sentiment d’être la seule à aimer ?

      « Est Ouest » de Régis Wargnier. J’ai l’impression que personne ne le connaît. C’est une merveille.

    Est-Ouest
     
     
     
    1. Quel film aimeriez-vous faire découvrir au monde entier ?

      « Le cahier » de Samira Makhmalbaf

    Le Cahier
     
     
     
    1. Quel film montreriez-vous en boucle à votre pire ennemi pour le torturer ?

    Je n’ai pas trouvé car les films que je déteste pourraient plaire à mon ennemi et je ne souhaite en aucun cas qu’il prenne du plaisir… Par contre, pour me torturer moi, il suffirait de me passer en boucle « La Môme ».

    La Môme
     
     
     
    1. Quel film pourriez-vous regarder tous les jours ?

    "An affair to remember" de Leo Mc Carey, quand Cary Grant découvre la "supercherie, qu'il s'appuie contre la porte, qu'il ferme les yeux et aaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhh !!! C'est reparti, les grandes eaux !

    Elle et lui
     
     
     
    1. Quel film faut-il voir pour y découvrir un aspect essentiel de votre personnalité ?

    « 2001 l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrik…

    2001 : l'odyssée de l'espace
     
     
     
    1. Un film a-t-il déjà influé sur le cours de votre vie ?

      Pas un mais plusieurs, régulièrement… quand je vois des films tels que « Une vérité qui dérange », « Le cauchemar de Darwyn », « Ezra », « Haïti chérie »etc… je me demande toujours pour quelle cause il serait plus « juste » de s’engager !

    Une Vérité qui dérange
     
     
     
    1. Quel film vous a-t-il fait verser vos plus grosses larmes ?

    « Million dollar baby » de Clint Eastwood

    Million Dollar Baby
     
     
     
    1. Quel film vous a procuré votre plus forte émotion érotique ?

    « La fureur du dragon » quand Bruce Lee pousse ses petits cris « wiiiiiiiiiiiiiii aaaaaaaaaayaaaaaaaaaaa » je ne me tiens plus !

    Bruce Lee - La Fureur du dragon
     
     
    1. Quels films emporteriez-vous sur une île déserte ?

    « Sur la route de Madison » de Clint Eastwood – « Le bon la brute et le truand » de Sergio Leone – « Autant en emporte le vent »… et oui !

    Sur la route de Madison
     
     
     
    1. Quel film attendez-vous avec la plus grande impatience ?

    « The changeling » de Clint Eastwood. En février 2009, je crois !

    The Changeling - Angelina Jolie