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Sur la Route du Cinéma - Page 496

  • CÉSAR est juste…

    Je dois vous l’avouer j’aime, j’adore et je ne raterais sous aucun prétexte cette remise de « hochets » annuels (comme dit Jean Rochefort) qui autocélèbre la grande famille du cinéma. J’adore les robes de princesses, les discours empêtrés, les autres plus élaborés. J’aime Antoine de Caunes qui présente la soirée comme personne. Il me fait rire même lorsque et peut-être encore plus il n’est pas fin-fin… parce que dans ce cas on entend comme un frisson qui parcourt la salle. Qu’il dise par exemple que le mime Marceau était mort depuis trois jours mais qu’on croyait qu’il répétait son nouveau spectacle… ça m’amuse et plus encore quand je vois les tronches de certains cakes qui semblent s’offusquer : « aucun respect pour les morts ! ». Donc, Antoine me fait mourir de rire et Jean Rochefort aussi, alors lors de cette soirée je m’amuse et je m’émerveille…et puis, quand les stars décachettent les enveloppes, je peux m’esclaffer « j’l’avais dit !!! », et là c’est le nirvana et c’est vérifiable.

    Cela ne m’empêche pas non plus d’exercer lors de cette looooongue soirée mes talents critiques et ma mauvaise foi !

    Donc, CÉSAR est juste…

    Car il a sacré le beau film d’Abdellatif Kechiche « La graine et le mulet »… et contrairement à ce que nous laisse lire et entendre la presse, je dis que non, le César le plus prestigieux n’est pas celui de la meilleure actrice mais bien ceux du Meilleur réalisateur, Meilleur film, Meilleur scénario et Abdellatif Kechiche les a obtenus tous les trois. L’académie n’est donc ni sourde ni aveugle et pour ces trois César largement mérités j’lavais dit !

    Addellatif Kechiche avait déjà surpris le monde du cinéma il y a quelques années avec « L’Esquive », outsider multiprimé !

    CÉSAR est juste…

    Car « La Môme » a obtenu quatre César techniques et c’est vrai que ce film sans âme, sans cœur et sans émotion est un film technique. Jetez-moi des cailloux si vous voulez, c’est l’un des plus mauvais films que j’ai vu en 2007.

    César est étrange car il a sacré comme acteur et actrice, un acteur et une actrice qui ont un masque de latex sur la tête… Ce qui signifierait que pour être acteur, il faut changer de tête ! J’avais « voté » pour Cécile de France et Michel Blanc et là, j’ai tout faux.

    Mathieu Amalric n’était pas là, il n’a donc pas pu faire son beau discours de sa belle voix étrange en direct… C’est Antoine qui l’a lu. Ce matin j’apprends par ma radio préférée que ce discours écrit risque de faire grand bruit car d’après Mathieu himself (en tournage sur le prochain « James Bond ») il aurait été censuré de sa dernière partie qui évoquait les multiplexes, les salles art et essai, le désengagement du gouvernement vis-à-vis de la culture (ça m’amuse toujours (mais jaune…) quand on associe CE gouvernement à la culture !!!)… etc. Mathieu est stupéfait : « ce serait donc si simple la censure ? ». Il semblerait qu’Alain Terzian ait des comptes à rendre prochainement. A suivre.

    CÉSAR aime les filles… qui ne le lui rendent pas toujours.

    La meilleure actrice est donc Marion Cotillard. Je n’ai rien contre Marion Cotillard en général mais ici en particulier son interprétation titubante, vociférante et alcoolisée d’Edith Piaf m’avait laissé muette à l’époque. Depuis presqu’un an qu’on répète à Marion qu’elle est la plus grande, qu’elle obtient moult récompenses à travers le monde et que peut-être c’est pas fini… on aurait pu imaginer qu’elle commencerait à s’habituer et que pour cette consécration annoncée, elle se donnerait la peine de se faire écrire un beau discours plein d’émotion certes, mais digne !!! Non, Marion a préféré jouer la surprise « ben merdalors j’m’y attendais pas du tout »..et venir sangloter (sans larmes) en direct live, en bafouillant, tremblotant et reniflant (décidément parfois les larmes, ça veut pas couler !) remerciant papa, maman et Dahan. C’était ridicule et je n’ai pas cru une seconde à l’émotion de Marion…

    Mais nous n'en avions pas fini avec les surprises réservées par les filles.

    Avant de remettre un César, Marie Gillain nous a offert une prestation alcoolisée (qui m’en a rappelé une autre…) pas drôle du tout et complètement à côté de la plaque.

    Julie Depardieu (j’l’avais dit) absolument magnifique dans le rôle de la bonne copine homo compatissante et qui ne juge pas dans « Un secret » obtient le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Elle oblige son amie Ludivine Sagnier (très très bien par contre) à monter sur scène avec elle, refuse le César et sort quelques inepties en quittant la scène hilare et ridicule. Décevante ! Si elle avait l’intention de refuser le César, pourquoi est-elle venue ? Il faut jouer le jeu non ?

    Hafsia Herzi, César du meilleur espoir féminin (j’l’avais dit) pour son beau et énergique rôle dans « La gaine et le mulet », choisit elle aussi de venir se moucher sur scène dans ses (très beaux) cheveux. Je plaide l’indulgence et le jeune âge de la demoiselle mais bon…

    Fanny Ardant venue remettre un César d’honneur à Roberto Benigni nous inflige un de ses discours abscons, essoufflé, lénifiant et ampoulé comme elle en a le secret… C’est tout juste si d’après elle, le pauvre Roberto ne devrait pas être nommé au Prix Nobel de la Culture. Heureusement, Roberto vient remettre un peu de youpitralala dans tout ça et rappeler que ce sont des français qui ont inventé le cinéma !

     

    Heureusement encore, pour relever le niveau féminin (apparemment "la classe", c'est inné)… l’immense Jeanne Moreau venue recevoir un César d’honneur nous offre l’un des moments les plus beau, émouvant et intelligent de la soirée. Elle remet son César à Céline Sciamma (réalisatrice du premier film « Naissance des pieuvres ») qui servira de « relais » à transmettre chaque année au réalisateur d’un premier film. Beau geste et beau symbole.

     

     

    Voilà, pour les quelques moments les plus marquants de cette cérémonie. Pour le reste des « j’l’avais dit », j’avais dit que Sami Bouajila (beau, simple, sobre, élégant…) aurait le César du meilleur acteur dans un second rôle, qu’Alex Beaupain aurait celui de la meilleure musique (facile !), Florian Henckel von Donnersmarck celui du meilleur film étranger (évident) et Barbet Schroeder celui du meilleur documentaire (logique).

    Malgré mes critiques, j’aime cette soirée et tout ce qui touche de près et d’encore plus près au 7ème art.

    Allez au cinéma !

  • Help !

     

    Les Noces funèbres de Tim Burton

    Tenue enchaînée loin de mes salles obscures pour de machiavéliques raisons je vous invite néanmoins à faire un tour d’horizon des films à l’affiche actuellement :

    I – Les films que j’ai choisi de ne pas voir et qui ne me donneront donc aucun regret :

    ALVIN ET LES CHIPMUNKS :

    Parce que rien que le titre et la bande-annonce m’avaient donné envie de vomir. Et puis, il faudra bien un jour arrêter de faire croire aux moutards que les rats sont de petits animaux sympathiques qui parlent, chantent, font des farces et ont leur place dans une cuisine !

    ASTÉRIX AUX JEUX OLYMPIQUES :

    Malgré Alain Delon et Benoît Poelvoorde, JE REFUSE !

    ÇA SE SOIGNE :

    Parce que les grimaces et pleurnicheries de Thierry Lhermitte lors de la bande-annonce m’ont vraiment fait peur (à plus d’un titre). Oui je suis impressionnable !

    CLOVERFIELD :

    Parce que voir la tête de la statue de la liberté débouler dans les rues de New-York ne m’intéresse pas.

    ENFIN VEUVE :

    Parce qu’Isabelle Mergault NON et Michèle Laroque NON et NON et RE.

    JOHN RAMBO :

    Parce que, vous n’allez pas me croire… je n’ai vu AUCUN Rambo, alors je ne vais pas commencer par le dernier et puis le génocide karen, j’étais au courant avant (merci Sylvester). Par contre, je n’ai pas raté UN SEUL Rocky. Je ne sais si ça jouera dans mon absolution.

    LA FABRIQUE DES SENTIMENTS :

    Parce que le thème (racoleur) révélé par une bande annonce repoussante ne m’attire pas du tout, du tout.

    MAX and CO :

    Parce que.

    PS I LOVE YOU :

    Parce que cte grande gigue d’Hilary pète trop la santé pour jouer les dépressives. Et puis Gérard Butler m’a déjà démontré à deux reprises l’acteur calamiteux qu’il est.

    Bon écoute Gérard, si tu veux faire star un jour : CHANGE DE PRENOM (mes respects aux Gérard)… Et puis de toute façon, des Butler, j’en connais qu’un, il s’appelle Rett et c’est le mari de Scarlett.

    II -  Les films que si je ne les vois pas, je risque quand même d’être un peu fâchée :

    JUMPER :

    Parce qu’Hayden Christensen… Ben oui, il m’a trop fait pleurer d’être l’Anakin sacrifié de la trilogie !

    LA JEUNE FILLE ET LES LOUPS :

    Parce que Laetitia Casta est une actrice que j’aime.

    LE DRAGON DES MERS :

    Parce que j’aime bien la légende du Loch Ness.

    LE MERVEILLEUX MAGASIN DE M. MAGORIUM :

    Parce que bien que les couleurs soient moches à hurler… Natalie et Dustin quand même…

    LES CERFS VOLANTS DE KABOUL :

    Parce que.

    NOTRE UNIVERS IMPITOYABLE :

    Parce qu’Alice Taglioni est une fille extra et son mec aussi mais qu'avec les comédies (surtout quand elles prétendent pousser à la réflexion…) j’ai un peu de mal…

    UN CHÂTEAU EN ESPAGNE :

    Parce que j’adore Anne Brochet.

    LE CAHIER :

    Parce que la famille Makmahlbaf est étonnante et que la petite fille qui rêve d'aller à l'école me fait penser à Ponette...

    PEUR(S) DU NOIR :

    Parce qu’ils m’ont mis l’eau à la bouche.

    III – Les films que si je ne les vois pas je serai de très très mauvaise humeur :

    PARIS :

    Parce que Cédric, Romain, Juliette, François et les autres… et Paris tout simplement.

    LA FAMILLE SAVAGE :

    Parce que Philipp Seymour Hoffman...

    et malgré Laura Lynney qui (pour moi) est un peu un Gérard Butler au féminin...

    REDACTED :

    Parce que Brian c’est de Palma et qu’il ose nous dire qu’il faut se méfier des images qu’on nous montre, arrêter de gober l’info pré-mâchée !

    IV – LE FILM QUE J ATTENDS :

    THERE WILL BE BLOOD :

    There Will Be Blood

    Parce que Paul Thomas Anderson, parce que Daniel Day Lewis, parce que Paul Dano...

  • Fantasmes et cinéma

    Jérôme m’a demandé de révéler « Cinq fantasmes » cinéphiles. C’est étrange mais amusant et finalement comme toujours très révélateur, car ça pourrait être très différent demain... Mais comme toujours :

    Voici donc, mes cinq fantasmes cinéphiles (du plus réalisable au plus improbable) seraient que :

    1) Les films de Xhuang Yuxin, Alessandro Angelini, Michel Kammoun, Noël Mitrani, Stanislaw Mucha, Dimitri Karakatsanis, Niall Herry, Kirill Mikhanovski, Frédéric Choffat… sortent en salle rapidement et soient vus par le plus grand nombre.

    2) Zang Yhimou adapte le livre de François Cheng « Le dit de Tianyi ». A condition qu’il revienne aux « fondamentaux » de ses premiers films, oublie les boursouflures insupportables de sa « Cité Interdite » et prenne pour acteur : Andy Lau, Tony Leung Chiu Wai et Linh Dan Pham.

    3) Claude Miller adapte « La part de l’autre » d’Eric Emmanuel Schmitt. Je lui laisse le choix quant à l’acteur chargé d’incarner Hitler...

    4) Je rencontre Clint Eastwood et Paul Newman (le premier qui dit « faut te dépêcher », je lui pète les dents avec mon coude) pour pouvoir me jeter à leurs pieds dans leurs bras et aussi assister au tournage de leur prochain film.

    5)       Je sois co-présidente (je ne suis pas gourmande) du Jury du Festival de Cannes, même sur un strapontin. Cette année, ça m’irait pile poil !

    Je passe le flambeau à Bernard Blancan, Sandra M. et Pierre-Loup qui ont pour mission de ne pas briser cette chaîne d'amour sous peine d’être maudits jusqu’à la treizième génération de leur descendance et d’être couverts de pellicules…

  • Benjamin Gates et le Livre des Secrets de Jon Turteltaub*

    Benjamin Gates et le Livre des Secrets - Nicolas Cage

    L’arrière arrière arrière (et peut-être encore une fois arrière) grand-père de Benjamin Gates (Nicolas Cage marrant comme un bidet !) est soupçonné d’avoir été impliqué dans l’assassinat d’Abraham Lincoln. Vous autres de Lefrincoucke sur Sambre, vous vous rendez sûrement pas compte mais c'est un président cher au cœur des américains.

    Benji doit et veut venger l’honneur perdu de papy et pour cela il doit reconstituer le mystère de la page manquante !!!

    Les aventures de cet Indiana Jones du pauvre se passe en ville : New-York (mais pas trop), Washington, Paris (au cas où vous ne le sauriez pas, la statue de la Liberté est au jardin du Luxembourg) et Londres. On voyage donc un peu et on se marre bien même si le comique de ce film est involontaire, enfin je crois. De toute façon ce n’est pas grave, les acteurs étant assez intelligents pour avoir décidé de faire comme si… en ne se prenant pas au sérieux une seconde. Devant tant d’incongruité et d’invraisemblance on ne peut évidemment que se marrer. Benjamin Gates et ses acolytes (papa, maman, fiancée et copain) mettent moins de temps à décrypter, déchiffrer, analyser et comprendre des indices alacon qu’il n’en faut pour dire « Da Vinci Code ». Il faut reconnaître que parler l’amérindien, le hiéroglyphe couramment, ça aide. Et les potes à Ben ils savent tous faire ça, sans plier les genoux. Mais c’est pas ça le plus comique de l’affaire. Figurez-vous qu’il y a un machin hyper méga plus important dans le Bureau Ovale. Vous saviez vous que c'était "le bureau du résolu" ? Pas moi. Et puis,  bande de béotiens, vous vous dites, ‘tain visiter le bureau du Président sans qu’il y ait personne : c’est pas facile. Détrompez-vous, mais je ne vous dis pas tout, c’est sexuel !!! Ensuite, pour en savoir encore plus, il suffit d’enlever le Président… Fastoche aussi ! Moi j’avais envie de lui dire à Benji « flingue l’otage pendant que tu y es, ça nous débarrassera le plancher d’une belle engeance ». Tu parles le Président, c’est Bruce Greenwood, et avec son sourire à la JFK t’as tout sauf envie de le flinguer. En plus, au début, il fait genre celui qu’est vénèr qu’on l’a enlevé… et puis, il se souvient qu’il a fait des études d’archéologie. Ça tombe pile poil et du coup les histoires à Benji ça le passionne et du coup encore, il lui donne tous les codes pour aller chiper des trucs à la Bibliothèque du Congrès. De toute façon comme les gens qui travaillent là-bas regardent toujours ailleurs, y’a pas de lézard, tu y entres comme dans un moulin, mais avoir les codes, ça aide aussi. Bon, sinon ajoutez comme tirelipimpom sur le chihuahua Harvey Keitel en agent du FBI à qui on a fini de la faire et Ed Harris en méchant pas si méchant que ça… et la température monte d’un cran non ??? Ah oui, ça se termine au Mont Ruhsmore, mais pas de panique c’est pas du Hitchcock pour autant mais c’est beau quand même et puis sous le mont y’a une cité en or massif… Et là, fou rire terminal, on dirait un machin en carton peint en doré : c’est hyper moche mais heureusement le réalisateur l’a vu et il casse tout avant le générique. C’est le décorateur qui a dû se prendre un sacré fumant, moi je dis. Mais j’en sais rien ! De toute façon, no panic, j'ai beau me creuser le ciboulot, j'ai pas l'impression qu'on nous ait donné le résultat du mystère de la page 47... Alors il y aura une suite !

    Vivement eul vinte !

  • LES FAUSSAIRES

    de Stefan Ruzowitzky ***

    les faussaires,cinéma

    Avec Karl Markovics, August Diehl

    Sally (Salomon) Sorowtisch, juif allemand, roi des faussaires est déporté au camp de Mathausen. Plus tard, il sera transféré au camp de Sachsenhausen, 1ère classe des camps de concentration où il sera chargé avec d’autres faussaires experts en imprimerie, typographie etc… d’imprimer de fausses livres sterling afin de tenter de déstabiliser l’économie anglaise…

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  • Juno de Jason Reitman*

    Photos de 'Juno'

    Juno 16 ans tombe enceinte. Elle décide de ne pas avorter mais d’offrir son bébé à un couple en manque et désir d’enfant.

    Dans un monde parfait tout le monde serait incroyablement bon, généreux, compréhensif et aurait toujours pile poil la réaction idéale à une situation donnée. Mais le monde que nous décrit Jason Reitman est « presque » parfait car une gamine de 16 ans délurée comme pas deux, tombe enceinte. Qu’à cela ne tienne tout va quand même pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et Juno mène sa grossesse tambour battant, continue à aller à l’école et nous affirme que tout le monde la regarde bizarrement (ce qu’on ne voit jamais à l’écran), trouve le couple idéal, bourgeois jusqu’au collier de perles de la dame. On se dit que dans ce monde rose bonbon qui essaie de nous faire croire à l’anticonformisme très très convenu de la fillette parce qu’elle parle et jure comme un charretier, quelque chose de dramatique va finir par arriver, ou simplement un grain de sable qui enrayerait la belle machine… quelque chose qui ressemblerait à la vraie vie quoi ! Et bien, la jolie dame au collier de perles va se faire larguer comme une malpropre par son immature mari qui joue de la guitare et porte des t-shirts ridicules... Non mais vous vous rendez compte ??? Etc, etc, jusqu’à épuisement et happy end ! Evidemment la petit Ellen Page est à croquer mais on atteint très très rapidement les limites de son jeu sans nuances… La photo ci-dessus en est (pour moi) la preuve flagrante. J'ai remarqué ce geste de la main qui se lève chez les actrices qui ne savent plus quoi faire de leur corps et comment exprimer quoi que ce soit...

    Je ne demande pas au cinéma d’être réaliste (au contraire) mais un chouilla de vraisemblance m’aurait aidée à y croire un peu. Trop d’idéal tue la crédibilité. Et puis, dans ce monde de politique régressive, il ne faut peut-être pas s'étonner de voir un film anti avortement... finalement !

    Enfin, je crois que ce qui a terminé de m'agager très très fort, c’est d’avoir entendu partout, ici et là et même ailleurs des comparaisons entre ce tout petit petit petit minuscule film et la pépite en or massif qu’est « Little Miss Sunshine »… franchement rien à voir…

  • Capitaine Achab de Philippe Ramos***

    Capitaine Achab - Denis Lavant

    Achab (dites bien « Akab ») est malmené par la vie. Sa mère meurt en le mettant au monde, une dizaine d’années plus tard, son père meurt assassiné. Il est recueilli par une tante qui ne l’aime pas, puis par un prêtre… A chaque fois, il s’échappe, s’enfuit pour répondre à l’appel qui s’accroît en lui, celui de l’océan. Il deviendra un redoutable et mythique baleinier, jusqu’à sa rencontre avec la non moins mythique Moby Dick qui l’obsèdera jusqu’à la fin.

    Philippe Ramos choisit de nous raconter la vie d’Achab en commençant tout simplement par sa naissance et en la morcelant en chapitres composés des rencontres les plus marquantes de sa vie. De ce film atypique, inclassable, d’une poésie exquise et extrême, il reste les images et chaque scène semble être un tableau. Il reste le casting de voix off quasiment ensorcelant, chaque personnage évoquant des souvenirs, des sensations de sa rencontre avec Achab l’enfant puis le Capitaine meurtri, mutilé que même l’amour d’une femme ne parviendra pas à sauver de l’obsession qui le hante de retrouver « la pute blanche ». Ce film est un voyage grisant et ensorcelant sublimé par des acteurs inspirés (Jean-François Stévenin père bourru, amoureux transi et jaloux, Bernard Blancan peintre amoureux défenseur de femme battue, Carlo Brandt curé compatissant, Philippe Katerine sadique et hilarant, Dominique Blanc femme amoureuse sacrifiée, et Virgil Leclaire et Denis Lavant, capitaine Achab enfant et adulte, magnifiques et inoubliables). La musique qui va de la pop au classique colle aux images à la perfection.

    Et ne serait-ce que pour ce plan sublime où Achab géant posé sur l’océan, avec sa jambe en os de cachalot recueille littéralement dans sa main la baleine blanche devenue minuscule, précipitez-vous !

  • Festival International du Premier Film d’Annonay (2008 - Dernière partie)

    Traditionnellement, le week-end de compétition s’ouvre par la projection d’un film du réalisateur/Président du Jury. Cette année, il s’agissait de :
    Baxter de Jérôme Boivin***

    Il s’agit d’un film de 1988 que j’avais vu à l’époque et que je n’avais pas oublié tant il sort de l’ordinaire. C’est un film comme on n’en a jamais revu depuis, dérangeant parce que le héros est un chien inquiétant dont on entend les pensées et qui rêve de devenir humain, un film sans étiquette qui ne relève d’aucun genre particulier. Jérôme Boivin en avait écrit le scénario avec Jacques Audiard et il était inspiré d’un roman de Ken Greenhall « Des tueurs pas comme les autres » dont il nous a vivement recommandé la lecture. Hélas, le livre fut aussi incompris que le film.
    Baxter est un chien qui cherche le maître idéal. Il en «épuisera» trois avant de tomber sur Charles, gamin d’une dizaine d’années, livré à lui-même par des parents laxistes, fasciné par Hitler (qui aimait tant ses chiens !!!). C’est une réflexion sur le genre humain, l’humanité et la soi-disant innocence de l’enfance. Un film sur un chien qui veut devenir humain et un enfant qui révèle sa ‘part animale’… perturbant, troublant et forcément enthousiasmant.


    LES FILMS DE LA COMPÉTITION

    Teeth of love de Zhuang Yuxin ****


    10 ans de la vie d’une femme chinoise. Trois périodes de sa vie au travers de son parcours amoureux où la douleur et le souvenir seront intimement liés. Les trois expériences de la vie amoureuse de Qian Yehong seront toujours traduites au travers du prisme de la douleur physique : un coup de brique dans le dos lorsqu’elle est adolescente, un avortement qu’étudiante en médecine elle dirigera elle-même (scène absolument sidérante), l’arrachage d’une dent sans anesthésie en souvenir d’un amour gâché par la distance, l’incompréhension.
    Apparemment linéaire et classique, ce beau et grand film émouvant et passionnant est servi par un trio d’acteurs époustouflants. D’une impressionnante maîtrise, il révèle un talent, un savoir-faire et une virtuosité qu’on a vraiment hâte de retrouver.
    Ce film à obtenu :
    LE GRAND PRIX DU JURY.
    Et quand on voit le bonheur sincère du réalisateur, on est davantage touché encore. La remise de ce prix a d’ailleurs donné lieu à un des moments les plus émouvants de la soirée de clôture car un des membres du jury Marine B. étudiante en chinois a pu remettre le prix en s’adressant au réalisateur directement dans sa langue. Il en fut charmé, étonné et ravi.

    L’aria salata d’Alessandro Angelini ****


    Fabio s’occupe de la réinsertion de détenus. Un jour en prison il rencontre Sparti, homme fatigué qui a déjà purgé 20 ans et qui souhaiterait obtenir une permission de sortie. Fabio découvre qu’il s’agit de son père. Il décide de « s’occuper » de lui sans lui révéler qu’il est son fils. Il cherche à percer le mystère et les secrets de ce père assassin qui lui a tant manqué.
    Le tour de force de ce film admirable de la première à la dernière image est de ne jamais, à aucun moment sombrer dans le pathos, ou de venir chercher notre émotion à grand renfort d’effets faciles. On attend, suspendu aux deux acteurs, magnifiques, bouleversants, LA révélation. Elle est si simple qu’on y croit à peine ! Le vieil homme tourne le dos à son fils, sans un mot pour regagner sa cellule… et le fils dit doucement, derrière les barreaux en regardant son père s’éloigner : « ça fait mal hein ? ». Déjà à ce moment, le grand lacrymal circus commence à s’activer… Puis on attend LA scène de réconciliation en se disant qu’elle est impossible et qu’elle gâcherait un peu ce film pudique, sincère, honnête et d’une sensibilité à fleur de peau. Elle n’arrive pas.
    Mais quand à la toute fin, Antony entonne « Hope, there’s someone… »… c’est en larmes, anéanti dans son fauteuil qu’on termine la projection.
    Cliquez ici pour vous faire une idée… vous n’en reviendrez pas
    http://www.youtube.com/watch?v=n_-94GlJGjc
    Ce film a obtenu :
    LE PRIX DU PUBLIC

    malheureusement le réalisateur n'était pas présent et c'est bien dommage, j'aurais aimé lui dire deux mots : c'est pas humain de faire pleurer les gens comme ça... 


    Falafel de Michel Kammoun ***


    Toufik (Tou pour les intimes) est un jeune homme qui vit «normalement» entre son petit frère et sa mère qu’il adore et les amis de son âge qui font des fêtes, des blagues, regardent les filles, tombent amoureux… Mais Tou vit cela à Beyrouth où le spectre de la guerre récente rôde encore. L’agressivité, la tension semblent sous-jacente à chaque coin de rue. L’insouciance de Toufik va être sérieusement bousculée et tout va basculer cette nuit là, par hasard !
    Ce film est infiniment drôle et on ne compte les éclats de rire qui ont fusé dans une salle comble et conquise par un film aussi attachant que son jeune héros Tou, Elie Mitri. Lorsque tout bascule brusquement, ce n’en est que davantage bouleversant. Cette histoire nous conte l’échec de la vengeance et nous redit que les choses graves arrivent par surprise. C’est aussi un film sur la fraternité dont le dernier plan impressionnant et attendrissant reste gravé en nous.
    Ce film a obtenu :
    LE PRIX SPÉCIAL DU JURY

    Sur la trace d’Igor Rizzi de Noël Mitrani ****

    Un footballeur ruiné erre dans son appartement vide et dans Montréal en ressassant ses regrets de n’avoir pas dit à sa femme morte combien il l’aimait. Un « ami » pas très recommandable lui propose de tuer Igor Rizzi ce qui lui permettrait de se faire un peu d’argent. Absent à tout, il accepte cette proposition, le seul problème étant : pour tuer un homme comment s’y prend-on ?

    J’ai eu beau creuser le plus profond possible dans ma mémoire de cinéphile, je n’ai trouvé AUCUN film qui raconte une histoire sur l’écran et qui en raconte une autre en voix off. A ce seul titre déjà, ce film m’a paru unique admirable. En général, la voix off nous raconte ce qu’on voit à l’écran… ce qui est une façon de dire au spectateur qu’il est stupide. Ici, la voix off nous évoque en détails l’histoire d’amour qu’on ne verra jamais et à l’écran on voit l’errance, la solitude et les remords d’un homme sans réaction. Humour et spleen font bon ménage dans ce film atypique, drôle et profond porté de bout en bout par Laurent Lucas, parfois drôle, parfois pathétique, admirable loser magnifique qui traîne sa carcasse et son regard perdu.

    Ce film n’a rien obtenu car parfois le jury est aveugle et sourd, et je le regrette infirniment !!! 

    Hope de Stanislaw Mucha **

    Une œuvre d’art est volée dans une église. Un jeune homme assiste à la scène et la filme. Dès lors il fait « chanter » le voleur, riche propriétaire d’une galerie d’art… mais bizarrement l’objet du chantage n’est pas l’argent mais simplement que l’œuvre soit remise à sa place !

    L’ombre de Kieslowski plane sur ce film car ce film a été écrit par son scénariste attitré Krzysztof Piesiewicz. On en retrouve la musique, la poésie, les couleurs. Il s’en dégage une impression de douceur et l’intrigue maintient en haleine d’un bout à l’autre, et même si on ne comprend pas toujours ni très bien les motivations du jeune héros, on s’en moque. L’interprétation est formidable… et curieusement, rapidement le souvenir de ce film s’échappe…

    Small gods de Dimitri Karakatsanis **

    Elena survit à un grave accident de voiture dans lequel meurt son fils. Désespérée, hagarde elle tente de récupérer dans un hôpital lorsqu’un étranger, David, la kidnappe et l’emmène en voyage dans son camping-car. En route, ils rencontrent un autre personnage tout aussi perdu qu’eux, Sara qui va poursuivre le voyage avec eux.

    Aussi intrigant qu’envoûtant ce film est loin de laisser indifférent d’autant que la fin ouverte… étions-nous dans un rêve ou dans la réalité… est vraiment bienvenue. Mais la surenchère de violence et de drames qui frappent chaque personnage finit par ne plus être crédible.

    Ce film a obtenu :

    le Prix Spécial du 25ème Anniversaire du Festival International du Premier film d'Annonay (parce que parfois les voix du Jury sont impénétrables...).

    Small engine repair de Niall Heery **

    Doug et ses amis sont ouvriers au fin fond d’un bled irlandais perdu au fond des bois. Sa femme le quitte et il parvient petit à petit à faire reconnaître son talent de chanteur de country.

    Ce film d’hommes pour les hommes (les femmes sont responsables de TOUS leurs maux) parlent d’amitié, de chasse, de trahison… des problèmes d’hommes et de mélancolie enrobés dans une musique country pop folk irlandaise enthousiasmante. 

    Sonhos de peixe de Kirill Mikhanovsky **

    Jusce a 17 ans, il gagne péniblement sa vie en étant pêcheur dans un minuscule village de la côte nord-est du Brésil. Il est amoureux de la beauté locale, Ana qui ne vit que pour le feuilleton du soir… sorte d’Amour, Gloire et Beauté local à la sauce amérique du sud !!! Ana veut quitter ce quotidien sans avenir tandis que Jusce, content de sa vie, ne rêve que de la regarder vivre.

    Hésitant entre documentaire sur la vie d’un village de pêcheurs perdu et le destin de son jeune héros, ce film qui invite au voyage vaut surtout pour ses merveilleuses images et son étonnant et non moins merveilleux jeune acteur non professionnel Jose Maria Alves.

  • Festival International du Premier Film d'Annonay (2008 - 3ème partie)

    RENCONTRES AVEC DES REALISATEURS 

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    Comme son nom l’indique le Festival d’Annonay est un cinéma international. Il propose donc une sélection de films venus du monde entier qui régulièrement nous donnent une radiographie du monde qui ne va pas forcément bien. Cette année ce petit tour de la planète était particulièrement riche mais avait en plus la particularité de nous présenter un film brésilien réalisé par un russe qui vit aux Etats-Unis, un film québécois d’un français vivant « là-bas », le film belge d’un réalisateur au nom qui sonne à la fois russe et grec. C’est dire qu’une fois de plus diversité et cosmopolite étaient au rendez-vous.

    Comme chaque année également, le public était régulièrement invité à rencontrer les réalisateurs et acteurs présents lors de débats vraiment enthousiasmants. Ils se prêtent toujours à ces échanges passionnants avec une disponibilité déconcertante pour discuter de leurs parcours, de leur métier, de la façon qu’ils ont de l’appréhender, et surtout des difficultés à voir leur premier film distribuer alors qu’il a été tourné avec plus ou moins d’adversité et de moyens.

    Voici un bref résumé des rencontres auxquelles j’ai assisté avec quatre des réalisateurs présents.

    Michel Kammoun,

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    réalisateur libanais de « Falafel » est né en 1969. Fan d’architecture il a commencé par des études dans ce domaine avant d’intégrer l’ESEC (Ecole Supérieure d’Etudes Cinématographiques) et de réaliser plusieurs courts métrages : dont une comédie noire tournée en urgence pour témoigner de l’après guerre civile, un autre muet qui tient plus de l’expérimentation avant d’écrire son premier scenario « Falafel ». « Le tournage a débuté en 2004 et n’a pu s’achever qu’en 2006. Avec plus d’argent, cela aurait été plus facile, les conditions auraient été meilleures. Il faut de l’entêtement, inventer sans cesse et trouver des solutions pour tourner car au Liban, il n’y a pas d’infrastructures. Il faut construire le train mais aussi les rails. J’avais beaucoup de choses à exprimer dans ce film mais il a fallu tourner « à la sauvage », sans autorisation, prendre des risques. Les premiers films ne reçoivent aucune aide. Les personnes qui travaillent sont bénévoles. Il faut une bonne dose d’inconscience, s’adapter pour respecter l’âme du film ».

    Noël Mitrani

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    est né à Toronto en 1969 de parents français, réalisateur de « Sur la trace d’Igor Rizzi ». Diplômé d’histoire et de philosophie à la Sorbonne il acquiert l’amour du cinéma par le grain de la pellicule. Il se dit autodidacte, affirmant que toute formation intellectuelle peut amener au cinéma. « L’obsession d’un premier film c’est de faire un film, ce n’est pas la distribution. Le risque du 2ème film est la compromission. Il faut convaincre en permanence du bien fondé de chaque décision. Ça rend fou. Il faut courtiser les gens qui ont et donnent l’argent. Mais chaque nouveau film est une opportunité pour corriger les erreurs. Avec un petit budget, aucune solution ne peut être trouvée par l’argent mais uniquement par l’astuce. Mais avec plus d’argent on fait des films différents, forcément. Production et réalisation doivent s’harmoniser ».

    Zhuang Yuxin,

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    réalisateur chinois de « Teeth of love », né en1971. Professeur de littérature à la Beijing Film Academy (école très réputée), il enseigne l’écriture de scénarios. Il a reçu le déclic il y a une vingtaine d’années lors d’une « semaine du film allemand » où il a vu « Le mariage de Maria Braun ». C’est en découvrant ce film qu’il décide de se lancer dans le cinéma. Il a réalisé des séries pour la télé avant de pouvoir tourner « Teeth of love ». « Mon souci principal est l’autofinancement afin d’être indépendant. Financer les films par mon travail me semble plus facile que d’avoir à demander l’argent. Le côté financier ne m’apparaît pas comme le plus important. C’est souvent l’argument des réalisateurs sans talent en Chine. Certains changent même leur style et perdent ainsi un peu de leur personnalité qui a fait leur succès quand ils ont accès à des budgets plus importants*. L’argent vous offre le confort de pouvoir prendre son temps ».

    *le meilleur exemple me semble être Zhang Yimou : quel rapport entre le sublime « Sorgho rouge » (1987) et l’insupportable et boursouflé « Cité Interdite » (2007) ?

    Kirill Mikhanovsky

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     est né à Moscou. Il a émigré aux Etats-Unis à l’adolescence avec ses parents dans le Wisconsin. Vers 15/16 ans, il voyait 5 à 6 films par jour. Il réalise des courts métrages, travaille comme directeur de la photo, scénariste et monteur sur de nombreux courts métrages. Il rencontre un producteur qui accepte immédiatement son projet. « On a que ce qu’on mérite. Les belles choses sont chères. Il faut mettre le prix pour obtenir ces belles choses qui nécessitent beaucoup d’implication. Un film fait avec très peu d’argent est plus difficile à tourner mais avec plus de moyens, on produit un film différent, pas forcément meilleur. Une équipe de tournage est une armée dont tout le monde souhaite devenir le général."

     A SUIVRE, LES HUIT FILMS DE LA SELECTION ET LE PALMARES...