Into the wild
de Sean Penn ****
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de Sean Penn ****
Angie se fait salement virer de la boîte de recrutement où elle travaille pour avoir refusé les « avances » insistantes d’un de ses chefaillons. Face à ses difficultés innombrables, manque d’argent, dettes, garde de son fils… elle décide de prendre les choses en mains et de fonder dans une arrière-cour sa propre agence de recrutement, puisqu’elle connaît toutes les ficelles de ce métier.
Ken Loach quitte le lyrisme de son dernier film irlandais… pour retrouver ses anti-héros du quotidien difficile (c’est un euphémisme !) ancrés dans une réalité sociale pesante. Ce film me semble à la fois indispensable et insupportable. J’en suis sortie avec une certaine nausée tant le constat de Loach est implacable une fois de plus : ce monde libre est fou furieux, pourri jusqu’à l’os.
Rarement aussi il m’aura été donné de voir une « héroïne » aussi antipathique qui dans une scène absolument stupéfiante finit par véritablement inspirer le dégoût. Si le réalisateur ne la juge pas, il ne lui accorde néanmoins aucune rédemption. Elle avance, elle fonce plutôt, tête baissée sans plus se préoccuper que d’elle-même, l’appât du gain et la rage de s’en sortir à n’importe quel prix Qu’elle soit menacée, brutalisée… elle continue. Jusqu’où est-elle prête à aller, lui demande son amie qui finit par lui dire « je ne te connais plus », elle ne le sait pas elle-même, mais on sent que plus rien ne l’arrêtera étant donné ce qu’elle a été capable de faire déjà... En effet, de victime, Angie devient exploiteur jusqu’à finalement être bourreau et utiliser la misère des autres en profitant sans état d’âme des clandestins aux abois. La bonne idée est évidemment d’avoir choisi une femme comme personnage principal et celle-ci est implacable, froide, imperturbable… irrécupérable ; un pur « produit » de ce monde parfait !
Par dignité je devrais éviter de vous avouer que j’ai vu cette chose… mais votre sadisme allié à mon masochisme ont eu raison de mes hésitations, et comme en plus j’ai un amour démesuré pour le comique involontaire je n’hésite plus du tout. Allonzo !
Abby et Neil forment un couple exemplaire. Ils vivent dans une maison banlieusarde de Chicago avec baies vitrées en 12 X 20, ils se donnent du « chéri(e) » à chaque fin de phrase, ils ont des photos d’eux sur leur table de nuit, ils ont une fille de, ché pas moi, 4/5 ans, elle s’appelle Sophie et elle va avoir bien des malheurs, mais c’est quand même le genre que j’aurais direct envie d’abandonner sur une aire d’autoroute un jour de « chassé/croisé ». Aby et Neil baisent à califourchon tout habillés sur une chaise en miaulant « t’es une tigresse !!! » (faut voir la tigresse, j’vous jure, faut la voir !). Y’a l’amie d’Abby qui vient lui rendre visite ; elles doivent faire du shopping parce que ce sont des fashionistas genre Paris, Gwyneth, Nicole et consoeurs (relisez votre « Elle » magazine vous saurez). Pendant ce temps là, Neil i part au boulot parce que c’est lui qui fait bouillir la marmite nom de Dieu. D’ailleurs il lui dira plus tard à sa meuf (au pire de la tourmente), parce que c’est pas un mec vulgaire le Neil que c’est grâce au pognon qu’il gagne qu’elle peut vivre dans le luxe et faire chauffer à blanc la Master Card. Et même que forcément, Abby, elle a abandonné sa carrière de photographe pour rester à la maison. D’ailleurs à un moment, elle est assise par terre au milieu des cartons (ça arrive souvent dans les films méringouins je trouve que les filles se retrouvent par terre au milieu des cartons à s’extasier sur des vieux trucs) elle prend un super bel appareil photo, elle tire le portrait d’une de ses casseroles et le range en soupirant. Elle dira à son mec : « je crois que je vais reprendre le boulot ». « Hein ? qu’il dit le Neil qu’oublie jamais d’être vulgaire, ça ne te suffit pas de vivre dans le luxe sans rien faire ? ». « Ah bah, si tu crois qu’empiler des cubes depuis 6 ans avec ta fille (c’est la Sophie… (et puis donc elle a 6 ans) et quand les couples sont en colère… c’est toujours l’enfant de l’autre, bon, ça aussi vous l’avez remarqué, même dans la vraie vie est ailleurs, ça se passe comme ça) c’est ce que tu appelles du Luxe ??? ». La copine elle dit « han la la, t’as vraiment un mec en or ! ». « Ben si tu le dis » qu’elle répond l’Abbie. C’est là direct que les plus malins s’aperçoivent qu’il y a du mou dans la corde à nœuds dans la famille Warner. Oui, j’ai oublié ils s’appellent Warner les Warner.
Bon je vous la fais courte… pourtant cette exposition où on ronfle déjà copieux entre deux éclats de rire dure un quart d’heure. Oh et puis après tout, y’a pas de raison qu’il n’y ait que moi qui souffre.
Par un beau matin frisquet, Abby et Neil confient la Sophie à une baby sitter. Neil doit aller en week-end avec son patron (et mon uc c’est du chapon fermier ? T’en veux une aile ?) et Abby faire des commissions avec copine ! Ils roulent dans leur 4X4 en regardant dans la même direction comme font les amoureux et hop… qui c’est ti pas qui surgit sur le siège arrière ??? James Bond… Enfin, Pierce Brosnan qui va faire le rôle du cré cré méchant. Ça se voit à l’oeil nu qu’il est pas gentil : il s’est pas rasé depuis trois jours, il plisse le front ce qui accentue sa ride du lion (la moche entre les deux yeux, vous savez bien ?) et surtout il a un gros gun ! Tout le monde sursaute pensez donc… Au moins c’est un truc qui m’arrivera jamais à moi. Vue la taille de ma voiture, JAMAIS un mec d’1m 90 et de 80 kgs pourrait me faire une frayeur pareille, se cacher derrière et me dire qu’il a enlevé ma fille. Et oui, U_U., la fille est avec la baby sitter qui est la complice de Pierce !!! De toute façon, pour en revenir à moi, si j’avais une pisseuse comme la Sophie, j’y dirais au rapteur, tout James Ô James qu’il est : « garde la, et bon débarras ». Comment qu’il serait bien attrapé qui croyait prendre le méchant !
Bon mais là on est en plein drame fiction alors les parents font les trognes désespérées qui conviennent : « touchez pas ma fille sinon j’m’énerve… sinon je vous tue… », franchement quand on est du mauvais côté du flingue moi je dis : « profil bas » en attendant une meilleure météo. A partir de là, Pierce/James/Le méchant va nous la jouer Davinci Code et demander aux deux tourtereaux de résoudre des énigmes en temps donné. Du coup, l’Abby va devoir courir dans Chicago avec ses talons aiguilles pour livrer une enveloppe avec un document à pages blanches ou une boîte vide, le Neil va se faire bousiller l’avant de sa voiture chérie, il va aussi avoir la trouille de sa vie parce que cette couille molle a le vertige et au bord du toit il va se mettre à pleurer et à transpirer comme un gros coward, etc... A un moment, le cré méchant va obliger Abby à se déshabiller devant son mari et porter une robe rouge de pouffe pile poil la bonne taille, ce qui donne l’occasion au réalisateur de nous infliger une nouvelle scène pleine de délicatesse où l’on voit l’actrice (c’est Maria Bello, mais je n’arrive pas à la plaindre, si elle sait lire un scénario, elle a vu tout ça…) en string/soutif noir et où on s’attarde sur les plus belles régions de son anatomie. LA scène indispensable comme il se doit !!! Tout ça c’est pour prouver de quoi on est capable pour sauver son enfant… et je vous en passe et des plus tordantes ! La fin ? je la laisse découvrir à ceux qui ont quelques euros et deux heures à perdre. Enfin, je ne résiste pas à vous livrer la dernière réplique : "tu la sens... tu la sens bien ?". Mais à vous de découvrir qui la prononce.
Je vous ai quand même réservé le meilleur pour la fin. Et oui, la cerise sur cette indigeste galette des rois c’est que le rôle de Neil est tenu par Gérard Butler !!! Oui m’sieurs Dames et si ce nom ne vous dit rien (hontavous !) sachez qu’il fut un temps le Roi de Sparte et qu’il fut à l’honneur sur ce même blog lors de la remise des nanards de l’année. Ici Gérard Butler est encore plus ridicule et pitoyable et mauvais… confondant comme certains acteurs 24 images et 24 grimaces secondes… Mais il est quand même à mourir de rire. Gérard Butler est un grand acteur comique qui ne le sait pas encore ! (non mais visez un peu sa tête ici en dessous !!).
inoubliable, indispensable du 4 janvier, je vous le dis haut et fort, mon année cinématographique commence sur les chapeaux de pellicule ( !!!). Le premier film de cette année m’a mise K.O. Il m’illumine et m'éblouit déjà de ses 4 étoiles… Je l’assimile, l’intègre, m’en imprègne encore et encore et reviens dès que possible vous parler de lui :
Et de lui
Et aussi de lui
INTO THE WILD de Sean Penn
NO COUNTRY FOR OLD MEN de Joel et Ethan Coen
LES FAUSSAIRES de Stefan Rudowistki
LE CAHIER d'Hana Makhmalbaf
THERE WILL BE BLOOD de Paul Thomas Anderson
THE DARJEELING LIMITED de Wes Craven
SHINE A LIGHT de Martin Scorsese
UN CONTE DE NOEL d'Arnaud Desplechin
VALSE AVEC BACHIR de Ari Folman
BONS BAISERS DE BRUGES de Martin McDonagh
LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE de Rémi Besançon
GOMORRA de Mateo Garrone
UN MILLIER D'ANNEES DE BONNES PRIERES de Wayne Wang
LE SILENCE DE LORNA de Dardenne
THE VISITOR de Thomas Mac Carthy
L'ECHANGE de Clint Eastwood
STELLA de Sylvie Verheyde
TWO LOVERS de James Gray
J'IRAI DORMIR A HOLLYWOOD d'Antoine de Maximy
JOHNNY MAD DOG
HUNGER de Steve Mac Queen
POUR ELLE de Fred Cavayé
LEONERA de Pablo Trapero
LES PLAGES D'AGNES d'Agnès Varda
Voici donc mon classement définitif... revu et rectififé car j'avais oublié un essentiel dans ce casse-tête qui se pose à l'heure du choix... Si cette année fut d'une richesse inouïe en coups de coeur, découvertes, émotions, en films rares d'une qualité exceptionnelle à beaucoup de points de vue, il est indiscutable que je n'ai vu qu'
UN CHEF-D'OEUVRE :
I - L’ASSASSINAT DE JESSE JAMES PAR LE LÂCHE ROBERT FORD d’Andrew Dominic
II - LA NUIT NOUS APPARTIENT de James Gray
Arrivent ensuite : III – L’HOMME SANS ÂGE de Francis Ford Coppola
IV – LES CHANSONS D’AMOUR de Christophe Honoré (pardon Christophe, j'y connais rien en cinéma !)
V – LA VIE DES AUTRES de Florian Henkel Von Donnersmark
VI – GONE BABY GONE de Ben Affleck
VII – LA GRAINE ET LE MULET d’Adellatif Kechiche
VIII – MY BLUEBERRY NIGHT de Wong Kar Waï
IX – LE RÊVE DE CASSANDRE de Woody Allen
X – LETTRES D’IWO JIMA de Clint Eastwood
Mais j’ai également adoré :
Et il en manque encore… Et vous, quels sont vos films préférés de 2007 ?
En cette période où tout est merveilleux, où des tas de gens merveilleux que nous ne connaissons pas ou dont nous n’avons plus entendu parler depuis l’antiquité nous souhaitent sincèrement de merveilleuses choses auxquelles nous répondons à notre tour par de merveilleux vœux tout aussi spontanés, j’ai envie de faire ma grincheuse (à la demande de certains je dois aussi l'avouer...) et vous présenter les 10 pires films que j’ai eu la malchance de voir cette année.
Vous noterez qu’on ne trouve dans cette liste que des réalisateurs aguerris (et dont pour certains je suis fan inconditionnelle...), qui n’en sont pas à leur coup d’essai et qui ont (SELON MOI) complètement raté leur coup et bien au-delà.
Cela dit mon coup de griffe de l’époque (vous pouvez relire en cliquant sur le titre... la chance !!!) n'a nullement empêché certains de ces films de cartonner au box office… On n’est vraiment peu de chose !
I - 300 de Zack Snyder
"C’est l’histoire d’un réalisateur qui a dû voir « Le Seigneur des Anneaux » et « Gladiator » en boucle et qui s’est dit : « tiens, je vais faire la même chose mais en moche et con ! ». Pari tenu, pari gagné, haut la main, c’est d’une bêtise et d’une hideur à pleurer ou à rire..."
II - TRUANDS de Frédéric Schoendoerffer
"Philippe Caubère hurlant, vociférant, grimaçant anéantit devant nos yeux de fan consterné, tout ce qu’il avait porté au génie sur scène."
"Olivier Dahan doit beaucoup haïr Edith Piaf et Marion Cotillard pour leur avoir fait « ça ». Sous le masque de latex, l’actrice m’a vraiment fait de la peine."
IV - INLAND EMPIRE de David Lynch
"On ne devrait jamais laisser un tournevis traîner dans les films de David Lynch."
"Le kitsch et le second degré m’ont totalement échappé et je ne retire de toute cette grandeur et cette décadence qu’un ennui aussi profond que le personnage est antipathique."
VI - CITE INTERDITE DE Zang Yhimou
"En voyant ce film, je me demande ce qu’est devenu le Zhang Yimou qui m’avait bouleversée, subjuguée avec « Le sorgho rouge », « Epouses et concubines », « Qiu Ju une femme chinoise » et surtout « Vivre ».
VII - 28 SEMAINES PLUS TARD de Juan Carlos Fernadillo
"Mais quand le général tasunien décrète : « tirez sans sommation sur tout ce qui bouge »… entendez les contaminés et les pas contaminés, la coupe est pleine et met le feu aux poudres."
"Le plus consternant de l’affaire est de constater que l’une des actrices les plus diplômée, cultivée et intello d’Hollywood/France ne sache pas lire un scénario."
IX - LES QUATRE FANTASTIQUES de Tim Story
"Scénario inexistant, réalisation nulle, dialogues indigents, humour absent, casting d’endives (avec à leur tête… non, je ne dirai rien)."
"Le premier pas vers la belle action humanitaire qui semble tarauder la conscience de Kounen et/ou Beigbeder (apparitions ridicules) : ne pas faire ce film qui a dû engloutir un sacré budget pub."
Simon (Jean-Pierre Cassel), inspecteur de police à la retraite est « placé » par sa fille dans une belle pension pour personnes âgées « Les Aravelles ». Cette mise à l’écart ne l’enthousiasme pas mais il est accueilli par Alfred (Jean-Claude Brialy) ancien propriétaire et actuel résident de la maison avec qui il sympathise. Quelques temps plus tard, Alfred meurt. La police conclut à un accident mais pas Simon qui reprend du service pour résoudre cette affaire de meurtre, aidé par un autre pensionnaire, Frankie (Philippe Nahon), rockeur kleptomane...
Première constatation indéniable Romuald Beugnon aime le karaoké (mes oreilles cabourgiennes en souffrent encore J) mais surtout il aime, il adore les acteurs (pardon si je me trompe) qui le lui rendent bien ici. Ça tombe bien, moi aussi j’aime les acteurs passionnément, tellement à la folie même que j’ai parfois du mal à faire admettre que j’ai aimé un film pour ses acteurs. Mais ici, en plus des partitions savoureuses mitonnées pour les interprètes, l’histoire n’est pas négligée et au contraire, le réalisateur a échafaudé un polar « agatachristien » dans un univers rarement exploré au cinéma.
En effet, on ne quitte pas les chambres, couloirs, salons et salle à manger de la maison de retraite mais à aucun moment, l’enquête ne rend claustrophobe tant elle est menée tambour battant par ces vieux qui n’ont pas dit leurs derniers mots. Exceptée Marilyne Canto (autoritaire directrice de l’établissement) qui flirte avec la quarantaine, l’âge des autres protagonistes doit s’échelonner entre 55 et 90 ans. C’est plutôt gonflé voire audacieux à une époque où l’âge, les rides et la graisse sont considérés comme des qualités ou des défauts et où le jeunisme l’emporte souvent sur tout autre considération. Le résultat est des plus réjouissant car si l’on suit l’enquête avec beaucoup d’intérêt, si le dénouement en est plutot inattendu, il faut aussi ou surtout admettre qu’on s’amuse follement tout au long de ce film épatant… et qu’éclater franchement de rire à intervalle régulier au cinéma ce n’est pas fréquent.
Il faut reconnaître également au film de Romuald Beugnon un aspect documentaire jamais pesant ni appuyé sur la vie d’une maison de retraite. Evidemment, le personnage de Simon est absolument hermétique et réfractaire à toutes les activités proposées aux résidents mais on assiste néanmoins tout à fait discrètement à tout ce qui fait le quotidien d’une telle maison : travaux manuels, après-midi télé, inénarrable karaoké, l’heure des repas, celle du coucher, les idylles qui se créent, les chamailleries qui agrémentent ou gâchent le quotidien, l’infantilisation, parfois involontaire par le personnel. Si l’on rit de certaines situations, ce n’est jamais aux dépens des personnages, ce qui est aussi un autre tour de force du regard juste et tendre que porte le réalisateur sur ces vieux dont certains sont véritablement en maison de retraite et se sont prêtés au jeu de la fiction.
Quant à la prestation des acteurs professionnels, elle est un délice de tous les instants et ils se sont visiblement régalés avec leur rôle respectif : Jean-Claude Brialy roublard et facétieux, Jean-Pierre Cassel ronchon et entêté (il faut le voir du fond de son fauteuil roulant ou de son lit présenter sa carte de flic aux résidents !!!) sont vifs et impériaux.
Mais il ne faut pas oublier Yolande Moreau douce et poétique, Micheline Presle malicieuse séductrice qui carbure au prozac,
et surtout, surtout Philippe Nahon… car même si je suis loin d’avoir vu les 800 mille films auxquels il a participé (abonné aux rôles de tueurs, truands, pédophiles, méchants, taulards etc…), jamais je n’aurais imaginé qu’il pourrait me faire rire un jour. Et là, c’est un véritable festival, son interprétation tout en chemise à franges et égosillements consciencieux des « Portes du pénitencier » (chanson qu’il chante à chaque nouvel arrivant... admirez la finesse, il aurait pu choisir "Jailhouse rock" !!!) est à mourir de rire, sa participation plus tard au rituel karaoké est un délice, et toute son interprétation en assistant très appliqué du commissaire est tordante.
Fuyez « la (prétendue) légende »… et précipitez-vous pour voir ce premier film, petit bijou drôle, tendre et loufoque hors des modes, qui vous fera passer un moment vraiment jubilatoire.
Marcelline répète le rôle de Natalia Petrovna, héroïne d’Un mois à la campagne de Tourgueniev. Sa vie privée (les morts irremplaçables partis trop tôt, le désir d’enfant qu’elle n’arrive pas à satisfaire, l’omniprésence de sa mère infantile etc…) ,interfère beaucoup sur sa vie professionnelle.
Actrices ? Mais pourquoi actrices et surtout pourquoi au pluriel ? Valeria Bruni Tedeschi me semble tellement auto-concentrée sur elle-même qu’elle ne laisse aucune place aux autres et encore moins aux autres acteurs. Qu’on ne vienne pas me dire que quiconque existe dans ce film ? Les névroses, l’égocentrisme, l’hystérie… décidément non, ce n’est pas fait pour moi, en tout cas pas au cinéma sauf si c’est virtuosement fait comme chez et par Woody Allen. On sent pourtant tout le désir et le potentiel de burlesque et de fantaisie qui sommeillent en Valeria/Marcelline. La scène à la piscine où le maître-nageur lui explique qu’en ayant « In the mood » de Glenn Miller dans la tête on peut accomplir des prouesses est une merveilleuse idée qui m’a enfin fait esquisser l’ombre d’une ébauche de sourire. Hélas, ce doit être trop drôle et la scène est interrompue si brutalement qu’on a l’impression que Valeria/Marcelline nous murmure à l'oreille, (Valeria/Marcelline ne peut de toute façon que murmurer) : « ya pas de raison que je sois la seule à souffrir sur terre ? ». Car elle souffre Valeria/Marcelline, beaucoup… et du coup elle parle beaucoup avec les morts qui viennent lui rendre visite, avec la sainte vierge pour lui demander de lui filer un coup de main dans sa cagade de désir de moutard "remplissez-moi" dit-elle élégamment, avec le personnage de Natalia Petrovna qui lui dit à peu près qu'elle joue comme une savate... Elle souffre aussi parce qu’elle n’a pas d’enfant. Mais qu’ont-elles toutes, enfin surtout Valeria/Marcelline, avec ça ? Evidemment, je ne peux pas comprendre ce désir qui étouffe tout à la quarantaine car je ne saurai JAMAIS ce que c’est que de ne pas avoir d’enfant à la quarantaine. Mais tout de même, c’est bizarre ; bizarre et agaçant, je ne sais pas pourquoi.
Valeria/Marcelline est très maso aussi : elle se fait entarter, elle se prend une bonne baffe, elle saute dans la Seine (ça mouille !), elle arrive en retard à un repas et se fait envoyer sans préavis ses quatre vérités sans qu’elle ait rien demandé. Remarquez, on demande rarement de se faire envoyer ses propres quatre vérités. OK, vous marquez un point... Valeria/Marcelline est lucide parfois : un des morts qui lui fait la conversation lui dit « articule, on ne comprend rien à ce que tu dis ». Mais Valeria/Marcelline n’écoute pas les morts, elle n’articule pas et on ne comprend pas toujours ce qu’elle dit, ni où elle veut en venir d'ailleurs. Que qui que ce soit lui adresse la parole : elle éclate de rire ou en sanglots. Y’a pas trois options, c’est comme ça qu’elle fait Valeria/Marcelline, tout en murmurant encore et toujours.
Seul personnage réjouissant finalement, la mère (la vraie maman à la ville d’ailleurs)… vipère sans cœur aussi égocentrique que sa fille.
Enfin, voilà, ce film est fait pour les inconditionnels de Valeria/Marcelline et ceux qui ont aimé « Il est plus facile pour un chameau », premier film de l’actrice réalisatrice. Je n’avais déjà pas beaucoup aimé ce premier film mais là, la bande-annonce m’avait accrochée. Hélas, c’est typiquement le genre de bande-annonce où tout ce qui est drôle et original y est montré. Moi j’y ai vu une chose égoïste et sans partage ainsi qu’un plaisir insistant et indiscutable à nous faire entendre que : dans le monde du cinéma et du théâtre, tout le monde est malade et antipathique… à cracher dans la soupe en quelque sorte.
Dernière chose : Ai-je rêvé ou Marcelline/Valeria se fait violer par son metteur en scène dans une des scènes les plus immondes qu’il m’ait été donné de voir récemment au cinéma ?
Une chose est sûre, les actrices, celle-ci en tout cas, ne sont pas des hommes comme vous et moi.
Dans une banlieue morose pas rose de Boston Etats-Unis, Amanda, petite poupée de 4 ans a été enlevée. Sa mère, camée, alcoolique, plus ou moins prostituée n’en paraît pas très affectée au premier abord. La police ne semble pas très active aux yeux de la famille qui engage Patrick et Angie deux détectives privés pour reprendre l’affaire. Ils ont l’avantage considérable de vivre dans ce quartier ouvrier, défavorisé et même pour Patrick, d’y être né et d’en connaître tous les habitants…
En plongeant dans l’enquête, Patrick et Angie vont s’enfoncer de plus en plus dans le monde des dealers, des criminels, des pédophiles et multiplier les fausses pistes et les erreurs.
Difficile d’en dire plus sur le déroulement de l’enquête, tant elle réserve de surprises vraiment inattendues qui multiplient les confusions et désorientent le spectateur. Ben Affleck réussit, pour sa première réalisation, un film noir, âpre, violent sur l’enlèvement d’une fillette. Il maîtrise une mise en scène très déroutante et ne laisse aucun point d’ombre dans son épilogue, ce qui est vraiment bienvenu quand tant de films aujourd’hui nous laissent sur notre « fin » avec des tas d’aspects non élucidés. Si Ben Affleck s’est entouré d’une distribution de rêve : son frère Casey (poulala !!!), Morgan Freeman, Ed Harris, Michelle Monaghan, il a également fait appel à un véritable casting de « gueules » pour illustrer le quotidien sordide de cette banlieue ouvrière oubliée.
Pour une fois, les tenants et aboutissants d’une enquête sont d’une rare complexité empreinte de manichéisme certes mais aussi d’une bonne volonté déconcertante. Pratiquement tous les personnages acteurs de cette tragédie commettent l’irréparable en pensant sincèrement accomplir le bien. En sortant de la projection, on a vraiment envie de se questionner sur « le bien et le mal », sur les conséquences néfastes et irréparables que peuvent avoir nos actes et nos décisions. C’est plutôt rare.
Vous pensiez que je passerais sous silence la prestation de Casey Affleck (l’acteur qui joue dans les films où les nuages vont vite…), future star hollywoodienne, mondiale… prochain détenteur d’un Oscar (c’est mon choix, ma décision, ma prédiction, ma volonté…) qu’il recevra sans aucune manifestation de la moindre extase, quitte à passer pour antipathique ? Qu’à cela ne tienne, on ne lui demande pas de faire les pieds au mur mais de « faire l’acteur », ce qu’il fait de façon absolument impressionnante ici comme ailleurs et comme partout et comme toujours. Son premier atout est sa voix de canard qui produit selon ses propres dires un son étrangement aigu et fluctuant comme un ado avant la mue. Mais aussi il faut le voir du haut de son mètre soixante provoquer des malabars de deux mètres… et avoir le dessus. Et surtout il faut voir son visage fiévreux, inquiet et son regard derrière lequel semble se jouer tous les tumultes qui le conduisent à prendre de mauvaises décisions qui le laisseront anéanti. Rarement tempête sous un crâne aura été aussi lisible sur un visage.
Il FAUT le voir.
Précipitez-vous pour lui faire un triomphe. Merci.