Survivre avec les loups de Véra Belmont **
Un soir Misha rentre chez elle, ses parents juifs viennent d’être déportés. Ne sachant qu'une chose, "ils sont à l’est », équipée d’une boussole elle va traverser la Belgique, l’Allemagne, la Pologne, l’Ukraine seule à pieds et revenir. Son périple, sa descente aux enfers dureront trois ans.
De mémoire de cinéphile, je n’ai jamais vu un(e) enfant souffrir autant au cinéma. Pendant deux heures, rien ne nous est épargné des souffrances, des blessures, de la peur et de la faim de Misha qui reprend confiance et courage chaque fois qu'elle croise des animaux. Ce qu’elle ingurgite est parfois à la limite du soutenable mais sa volonté, sa force, sa résistance, son instinct de survie sont absolument inouïs et forcent l'admiration. Sa cohabitation avec quelques loups devient pratiquement anecdotique tant c’est plutôt la compagnie des hommes (qui sont des loups pour les hommes comme chacun sait, et encore plus pour les enfants), qu’il faut qu’elle évite à tout prix. Les conditions extrêmes (entre autre météorologiques) et de dénuement de cette errance sont parfois insupportables. Mais comme ce film est porté par une petite fille en tout point exceptionnelle, seule à l'écran pendant les trois quarts du film, Mathilde Goffart dont c’est le premier rôle, je ne peux que vous le recommander, et comme moi, au bout d’un moment vous ne pourrez que trembler avec elle et espérer que sa maman la serre encore dans ses bras.
Voici une nouvelle expérience au-delà des limites humaines, into the wild.