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Sur la Route du Cinéma - Page 542

  • The Queen de Stephen Frears ***

     

    Attention, Helen Mirren (prix d’interprétation à Venise amplement mérité) est… impériale !!!

    Le titre de ce film est « The Queen » mais il aurait pu/dû s’appeler « Comment Tony Blair a rétabli la monarchie dans le cœur des anglais ! »… mais c’était trop long.

    A l’annonce de la mort de Diana, le 31 août 1997, la Reine décrète qu’il ne s’agit en rien d’une affaire d’état mais d’une affaire privée, Diana ne faisant plus partie de la famille royale depuis un an et part dans sa résidence d’été de Balmoral !

    Tony Blair n’est premier ministre que depuis trois mois mais prend toute la mesure de l’incroyable et relativement incompréhensible onde de choc et d’émotion qui submerge le monde entier et particulièrement les sujets de sa Majesté. Devant l’absence de réaction de la Reine qui ne fait aucun commentaire, ne met aucun drapeau en berne et refuse les obsèques nationales, l’opinion publique devient pour la première fois hostile à la famille royale. Dès lors, devant ce qui a débouché sur une véritable crise institutionnelle, Tony Blair va mettre tout en œuvre pour redorer le blason des Windsor amenant, très diplomatiquement, la Reine à rentrer de vacances, faire une déclaration publique à la télé où elle exprimera son chagrin et organiser des funérailles nationales. C’est tout à fait surprenant, curieux et fascinant vu de ce côté ci de la république !

    La scène de trop est celle où Elizabeth, qui n’a pas versé une larme à la mort de Diana, s’effondre littéralement d’apprendre qu’un cerf a été tué !!!

    Les divers entretiens téléphoniques et entrevues entre le premier ministre et la Reine sont de grands et beaux moments de cinéma où l’on découvre Tony Blair, absolument fasciné et attendri par cette femme qui a sacrifié sa vie à son peuple et au protocole. Entre eux, le courant passe et au-delà, beaucoup de respect et une sorte d’affection d’un fils virtuel pour une mère. Ce que ne manque pas de lui reprocher Cherie Blair, dépeinte ici comme une harpie d’une vulgarité peu commune. Autour d’Elizabeth, nous trouvons le Prince Philip, abruti patenté qui n’ouvre la bouche que pour prononcer le mot « chasse » et le Prince Charles, idiot pathétique, obsédé par l’attentat dont il pourrait être victime…

    Mais ce qui emporte tout, ce sont les rapports entre la Reine et son Ministre faits de dureté, d’agacement, de discrétion mais aussi de beaucoup d’estime et d’émotion. On peut également être touché par cet aspect des choses qui marque la différence entre humilité et humiliation !

    Une réussite.

     

     

  • Qui sont ces beautés ?

    Et qu'ont-elles en commun ?

    Voici la réponse : contre toute attente ce ne sont ni Jordane ni Joye qui ont raison... mais Franz... En effet, ces beautés ont toutes été présidentes du Jury à Cannes. Il y eut également Françoise Sagan, Catherine Deneuve (co-présidente avec... Clint Eastwood (connais pas), Isabelle Adjani, Liv Ullmann. Parité respectée quand on sait que le festival a presque 60 ans !

    Pardon d'avoir tardé à vous donner la réponse ! Ce n'est pas (uniquement) par cruauté mais simplement parce que vos commentaires, votre application et surtout votre imagination font ma joie ! Merci à tous.

     

    Sophia Loren

    '

    Michèle Morgan

    Ingrid Bergman

    Olivia de Havilland

    Jeanne Moreau

  • Ô Jérusalem d’Elie Chouraqui ***

    Est-ce du courage ou de l’inconscience de parler d’Israël aujourd’hui ? En tout cas, Elie Chouraqui s'y risque et réussit un fim digne, sincère et c’est ce qui est louable, entre autre. Il s’agit ici de raconter les trois années (de 45 à 48) qui ont marqué la naissance d’Israël après le vote de l’ONU qui décida du partage. L’origine du conflit actuel est là, bien raconté, bien expliqué. C’est à la fois limpide, inévitable et pourtant incompréhensible. Il y a le bien et le mal dans cette histoire MAIS ils sont des deux côtés. C’est évident qu’on va reprocher à Chouraqui son impartialité, moi je la trouve admirable !

    Saïd l’arabe, et Bobby le juif sont amis et illustrent parfaitement cette si belle « Union sacrée » qui a tant de mal à se faire. Ils vivent l’après-guerre dans l’euphorie à New-York puis s’embarquent pour Jérusalem avec les mêmes idées, les mêmes rêves, les mêmes espoirs mais sont contraints de devenir malgré eux, frères ennemis. On demande toujours aux hommes de choisir un camp !

    La folie des hommes, la bêtise des guerres sont prégnantes ici.

    S’il y a un message dans ce film, c’est Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté, mais la bonne volonté on a parfois un peu de mal à la trouver, hélas ! En tout cas, laissez-vous embarquer dans cette histoire, car au-delà du lourd pari pédagogique et pacifiste, c’est romanesque (ce qui sera évidemment aussi reproché au réalisateur, je n’en doute pas), émouvant et palpitant. Et puis, un acteur (inconnu) se détache du casting très impliqué (Saïd Tagmaoui, Patrick Bruel : très très bien), il s’appelle JJ. Field, il est magnifique !

    Comme le dit un des personnages : "Si Dieu n'est pas ici, à Jérusalem, où est-il ?" car Jérusalem ( רושלים - Yerushalayim en hébreu; القدس - Al-Qods en arabe) signifie ville de la paix, la ville trois fois sainte, car elle contient les lieux les plus sacrés des religions juive, chrétienne et musulmane.

    La Bible, le Coran et la Torah ne sont pas des livres guerriers.

    Mais j'ai une réponse qui n'est dans aucun des trois : Dieu n'est nulle part !

     

    Salam, Shalom !

    Jérusalem vue du mont des Oliviers (Dôme du Rocher et, en arrière plan, dômes du Saint-Sépulcre; à droite, la Porte dorée, murée, par où est attendue la venue ou le retour du Messie.

     

  • Un crime de Manuel Pradal ***

    Alice aime Vincent mais Vincent est inconsolable depuis l’assassinat de sa femme. Pour lui permettre de reprendre goût à la vie et à l’amour elle se met en quête du meurtrier idéal et pose son dévolu sur Roger, chauffeur de taxi.

    C’est simple et complètement tordu. Normal qu’avec de telles idées bancales, les trois personnages pathétiques à souhait, et chacun bien pourri à sa manière, se cassent le nez. C’est néanmoins captivant de les voir, comme des insectes dans les phares d’une voiture se cogner sans cesse à la réalité et à leur propre connerie.

    Il y a dans ce film une ambiance froide, sombre, glauque, envoûtante. New-York l’hiver est fascinante d’autant plus avec les deux animaux sensuels qui la traversent (Emmanuelle Béart et surtout, surtout Harvey Keitel). C’est vicelard et pervers, donc forcément réjouissant car les personnages pleins d’épines et d’aspérités sont beaucoup plus passionnants que des personnages lisses et bien pensants.

    Harvey Keitel si rare et si indispensable pourtant, est un animal, vulnérable, inquiétant, d’une douceur infinie, amoureux éperdu, mais toujours à la limite de l’excès. C’est ce qui est bon. Sa composition, très « Bad Lieutenant », vaut à elle seule le voyage.

    (V.O. indispensable pour apprécier sa voix râpeuse et abîmée comme semble l’être son âme).

     

  • Hier soir j’étais 100 % V.I.P…

    Quatre heures et demi de concert emportées par deux géants tellement différents et dont LE point commun est la démesure : autant dire du sur-mesure pour une « excessive » !

    Lever de rideau : pantalon vert salade, chemise bleu, veste mauve, une fleur dans les cheveux, bras en croix, Philippe Katerine est sur scène immobile offert en pâture et se demande qui sont ces êtres humains. Instantanément, il met le feu au dance-floor en communiquant sans une minute de répit sa frénésie faussement border-line. C’est ludique, trépidant, drôle, énergique. Il fout la frousse en riant avec ce 24 avril 2005 où il a croisé Marine LePen, ce dont il ne se remet pas. Il n’hésite pas à ponctuer son spectacle d’extraits de « Bar du Louxor » pour finalement en offrir une version longue et furieuse. Les quatre loustics, bien barrés comme leur leader, qui l’accompagnent changent trois fois de tenue de scène pour finir, comme sur la pochette du dernier disque : en sous-pull rose fluo, boxer blanc moulant et perruque platine. La conquête des humains présents s’est faite instantanément et « je remets le son ».

    Cliquez-, « je trouve ça fascinant !

     

     

    L’arrivée de Neil Hannon (chanteur de Divine Comedy), autre dandy chic, se fait également dans l’outrance sur une musique digne de l’entrée des gladiateurs dans l’arène, mais là encore, si les bras sont en croix cela semble plus vouloir dire « regardez-moi, je suis le plus grand » !!! Et effectivement, même s’il est plutôt frêle et petit, Neil impose indiscutablement son charisme et son talent. Il occupe toute la scène, cela s’appelle la présence. Quant à la voix, puissante, parfois grave, parfois haut perchée, elle véhicule l’émotion qu’une interprétation habitée rend vibrante. 9 personnes (dont une violoniste et un violoncelliste) sur scène offrent à cette musique sophistiquée et atypique, un écrin idéal.

    Délicat, délicieux, éblouissant ! Regardez-le, écoutez-le ici.

     

    E.T.O.U.R.D.I.S.S.A.N.T. J’adoooore !

    En encore ceci n’a rien à voir avec l’Ange que j’irai voir en concert bientôt avec m’Agl@...

     

  • Breakfast on Pluto de Neil Jordan ***

    C'est le week-end et vous ne savez que mettre dans votre mange-dvd ! Je vous recommande +++ ce petit bijou sorti dans l'indifférence générale en février avec cet "amazing" acteur Cillian Murphy. 

    "Breakfast on Pluto" vient juste de sortir en DVD.

    Pour vous faire une idée et ne plus hésiter, cliquez ici !

    Et voici la note que j'avais fait à l'époque

     

    Ne vous y trompez pas, cette jolie fille...

     est un garçon .

    Patrick est un garçon. Il vit dans un bled paumé irlandais. A la naissance il est abandonné par sa jolie maman qui cache un secret trop lourd à porter dans cette Irlande ultra catholique... Elle s’est échappée pour vivre dans la ville qui l’a engloutie : Londres. Patrick est élevé dans une famille d’accueil pas très chaleureuse et pas très compréhensive. Patrick aime depuis tout petit s’habiller en fille et il fait un peu/beaucoup honte à sa maman d’adoption. Assez jeune, il s’enfuira lui aussi pour échapper à cette famille.
    Patrick dès lors se fera appeler Pady, Kitten ou Patricia en assumant totalement son désir obsessionnel de changer de sexe. Il part à la recherche de lui-même beaucoup, de sa maman, énormément : « the phantom ladie », la femme adorée, idéalisée et de l’amour, tout simplement mais résolument. Au bout du voyage qui le ramènera au point de départ, il trouvera un père, « son » père. Et quel père…?

    En chemin, il se forgera une personnalité à hauteur de sa démesure mais pourtant faite de légéreté, de délicatesse, de fausse insouciance ce qui est plus commode pour traverser les épreuves. Patrick sera fragile comme une petite fille, espiègle comme un lutin, d'une gentillesse (absolument pas au sens péjoratif) déconcertante et c'est ce cocktail insolite et charmant qui le rend tellement attendrissant.

    Quelques aberrations scénaristiques n’empêchent pas d’aimer ce film à la folie. De rencontre en rencontre, Patrick traverse cette époque troublée des années 70 et sera même mis en cause dans un attentat de l’IRA (très réaliste) et soupçonné d’être un terroriste. Au cours de l’interrogatoire, plus que musclé, on passe brusquement à un film brutal et cru alors que jusque là, et malgré les difficultés du héros, on était plutôt dans la poésie et la douceur.

    Patrick, c’est Cillian Murphy qui habite ce rôle démesuré sans avoir l’air de forcer jamais. A aucun moment son jeu n’est caricatural, même si le personnage l’est, forcément. Et ce personnage rêveur on l’aime parce qu’il est un mélange de douceur, de naïveté, d’innocence, de bonté et pour le spectateur (fille ou garçon) comme pour certaines personnes qu’il rencontre, il est difficile de ne pas succomber. Patrick est irrésistible tout simplement et il habille son désespoir (très poignante scène où il supplie littéralement les terroristes qui le méprisent, de le tuer : « vous n’avez même pas une balle perdue pour quelqu’un tel que moi ! ») avec un humour et un optimisme inaltérables. Il sourit et rit beaucoup pour éviter que la vie ne soit que cette vallée de larmes…

    Ses rencontres sont à la fois cocasses et attendrissantes car étonnamment ce sont les hommes les plus virils et machos possibles qui tombent sous le charme de cette adorable personne. Elles peuvent être également d'une cruauté sans nom lorsqu'un "magicien" l'utilise, sous hypnose et lui fait revivre en public et à son insu, des scènes traumatisantes. Le public raffole et se tord de rire...

    Liam Neeson, Brendan Gleeson et Stephen Rea (entre autres) entourent avec bonheur Cillian Murphy mais c'est ce dernier qui  est magnifique, renversant et impressionnant dans un rôle remarquable et époustouflant.

  • Friends with money de Nicole Holofcener °°

    Ce film aurait pu/dû s’appeler “Filles perdues cheveux gras”… mais ce titre était déjà pris. Il faut le savoir une bonne fois pour toutes, quand les américaines vont mal : elles n’achètent plus de shampoing. Voilà pour le message.

    Sinon, ben les trentenaires sont indécises, perturbées et seules. Les quarantenaires sont vieilles, insatisfaites et moches. Leur point commun ? Elles sont toutes hystériques et dépressives. Pour une fois, et c’est peut-être la première, c’est le casting masculin qui est bien à plaindre ici !

    Affligeant.

    Consternant.

    Navrant.

    Ah oui ! Tirelipimpom sur le chiwawa : Jennifer Anniston en femme de ménage !!!

    Un effort d’imagination je vous prie. Le cinéma c’est aussi ça : faire travailler l’imagination...

     

  • UNE VÉRITÉ QUI DÉRANGE de Davis Guggenheim ***

    une vérité qui dérange -

    Al Gore sillonne les Etats-Unis armé d’une conférence en béton  pour persuader le monde entier (il est allé partout, même en Europe et pas en France…) de l’urgente nécessité à réagir face au dérèglement climatique qui entraînera des perturbations météorologiques extrêmes.

     

    Contrairement à ce que j’ai beaucoup lu et entendu, Al Gore ne dit pas « pleurez avec moi en regardant ce que nous avons fait », il dit « agissez, il est encore temps même s’il est grand temps ». Je n’ai pas assisté au spectacle d’un homme désabusé qui sonnerait un tocsin alarmiste, fataliste et culpabilisant, mais le combat d’un honnête homme passionné (et passionnant) plein d’espoir. Ce film et cet homme ont un message urgent, essentiel et vital à faire passer et il passe car la démonstration est étayée d’explications, de croquis et d’exemples concrets qui ont déjà commencé à secouer la planète.

     

    Evidemment Al Gore est un show-man et alors ? Il est charismatique, plein d’humour et surtout un scientifique et un merveilleux pédagogue (le prof qu’on aurait rêvé avoir). Se souvenir également que cet homme a finalement été élu Président des Etats-Unis fait froid dans le dos ! Avec les idées qu’il a, son mode de raisonnement, sa volonté et son courage… beaucoup de choses seraient sans doute bien différentes aujourd’hui. Il aurait entre autre signé les Accords de Kyoto… En attendant, ça chauffe.

     

    Aujourd’hui plus personne n’ignore les actions qu’il peut mener au quotidien. Je vous invite donc à visiter les sites suivants www.climatecrisis.net,

    mais aussi celui d’un autre honnête homme qui propose des actions simples à mener, Nicolas Hulot et son Défi pour la Terre et celui à propos du Développement Durable.

     

    La terre est notre seule maison.