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Sur la Route du Cinéma - Page 398

  • LES AMOURS IMAGINAIRES de Xavier Dolan ***

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    C'est avec un grand bonheur que je peux affirmer que ce jeune incroyable surdoué prodige québécois (il a 20 ans) confirme tout le bien que l'on pense de lui. Il faut dire qu'il avait placé la barre lui-même très haut avec son premier long métrage "J'ai tué ma mère", l'un de mes gros coups de coeur de l'année dernière. Même s'il s'employait à brouiller les pistes, j'y avais vu une déclaration d'amour bouleversante à la mère.  C'est comme si Xavier Dolan était une nouvelle vague à lui tout seul. Comme s'il avait ingurgité et digéré TOUT le cinéma qu'il aime pour en faire la synthèse tout en lui imprimant sa patte déjà et désormais indentifiable. Il persiste et signe avec ces amours là plutôt déjantées, absolument hilarantes et pourtant non dénuées d'anxiété. C'est cruel, troublant et parfois insensé, comme l'amour. Les références cinéphiles pleuvent et sont facilement repérables, Audrey Hepburn et James Dean étant au centre de ce triangle isocèle.

    Francis et Marie sont amis. Au cours d'une soirée, ils font la connaissance de Nicolas dont ils tombent tous les deux amoureux. Lors de la compétition pour s'attirer les faveurs du bellâtre, tous les coups (bas) sont permis. La belle amitié de Francis et Marie y résistera t'elle ?

    Qui n'a pas connu ce désespoir amoureux où l'objet de toutes vos pensées s'obstine avec plus ou moins d'innocence à vous envoyer des signaux pas toujours bien identifiés, ces longues minutes/heures à attendre en vain que le téléphone posé sur les genoux sonne, et puis les erreurs, les quiproquos, les petites hontes, les grosses gaffes, l'obstination à voir un être hors du commun dans un personnage finalement plutôt fade et ordinaire... ne sera peut-être pas sensible aux affres que traversent Francis et Marie ? Mais le film n'est pas que cela et si le fond est indéniablement tourné vers la quête obsessionnelle de l'amour, la forme, sophistiquée, singulière, lumineuse avec des plans travaillés, des ralentis toujours wongkarwaïens, la musique omniprésente et essentielle ajoutent au plaisir constant.

    Xavier Dolan, est acteur, réalisateur, producteur, monteur de son film. Il s'est également chargé de la conception des costumes. Incontestablement imprégné de la nouvelle vague, du cinéma de Christophe Honoré (et le clin d'œil final de Louis Garrel qui tournera dans le 3ème film du réalisateur et dont l'acteur Niels Schneider qui joue Nicolas ici en est la version blonde est là pour le confirmer), les films de Xavier Dolan sont pourtant infiniment personnels, originaux, singuliers et différents.

    Les dialogues brillants et pittoresques mériteraient tous d'être cultes. Si j'ai trouvé l'objet des fantasmes Niels Schneider particulièrement fade, il n'en va pas de même de Xavier Dolan très beau, excellent acteur n'hésitant pas avec un certain masochisme à ne pas toujours se montrer sous son meilleur jour. Mais la révélation Monia Chokri devrait être LA raison définitive et suffisante de courir voir ce film. Elle est EXTRAORDINAIRE.

  • EN AVANT PREMIERE MONDIALE : LE FESTIVAL INTERNATIONAL DU 1ER FILM D'ANNONAY 2011

    et sa nouvelle très créative affiche vertigineuse et énigmatique. 

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    La prochaine édition (la 28ème...) se tiendra donc du 28 JANVIER AU 7 FÉVRIER 2011 et aura pour thématique : "LES ARTISTES À L'ÉCRAN"... Le premier week end sera consacré au cinéma belge francophone et de nombreux invités sont attendus. Je vous informerai au fur et à mesure dès que leur présence sera confirmée. Comme chaque année, le Festival proposera

    • une compétition internationale de premiers longs métrages de fiction venus du monde entier,
    • une Carte blanche à l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion),
    •  des Premiers films hors compétition,
    • des films « jeune public »,
    • des avant-premières,
    • des rencontres…

    Le tout dans une atmosphère festive et cinéphile, une convivialité incomparable, un amour du cinéma qui laissent au moindre participant, du spectateur anonyme au réalisateur venu de l’autre bout du monde, un souvenir impérissable riche de rencontres, d'émotions et de découvertes.

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    Mais le plus important est que 8 parmi vous, peuvent avoir la chance, le bonheur et l’avantage de faire partie de cette fête du cinéma en devenant MEMBRE DU JURY. Je vous rappelle que je l’ai été en 2005 et que depuis, j’y retourne chaque année. Vous pouvez retrouvez mes comptes-rendus des éditions précédentes en cliquant sur la rubrique « Festival International du 1er Film d’Annonay ».

     Donc, si vous aimez le cinéma…

    Devenez membre du Jury du 28ème Festival International du Premier Film du jeudi 3 au dimanche 6 février 2011.

    Regardez comme tous ces gens (ex membres !) ont "l'air" épanouis et désespérément normaux un peu comme vous !

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    Le Jury, présidé par un réalisateur, sera uniquement composé de spectateurs cinéphiles choisis dans toute la France. Ce jury se réunira à Annonay du jeudi 3 au dimanche 6 février 2011*, période pendant laquelle tous les films en compétition seront projetés en présence de leurs réalisateurs..

    Dans votre courrier de candidature (3 pages maximum), indiquez vos nom, prénom, âge, profession, adresse et numéro de téléphone, adresse mail éventuellement. Indiquez également tout ce qui peut aider à cerner votre personnalité de cinéphile : les deux ou trois films que vous avez le plus aimés cette année, vos réalisateurs préférés, les genres cinématographiques que vous aimez et ceux que vous n’aimez pas, les raisons pour lesquelles vous souhaitez devenir membre du jury, la place qu’occupe le septième art dans votre vie…

    Votre courrier doit parvenir avant le 15 décembre 2010 à :

    Festival International du Premier Film

    MJC - Avenue Jean Jaurès –

    07100 ANNONAY

    email : direction@annonaypremierfilm.org

    Que ceux qui ont déjà tenté leur chance et n’ont pas été sélectionnés ne se découragent pas et renouvellent leur candidature. Les films dont vous choisissez de parler sont moins importants que la façon dont vous le faites et que votre courrier (PITIE : PAS DE CV !) doit déborder d'amour...

    * Les frais de séjour des membres du jury sont pris en charge par le festival ainsi qu’une participation aux frais de déplacement.

    Je vous rappelle enfin que ce Festival est l'occasion de rencontrer des gens absolument inoubliables...

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  • AMORE de Luca Guadagnino **

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    C'est l'histoire d'une riche famille industrielle du Nord de l'Italie mais surtout d'Emma, mariée à Tancredi. Elle est mère de trois enfants et mène avec beaucoup de panache et de dévotion sa vie de femme du monde entre les luxueuses réceptions qu'elle donne dans sa maison-palais. Lors de l'anniversaire du patriarche, père de Tancredi, ce dernier lui transmet ainsi qu'à son fils l'entreprise familiale. Mais la passion qu'Emma va nourrir pour Antonio, un jeune cuisinier ami de son fils, va bouleverser et faire exploser les carcans qui l'écrasent. Un drame insurmontable va encore amplifier la révolution qui va déstabiliser les Recchi.

    C'est un film d'une ambition folle et démesurée qui par certains côtés, écrasé de ses références cinéphiles évidentes semble d'un autre âge. En effet, il m'apparaît complètement anachronique dans le cinéma d'aujourd'hui de s'intéresser à une grande famille capitaliste tant ses membres ont l'air déconnectés de la vie telle que le commun des mortels (dont je suis) la connaît. Je ne pense pas que ce qui m'a gênée soit la succession des styles, c'est même plutôt un bonheur de passer sans transition de Visconti à Hitchcock (même le chignon de Tilda Swinton IMPERIALE est Hitchcockien ainsi que cette « poursuite » dans San Remo copiée sur celle de « Vertigo ») mais la déception entre les sommets passionnants atteints et les profonds creux dans lesquels s'insinue un abyssal ennui. La très très longue scène d'introduction qui nous installe dans un dîner guindé où semble déjà planer le(s) futur(s) drame(s), nous promène dans cette maison musée pleine de marbre, d'escaliers, de pièces sombres, à la fois immense et étouffante... et malgré la longueur de cette scène, je n'ai pas réussi à comprendre parfaitement qui est qui (surtout les enfants, et certains invités...). Et je me suis plusieurs fois pendant la première heure, demandée quand l'histoire allait commencer.

    Par la suite, il y aura des coups d'accélérateur infernaux et vraiment saisissants qui m'ont clouée au fauteuil... puis de nouveau le calme, des plans fixes à la limite écœurant sur certains plats, une scène de sexe pas bien passionnante car pas bien passionnée. Et il faut reconnaître que le jeune partenaire de Tilda Swinton n'est pas, mais vraiment pas à la hauteur... Et pourtant j'ai vraiment l'impression qu'on était pas loin de tenir un chef d'oeuvre ! A quoi ça tient ?

     

    Par contre, Tilda Swinton magnifique, énigmatique, forte et fragile, parfois perdue, d'autres fois rassurante, mère, amante est le point positif irréprochable de ce film étrange. Cette actrice est immense et son investissement dans ce beau rôle est remarquable. Mais...

  • 6 PLACES DE CINEMA A GAGNER

    grâce à MK2 pour

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    de et avec Xavier Dolan, le deuxième film du surdoué de 21 ans...

    TROUVEZ LE TITRE DES FILMS CI-DESSOUS.

    - une seule réponse à la fois par personne,

    - attendre que j'ai validé la réponse avant de rejouer.

    Les gagnants sont : marion,Lycaonne, Mister Loup, sopel, spleen, Ed.

    GAME OVER. Merci.

    1

     LES CHANSONS D'AMOUR trouvé par Lycaonne10.jpg   7834_clotilde-hesme_440x260.jpg  

     

     

     

     

     

    2

      LE BONHEUR trouvé par Ed 

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     3

     BROTHERS trouvé par Spleen

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     4

    LES MOISSONS DU CIEL trouvé par marion  

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    5

     MATCH POINT trouvé par Mister Loup

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    6

     TWO LOVERS trouvé par sopel

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    7

     LES INFILTRES trouvé par Mister Loup

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      8

     MOGAMBO trouvé par marion

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    9 

    L'AMANT DE CINQ JOURS trouvé par Mister Loup

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      10

    WILBUR trouvé par marion

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    Synopsis : Francis et Marie, deux amis, tombent amoureux de la même personne. Leur trio va rapidement se transformer en relation malsaine où chacun va tenter d'intérpréter à sa manière les mots et gestes de celui qu'il aime...  

     

     
  • MA SEMAINE AU CINEMA et ailleurs...

    CLIQUEZ SUR LE TITRE DES FILMS POUR RETROUVER MES ARTICLES.

    HORS LA LOI de Rachid Bouchareb ***

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    BENDA BILILI de Renaud Barret et Florent de la Tullaye ****

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    NOTRE JOUR VIENDRA de Romain Gavras ***

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    SIMON WERNER A DISPARU... de Fabrice Gobert **

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    MIRAL de Julien Schnabel °

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    MANGE, PRIE, AIME de Ryan Murphy °°

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    CONCERT NEIL HANNON

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    MES COUPS DE COEUR

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    Sami-Bouajila_closer_star_large.jpgs_hiam-abbas.jpgStaff_Benda_Bilili_1517.jpgconnaissez_vous_bien_vincent_cassel_a_la_une_mode_defile_new.jpg19206692_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20091201_124714.jpgjavier_bardem.jpg

  • SIMON WERNER A DISPARU de Fabrice Gobert **

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    Pour ses 18 ans, les parents de Jérémie lui laissent la maison afin qu'il puisse fêter dignement l'événement... comprendre : avec l'ampli poussé à 24, de l'alcool à tous les étages et des préservatifs dans les poches, on sait jamais, ça peut servir. Laetitia et Frédéric s'éloignent un peu de la fête et découvre un cadavre dans la forêt qui borde le quartier. S'agit-il de Simon Werner qui a disparu du lycée il y a une dizaine de jours ? Une autre élève disparaît à son tour, puis un troisième...

    La belle idée de ce film est son savant montage qui à trois reprises va revenir en arrière en nous donnant la vision des choses et des événements selon trois points de vue différents. Suivant ce que chaque personnage objet chacun d'un chapitre, a vécu, on appréhendera les tenants et aboutissants sous plusieurs angles et aspects. Cette façon de chahuter la perception que l'on se fait de ce que l'on voit est toujours passionnante car on peut vérifier à quel point il est facile d'interpréter et évidemment de porter un jugement hâtif donc imparfait qui se révèlera forcément faux ou pas.

    Le réalisateur semble se moquer et détourner les codes du "teen movie", genre que je ne goûte pas particulièrement n'est-ce pas Gaël ? dès lors qu'il s'agit d'endurer les jérémiades soupirantes de pieuvres ou les questionnements existentiello-bourgeois lolesques kikoo lol MDR... mais que je ne connais pas trop finalement. L'intrigue se situe dans une banlieue indéterminée et plus particulièrement dans une cité proprette où chaque petite maison "ça m'suffit" avec garage deux voitures et jardinet ressemble à la suivante comme à la précédente. Et à la sortie de cette cité, une forêt va offrir toutes les possibilités pour laisser galoper l'imagination. Plutôt que de jouer aux apprentis Sherlock Holmes, les lycéens intrigués par ces disparitions vont gamberger et envisager toutes les explications possibles et imaginables, donnant à chaque protagoniste (profs, entraîneur de foot, élèves...) des intentions, un mystère ou des arrière-pensées qu'il n'a pas forcément.

    La résolution peut-être un peu décevante n'empêche pas ce film de jouer délicieusement avec nos nerfs. En outre, le fait que l'histoire se déroule en 1992 permet d'éviter l'utilisation abondante des portables et autres ordinateurs miraculeusement absents. Et puis surtout on peut découvrir de jeunes acteurs impressionnants (exploit : jamais agaçants !), très à l'aise et qui n'ont pas l'air de réciter des tirades qui ne leur conviennent pas mais dont les conversations naturelles semblent absolument prises sur le vif. Ana Girardot fille (et portrait craché) d'Hyppolite est délicieuse et charmante en belle du lycée convoitée par tous les garçons. Et Jules Pélissier, d'un naturel impressionnant sont les deux excellentes surprises de ce joli film, un peu hypnotique bercé par la musique de Sonic Youth (plus grand groupe mondial, il paraît...).

  • MANGE, PRIE, AIME de Ryan Murphy °°

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    Une new-yorkaise neurasthénique divorce. On comprend un peu, le mari c'est Billy Crudup aussi insipide que quand il était bleu. De mélancolique elle devient dépressive mais pas tant que ça puisque, pleine aux as, elle peut prendre une année sabbatique (de toute façon, elle ne semblait pas accablée de boulot) et décide de partir à la conquête du monde "chercher son mot"* en pasant par l'Italie (Rome, Naples) où elle mangera, l'Inde où elle priera et Bali où elle aimera (d'où le titre, MDR non ?).

    Fuyez pauvres fous, ne commettez pas ma boulette, refusez de voir le navet des navets de l'année. Sans Gérard Butler, ça paraît inconcevable et pourtant croyez moi sur parole. Film plus con, depuis les spartiaaaaaaaaaaaates, j'avais pas vu... et puis, eux au moins, avaient l'avantage de me faire rire dès qu'ils postillonnaient. Faire un film à la gloire et à la beauté d'une actrice, why not... encore faut-il tenter de la diriger un chouya et ne pas la laisser prendre les commandes. Julia, insupportable comme je ne me souviens pas qu'elle l'ait été est une péronnelle exaspérante qui plisse ses grands yeux orange de chat, balade son sourire mielleux ou angélique à 48 dents et ses torrents de larmes à travers la planète sans oublier de déverser sa bonté, sa générosité, sa gentillesse, sa douceur, sa mansuétude, n'en jetez plus la cour est pleine, sur tout ce qui remue à proximité de sa seigneurie. A peine débarque t'elle dans un pays dont elle ne connaît pas la langue, seule comme une chienne, elle se fait des amis à la vie à la mort qui lui confient leur vie, leur âme et leurs économies.

    La vie est tellement simple quand on a sourire plein de dents !

    A Rome nous aurons l'honneur de contempler son Altesse déguster des spaghetti bolognèses sur la Piazza Navona en souriant plus bêtement que ça tu meurs. A Naples, une pizza fera le bonheur de son Excellence. Grassouillettes du monde entier, soyons rassurées, Mama Julia est là et nous donne une leçon de "accepte toi avec ton gras sur le bide, moi-même qui te parle j'ai acheté un jean une taille au-dessus et j'ai trouvé le bonheur". Hi hi hi hi hi fait la bécasse.

    Répandre la bonne parole en Italie ne l'empêchera pas de poursuivre son périple jusqu'en Inde dans un Ashram (my ass) qui ressemble plus à un palace 5 étoiles qu'a un ermitage. Passons. Là, elle se liera à la vie à la mort à un gus Hare Krishna (Richard Jenkins, mauvais comme un cochon, faut le faire !), le genre cynique qui se croit drôle et sait tout sur tout, qui la surnommera "Casse-croute" hihihihi fait l'andouille, mais qui cache un accablant secret larmoyant et tarabiscoté bien comme il faut. Elle fera copine aussi avec une petite minette de 17 ans qu'on marie de force à un type moche qu'elle n'aime pas. Mais Julia posera son regard humide sur elle le jour des noces et ainsi l'union sera bénie. Halleluyah. Elle priera beaucoup beaucoup et finira par comprendre que Dieu est partout dans ton toi qui est toi, ou un truc comme ça. Elle peut donc aller, sourire et larmes en bandoulière, à Bali séjourner dans une prestigieuse et luxueuse villa à 3 000 €uros la nuit, mais comme c'est hors saison on lui fera un prix. De temps en temps elle va voir un vieil édenté assis en tailleur qui parle comme Yoda et qui révèlera la clé du secret de la béatitude à Julia : "ris avec ton foie !". Que je sois changée en Gérard Butler si je vous mens !!!

    Et là,

    sonnez hautbois, résonnez musettes, jouez violons, sonnez crécelles,

     

    miracle en Alabama, bonheur et plénitude, jouissance, délice, douceur et félicité. Hosannah au plus haut des cieux... Pour nous remercier d'avoir résisté deux heures (la totalité dure 2 h 1/2... un supplice, même Jésus sur la croix n'a pas eu à regarder ce film !), le réalisateur nous envoie un sauveur, un bienfaiteur, un rédempteur, LE MESSIE, et il s'appelle Felipe... ou plus exactement Javier Bardem (scuze Péné, tu peux nous le prêter cinq minutes, on te l'abîmera pas).

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    Et bien croyez moi pas si vous voulez mais dans cette soupe visqueuse, dégoulinante de sirop gluant, de guimauve collante, de clichés stupides, où tous les acteurs sont plus mauvais, exécrables et agaçants les uns que les autres tellement ils font ou disent de choses idiotes, LUI, le beau, le grand, l'incroyable Javier ne sombre pas dans le mélo romantico bébête pour midinettes. Il réussit même à élever chaque moment où il apparaît, à être émouvant dans une scène pas évidente avec son grand fils de 19 ans, à garder son calme, son charme et sa crédibilité alors que la furie névrosée fait ses crises de nerfs existentielles, à être touchant, fragile, bref complètement craquant. Dans un tel rutabaga**, c'est un exploit ! Grâce à lui, ce film anémique et con comme la lune ne remporte que °° au lieu de °°°

     

    *oui, nous avons tous un mot qui nous représente, nous identifie, nous... et puis merde, cherchez pas à comprendre !

    **Le Rutabaga (brassica napobrassica) encore appelé chou-navet, choux de Siam, choux suédois est un légume racine appartenant à la famille des brassicacées comme le navet. 

    C'est pour ça.

  • HORS LA LOI de Rachid Bouchareb ***

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    Chassée de ses terres par des colons français, une famille algérienne (3 garçons, 2 filles et les parents) s'installe à Sétif. Le 8 mai 1945, la population fête la fin de la guerre et profite de ce rassemblement pour revendiquer l'indépendance de l'Algérie. La manifestation se transforme en massacre lorsqu'un policier tire sur un jeune homme. Le père et les deux filles sont tués lors des émeutes. Abdelkader est emprisonné en France comme opposant politique et s'engagera dans le Front de Libération Nationale (FLN) à sa sortie de prison, l'aîné Messaoud le rejoindra de retour d'Indochine, tandis que le plus jeune Saïd s'installera avec sa mère dans un bidonville de Nanterre (saisissante reconstitution) avant de devenir proxénète à Pigalle puis associé dans une boîte de nuit avant de faire fortune dans les combats de boxe.

    Ce n'est pas une leçon d'histoire que nous donne Rachid Bouchareb mais à travers les difficultés d'une famille marquée et secouée par les événements qui ont jalonné l'histoire de l'Algérie, mais surtout celle des algériens de France, il retrace le destin de trois frères qui avaient comme point d'ancrage l'amour indéfectible de leur mère. Des français de France nous ne verrons que les policiers. C'est donc bien du seul point de vue des algériens que le film se situe. Et c'est passionnant parce que le réalisateur nous détaille trois perspectives, trois façons de choisir ou pas de s'en sortir, trois manières différentes de vivre un engagement ou de décider qu'il faut s'en sortir coûte que coûte.

    Ce cinéma a belle allure, c'est un cinéma ample, lyrique et passionné, ponctué de scènes d'action efficaces et puissantes, d'autres plus intimistes. Rachid Bouchareb est à l'aise dans ces deux extrêmes. Film de gangsters, chronique politique, saga familiale, petite histoire des "petites" gens intégrée dans la Grande, "Hors la loi" est tout ça, c'est-à-dire éminemment populaire au très bon sens du terme, jamais prétentieux ou péremptoire mais toujours sincère et romanesque, donc accessible et captivant.

    Incontestable directeur d'acteurs accompli, Rachid Bouchareb réunit pour la deuxième fois son prestigieux casting quatre étoiles (sauf Samy Nacéri, hélas) d'"Indigènes", qui accomplit cette fois encore des prouesses et des miracles. Il faut dire qu'avec ces quatre là, il joue sur du velours. Sami Bouajila s'est emparé du rôle d'Abdelkader l'activiste forcené prêt à tout sacrifier au FLN même ses frères avec une telle détermination qu'il en fait presque peur. Son investissement est tellement radical qu'il en perd parfois toute humanité. Il ne s'accorde aucun répit dans sa lutte mais c'est pourtant à son grand frère Messaoud qu'il laisse le soin d'accomplir toutes les sales besognes. On ne sait jamais tout à fait si c'est à la cause ou à son frère que ce dernier est le plus dévoué. En tout cas, Roschdy Zem, constamment en lutte contre ses états d'âme et sa mauvaise conscience est un colosse aux pieds d'argile absolument fascinant. Jamel Debouze, toujours meilleur, toujours différent, est Saïd, le petit caïd de Pigalle qui refuse de "faire l'esclave chez Renault" et trouve les combines pour s'en sortir confortablement.

    Evidemment je n'oublie pas Bernard Blancan, ici colonel Faivre de la DST, ancien résistant qui continue après la fin de la guerre à faire son boulot "pour la France". Inflexible mais sûr de son engagement patriotique, il est ce flic appliqué néanmoins capable de respecter et d'admirer son adversaire au point de lui dire qu'ils auraient pu faire partie du même réseau de résistance. A ce titre Sami Bouajila et lui ont l'avantage de partager l'une des plus belles et plus fortes scènes du film. C'est aussi à Bernard que revient la très belle réplique finale au double sens et l'on décèle sous l'apparence imperturbable, l'humanité et la désillusion.

     

    NB : si vous ne l'aviez pas regardée en mai, je vous invite à (re)voir la vidéo de l'interview que Sandra M. avait faite de Bernard Blancan à Cannes, mais surtout à aller voir le film évidemment.